Richard et Anna, Marion et Sophie, Cathy et Jean-Louis, conduits dans un minibus par le chauffeur indien Bipin en Rajasthan / Réception de Cathy et Jean-Louis à Mumbai chez Ramya, Shri et Mahesh, puis chez Rashmi et ses parents, et visite d'un jardin botanique avec Maithili.
Circuit en Rajasthan / Séjour à Mumbai

3 au 16 mars au Rajasthan et

du 16 au 22 mars 2013 à Mumbai

indePour tempérer notre réaction épidermique (au sens propre et figuré), il nous faut faire un effort pour nous souvenir que BAB2, la grande surface commerciale d'Anglet, a été construite à l'emplacement d'une ancienne décharge dont les émanations de méthane ont longtemps dû être régulées par des torchères pour ne pas risquer l'explosion après qu'elle eut été enfouie pour la convertir en zone constructible. Bien plus récemment, le bilan de l'opération "Nive Zéro déchets" publié le 8 mars 2013 a fait état de deux tonnes de déchets ramassés sur deux kilomètres de rivière autour de Bidarray (500 kg de plastique, 1 tonne de ferraille, 500 kg de pneus, 30 kg de verre), indealors qu'il ne s'agit que d'un petit village à l'intérieur du Pays basque prisé pour ses activités de rafting et descente en kayak. Je me souviens aussi de l'époque, pas si lointaine, où nous trouvions en rase campagne des carcasses de voitures abandonnées, des matelas et des lave-linge hors d'usage. - Photo : Vaches sur le terre-plein d'une voie rapide. -

indeNotre sensibilité à cet égard a changé, mais pas notre mode de vie. Je pense même que nous produisons bien plus de déchets maintenant que dans les années 60-80, mais nous en avons perfectionné le ramassage et le traitement, si bien qu'ils ne se répandent plus que sur les plages après de grosses tempêtes accompagnées de fortes pluies ayant drainé les saletés accumulées sur les berges des rivières. - Photos : Récupération des bouses (sacrées) de vaches (également sacrées) empilées parfois de façon très artistique sur les bas-côtés des routes et près des maisons (utilisées comme combustible et comme revêtement de sol ou de mur), puis emportées lorsqu'elles sont transformées en poussière végétale dans ces grands sacs portés par des tracteurs (amendement des terres agricoles). -

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indeNous sommes d'autant plus gênés de voir l'Inde envahie de déchets plastique que nous nous en sentons responsables, de même que de l'envahissement par les voitures qui saturent les villes. C'est notre civilisation du pétrole qui pollue l'Inde, mais d'aucuns pourraient objecter que nous ne l'obligeons pas et qu'elle s'engage de son plein gré dans un mode de vie à l'occidentale. Cela me refait penser à Gandhi. Pendant des années, il gardera l'habitude de porter des vêtements britanniques. De retour chez lui, il tentera de proscrire le thé et le café, qu'il avait remplacés à Londres par le chocolat. De fait, les habitudes étant déjà prises dans sa famille, les trois produits coexisteront. indeCe n'est que bien des années plus tard qu'il abandonnera sa tenue vestimentaire européenne pour adopter le dhotî traditionnel indien. Il le fera de façon spectaculaire, en organisant un autodafé en 1921 à Bombay qui inaugurera la campagne de boycott des vêtements européens pour promouvoir l'émancipation économique de l'Inde. Sa formation universitaire à Londres est également insuffisante, puisqu'il n'y apprend que le droit anglais : il devra la compléter par l'étude du droit indien, d'abord selon la législation sud-africaine, puis celle instaurée par le gouvernement britannique en Inde. - Photos : Utilisation encore très courante des animaux de trait. - Gandhi en dhotî traditionnel indien - Ci-dessous : Autodafé (bûcher) avec les vêtements occidentaux pour promouvoir l'émancipation économique de l'Inde (musée Mani Bhavan à Mumbai) -

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indeDès le début de son séjour en Afrique du Sud, il prend fait et cause pour les Indiens sous contrat qui sont traités encore plus mal que des esclaves. Réfléchissant aux raisons de la vindicte des Anglais à leur égard, il remonte aux années 1860, au cours desquelles les Européens souhaitent développer la culture de la canne à sucre au Natal. Ne pouvant avoir recours à la main d'oeuvre Zoulou, le gouvernement du Natal prend contact avec le gouvernement indien (les deux font partie de l'empire britannique) pour obtenir l'accord de recrutement. Les Indiens sont engagés pour cinq ans, libre à eux ensuite de s'installer à leur compte. Arrivés au terme, ils deviennent agriculteurs en Afrique du Sud (l'Inde sous domination britannique ne souhaite pas encourager leur retour au pays), ils introduisent beaucoup de variétés indiennes de légumes qu'ils acclimatent et vendent moins cher que les variétés locales, ils plantent des manguiers et commencent à faire du commerce. Les Blancs s'inquiètent de cette concurrence, mais l'antagonisme prend aussi sa source dans les différences culturelles. indeGandhi les décrit ainsi : "Nos différences de modes de vie, notre simplicité, notre contentement de petits gains, notre indifférence à l'égard des lois sanitaires et de l'hygiène, notre lenteur à maintenir notre environnement propre et soigné et notre avarice pour réparer nos maisons". Ce verdict sévère est écrit en 1925, mais il se rapporte à l'année 1894, date à laquelle les Britanniques instaurent un nouvel impôt qui taxe les Indiens "indentured", c'est-à-dire engagés sous contrat. -Photos : Plusieurs sortes de rickshaw (tricycle pour transporter des marchandises ou des gens). -

indeCette lecture est intéressante, car elle permet de distinguer les traits permanents, intemporels, spécifiquement indiens, des influences occidentales. Lutter contre ces dernières nécessite une vraie motivation et un gros effort. Gandhi le fait et réussit à libérer l'Inde du joug anglais - en théorie. Mais lorsque nous parcourons le Rajasthan, nous constatons que ce n'est pas si simple, et qu'il faut du temps à un peuple pour reprendre possession de lui-même (si un tel objectif n'est pas une utopie avec la mondialisation de l'économie). En attendant, le passage à la société de consommation, subi plutôt que choisi, se fait à un rythme accéléré par une population tellement plus nombreuse que la nôtre et qui a une telle croissance démographique que les conséquences en donnent le vertige. En effet, malgré toutes les mesures prises en matière de planning familial, la population a triplé depuis les années 1950 et elle affiche encore durant la dernière décennie un taux de croissance de l'ordre de 2 % par an (1,7 % en 1999-2000). Autrement dit, chaque année, l'Inde doit compter avec 20 millions d'individus en plus (soit à peu près la population de l'Australie), à devoir loger, scolariser, éduquer, nourrir et employer ! - Photo : Palais du district Sikar-Jhunjhunu-Loharu : des animaux perçus au sens symbolique dans le panthéon hindou. - Ci-dessous : Carte des pays par densité de population (données au 30/03/2006) -

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