La Chine

 

L'astronomie, science chinoise antique Une sphère mue par la force hydraulique
La projection Mercator Le torquetum équatorial (astrolabe)
Le système équatorial Les taches solaires
La sphère armillaire La découverte du vent solaire
Algèbre contre géométrie

 

Une sphère mue par la force hydraulique

Horloge astronomique de Su SongMais Zhang Heng n'était pas satisfait. Vers l'an 132, il construisit une sphère mue par la force hydraulique : une roue à aubes emplissait une clepsydre (horloge à eau) et y maintenait une pression constante. La sphère tournait lentement et régulièrement. En voici la description officielle:
" Beaucoup discourent sur les Cieux ; peu maîtrisent les principes du Yin et du Yang comme Zhang Heng... Zang Heng fit une sphère armillaire et la dressa dans une chambre close. Elle était mue par la force de l'eau. On donna l'ordre de fermer les portes. Des observateurs, délégués auprès du veilleur de la plate-forme de l'observatoire, dirent que la sphère de Zhang Heng montrait telle et telle étoile à l'horizon, une autre exactement à sa culmination ou encore cette autre se couchant. Tout fut trouvé en exacte correspondance avec le phénomène réel, comme les deux moitiés d'une marque de taille. "
Un autre passage des annales officielles poursuit :
" Sous le règne de l'Empereur Shun Di (ou Xiao Shun), Zhang Heng construisit une sphère de calcul comportant : les cercles intérieurs et extérieurs, les pôle Sud et Nord, l'écliptique et l'Equateur, les étoiles visibles et invisibles, les 2 Xiu, la marche du Soleil, de la Lune et des cinq planètes. L'instrument était mu par l'eau d'une clepsydre et placé dans une chambre close. Les passages aux levers et couchers des corps célestes indiqués dans la chambre correspondaient aux mouvements réels du ciel. " Cet instrument à eau s'avéra un excellent outil de calcul démontrant le mouvement des corps célestes. On prétend que Zhang Heng construisit un autre instrument hydraulique, destiné cette fois à l'observation directe des étoiles ; la description de ce dernier instrument ne nous est pas parvenue.

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Le torquetum (astrolabe)

Glisser le curseur sur les cercles b : petit cercle du pôle céleste f : bague de déclinaison m : cercle azimutal j : cercle équatorial n : cercle altitude

Le torquetum, ou astrolabe, inventé par les Arabes, marqua un progrès sur la sphère armillaire. Dans cet instrument, les bagues n'étaient pas réunies en une simple sphère, mais montées à différents endroits d'un jeu de glissières et d'arcs coulissants, ce qui était plus commode et évitait les contraintes de la sphère rigide.
La version écliptique de l'astrolabe fut transmise des Arabes aux Chinois. L'astronome Guo Shoujing a conçu un grand astrolabe équatorial en 1270, appelé "instrument simplifié" parce qu'il est purement équatorial et que les composantes écliptiques arabes n'y figurent pas. A l'origine, il fut construit pour être utilisé à Linfen dans le Shanxi, mais il fut déplacé à Nankin sous la dynastie Ming (1368 à 1644). Ce déplacement, de 3,75" de latitude, le rendit inutilisable. Mais nul ne semble s'en être aperçu : la science chinoise avait déjà régressé. A sa latitude d'origine, l'étoile Polaire devait apparaître exactement au point requis pour l'usage de cet instrument équatorial.

Instrument simplifié de Guo ShoujingNeedham écrit de cette lourde machine "qu'elle constitue le modèle de tous les télescopes équatoriaux", et de l'œuvre de Guo lui-même il affirme : "Bien qu'elle doive beaucoup à l'influence arabe, Guo l'adapta au caractère typiquement chinois des coordonnées équatoriales. Ce faisant, il anticipa largement sur la construction des télescopes modernes."
Needham estime que ce savoir chinois a dû atteindre Tycho Brahé au Danemark, trois siècles après, en passant par les Arabes. L'intermédiaire entre Tycho Brahé et les Arabes aurait été Gemma Frisius en 1534. Et c'est grâce à lui et à Johannes Kepler que la nouvelle astronomie européenne serait devenue équatoriale à la manière chinoise. M.C. Johnson résume comme suit le chemin parcouru depuis Guo Shoujing au XIIIe siècle : "En fin de compte, nous n'avons plus progressé pour l'essentiel dans la construction de ces systèmes ". II s'agit d'une importante contribution des Chinois à la science moderne.

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