Tester la survie de microfossiles lors de l’entrée atmosphérique : l’expérience STONE 6

FOUCHER Frédéric (1), WESTALL Frances (1) , BRANDSTATTER Franz (2), DEMETS René (3), PARNELL John (4), COCKELL Charles S. (5), EDWARDS Howell G. M. (6), BENY Jean-Michel (7), BRACK André (2) et KURAT Gero (2)
. 1) Centre de Biophysique Moléculaire, Orléans, France.
2) Naturhistorisches Museum, Wien, Austria.
3) European Space & Technology Centre, Noordwijk, The Netherlands.
4) Geofluids Research Group, University of Aberdeen, United Kingdom.
5) Geomicrobiology Research Group, Open University, Milton Keynes, United Kingdom.
6) Chemical and Forensic Sciences, University of Bradford, United Kingdom.
7) Institut des Sciences de la Terre d’Orléans (ISTO), Orléans cedex 2, France.
frederic.foucher@cnrs-orleans.fr

Les études cherchant à comprendre l’origine de la vie en étudiant les plus anciens fossiles sont limitées par le métamorphisme terrestre et la tectonique des plaques responsable de leur disparition. Les plus vieux fossiles découverts à ce jour sont ainsi âgés de 3,5 milliards d’années alors que la vie est apparue il y a probablement plus de 4 milliards d’années. Les recherches s’orientent donc vers Mars qui, durant le Noachien (-4.5 à -3.5 Ga), aurait connu des conditions favorables à l’émergence de la vie, avec la présence d’eau liquide notamment. Mars n’étant pas sujette à la tectonique des plaques, des fossiles relativement bien conservés pourraient y être retrouvés. Si de futures missions spatiales dédiées à ces recherches sont prévues dans les années à venir, une autre solution pour étudier ces structures serait d’analyser des météorites sédimentaires martiennes. Cependant, les 55 météorites martiennes découvertes à ce jour sont toutes d’origine basaltique et donc incompatible avec la présence de traces de vie fossile. Une expérience spatiale, nommée STONE 6, a été réalisée en septembre 2007 afin de déterminer si des sédiments de l’Archéen, analogues de sédiments martiens, contenant des microfossiles pouvaient survivre à l’entrée atmosphérique. Fixé sur le bouclier thermique d’une capsule FOTON, un échantillon de roche (sédiments silicifiés contenant des microfossiles carbonés et vieux de 3,5 milliards d’années provenant du Pilbara, Australie) a été soumis aux conditions de l’entrée atmosphérique. Après atterrissage, les analyses réalisées sur différents équipements (microscope électronique à balayage, spectromètre Raman, microscope optique…) ont permis d’étudier les modifications induites par l’entrée atmosphérique et de démontrer la survie des microfossiles. Il apparait également que, contrairement aux météorites basaltiques qui sont caractérisées par une croute de fusion noire, les roches sédimentaires ne présentent pas de croute de fusion ou alors une croute de couleur blanche. Cette observation pourrait expliquer pourquoi aucune météorite de ce type n’a encore été trouvée, les chasseurs de météorites se fiant justement à la couleur noire. La découverte de fossiles dans des météorites sédimentaires martiennes constitue donc une possibilité qui nous permettrait peut-être de remonter encore un peu vers les origines de la vie.

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COLLOQUE D’EXOBIOLOGIE
27 au 30 septembre 2010