Les Quatre Nobles Vérités

Le prince Siddharta quitta le luxueux palais de son père, renonça à son foyer pour adopter la vie errante du chercheur spirituel, et atteignit l'Illumination après des années de pratique rigoureuse, alors qu'il méditait sous l'arbre de la Bodhi. Au sortir de sa méditation, il marcha jusqu'à la ville de Bénarès (maintenant nommée Varanasi).
En ce lieu, dans le parc aux Gazelles, il enseigna pour la première fois ce qu'il avait découvert: le chemin qui mène au bonheur permanent.
Son message était simple mais profond. Ni une vie consacrée au plaisir des sens, ni une vie d'ascétisme mortifiant ne peuvent apporter le bonheur. Seul un cemin médian, évitant ces deux extrêmes, peut apporter la paix de l'esprit, la sagesse et la libération complète des insatisfactions de la vie.
Traditionnellement, le message du Bouddha est connu comme Les Quatre Nobles Vérités.

Comprendre les Quatre Nobles Vérités

Le Bouddha a lui même dit qu'il enseignait seulement quatre idées: insatisfaction, cause, cessation et chemin.
Insatisfaction se réfère à la souffrance que nous ressentons dans notre vie.
Cause est la raison de cette souffrance: notre esprit indiscipliné, avide.
Cessation est la promesse du Bouddha que nous pouvons faire cesser l'insatisfaction en nous affranchissant de notre avidité.
Chemin est la méthode aux huits aspects (le Noble Octuple Sentier) que nous devons appliquer pour atteindre ce but.

Comprendre la première vérité: l'insatisfaction

La première vérité énoncée par le Bouddha nous dit que l'insatisfaction est inévitable.
Vous êtes en droit de vous demander: "Cet enseignement s'applique-t-il à notre monde moderne, alors que tant de découvertes ont rendu notre vie plus confortable? A l'époque du Bouddha, les gens devaient souffrir des éléments, de la maladie et des désastres naturels. Mais nos capacités techniques actuelles ne nous permettent-elles pas de faire tout ce que nous voulons, d'aller partout où nous le désirons et de fabriquer tout ce dont nous avons besoin?"
Pourtant, aussi facile et sûre notre vie moderne puisse paraître, la vérité de l'insatisfaction n'a pas changé. Elle est aussi valable aujourd'hui qu'elle l'était à l'époque du Bouddha.
Elle peut prendre différents noms en fonction de la situation: souffrance, stress, peur, jalousie, tension, anxiété, chagrin, déception, colère, solitude, nervosité, douleur... Tous les êtres humains, quel que soit l'endroit ou l'époque à laquelle ils vivent, sont soumis à ces mêmes problèmes.
A n'importe quel moment nous pouvons tomber malades. Nous pouvons être séparés de ceux que nous aimons. Nous pouvons perdre ce qui est nôtre ou être forcés par les circonstances à nous accomoder de conditions que nous détestons... Certains de ces problèmes naissent de l'avidité, d'autres de la haine, d'autres de l'ignorance. Tous sont, à la fois, liés à des conditions extérieures et propres à nous-mêmes.
Reconnaître le caractère inévitable de ces problèmes nous fait souffrir. Les prendre en compte et les accepter tels qu'ils sont réellement, sans blâmer les autres, est l'essence de la première vérité du Bouddha.
Pour débuter sur le chemin du bonheur, dit-il, nous devons regarder l'insatisfaction en face, l'esprit calme et sans émotivité, sans nous mettre en colère, sans nous sentir déprimés, sans pessimisme. Nous devons ouvrir pleinement les yeux sur notre situation difficile: chaque expérience vécue apporte un certain degré de souffrance à quiconque n'est pas pleinement illuminé.
La souffrance peut être extrêmement subtile: une légère nervosité sous jacente. Elle peut aussi être plus évidente: un fort attachement à une personne, à une possession, ou à une opinion. Tout dépend de la force de notre désir, de notre haine et de notre aveuglement, de notre personnalité et de nos expériences passées.
Considérez, par exemple, le cas de deux personnes, témoins du même évènement, qui en retirent des impressions complètement différentes. L'une le trouve heureux et agréable, l'autre effrayant et terrible. La joie et son opposé sont des productions mentales. Notre esprit crée nos expériences vécues, et jouit de ces créations ou en souffre. C'est pourquoi le Bouddha disait que nous créons le ciel et l'enfer dans cette vie même.
Jusqu'à ce que nous atteignions l'Illumination, de nombreuses sortes d'expériences nous causent, à tous, de puissants désagréments. Examinons-en trois: le cycle de la vie, le changement et l'absence de contrôle sur notre vie.

I. Le cycle de la vie

Le cours inévitable de la vie humaine -naissance, vieillissement, maladie et mort- fait apparaître l'insatisfaction.
A la naissance nous pleurons pour obtenir des litres et des litres de lait, puis des tonnes de nourriture, des mètres et des mètres de tissu, des hectares de terrain pour bâtir des maisons, des écoles, des hôpitaux... Nous demandons que des arbres soient abattus pour faire du papier, des livres, des meubles. Nous réclamons on ne sait combien de pillules pour des maladies variées, nous voulons qu'un grand nombre de gens nous aiment et disposer de multiples moyens pour combler nos manques.
Si nous n'étions pas nés dans ce monde insatisfaisant, toutes les autres formes d'insatisfaction n'existeraient pas.
En vieillissant, le problème de l'ajustement au changement nous fait souffrir. Il est pénible de perdre le bien être physique dont nous jouissions dans notre jeunesse. Nous savons que vieillir est inévitable, mais nous souhaitons que ce ne le soit pas. Chacune des cellules de notre corps est en train de se dégrader ou de mourir, et que des nouvelles cellules prennent continuellement leur place. De même, chaque état d'esprit se dissipe et un nouvel état apparaît. A la longue, ce processus de dégénérescence et de changement affaiblit le corps et l'esprit, et cause notre mort physique.
De manière évidente, la maladie est une autre cause d'insatisfaction. Tout le monde sait à quel point la maladie est douloureuse. En fait, la maladie cause deux formes de souffrance: la peur d'être malade et l'expérience directe de la maladie. Ainsi est-elle une source continuelle d'anxiété, créant de la souffrance quand nous sommes malades et la peur quand nous sommes en bonne santé.
La quatrième forme de souffrance du cours de la vie est la mort - non seulement le moment de la mort, mais aussi tout ce qui y mène.
Mais les souffrances du cycle de la vie ne se terminent pas avec la mort. Le Bouddha a enseigné que celle-ci n'y met pas fin.
Aussi longtemps que le désir, la haine et l'ignorance existent dans notre conscience, la ronde sans fin des renaissances - le cycle des vies passées, présentes et futures - continuera.
Jusqu'à ce que nous ayons épuisé les résultats de tout ce que nous avons créé par désir, haine, ou ignorance, au cours d'innombrables vies, nous ne pouvons échapper à la mort et à la renaissance perpétuelles. Cette pensée peut nous motiver pour faire tout ce que nous pouvons en cette vie-ci pour parvenir au bonheur permanent de la libération.
Le Bouddha a évoqué le désir, la haine et l'ignorance comme de fortes motivations de nos actions, mais que voulait-il dire quand il parlait de l'ignorance?
Ignorance, au sens bouddhique, signifie à la fois ne pas connaître, comme dans ne pas connaître ce que le Bouddha voulait dire par les Quatre Nobles Vérités, et connaissance erronée, c'est à dire croire que nous comprenons comment le monde fonctionne alors que nous ne le comprenons pas.
Etant ignorants de la vérité de la souffrance, nous croyons qu'un nouvel emploi, une nouvelle maison, un nouveau partenaire, nous apportera un bonheur authentique. Ignorant la manière dont l'energie de nos paroles et de nos actions voyage avce nous de cette vie à la suivante, nous permettons au désir, à la haine, au doute, à la jalousie..., de nous motiver. Ignorant qu'une vie simple et disciplinée, de bons amis, la pratique de la méditation et une étude attentive de la nature véritable de notre expérience nous apportent le bonheur en cette vie et en celles à venir, nous forgeons des millions d'excuses pour ne pas nous engager dans ces activités positives.
Nous sommes même ignorants de notre ignorance.

II. Le changement

EN COURS DE REDACTION