Groupe Dimitri : Cathy & Jean-Louis, Mag & Jean-Jacques, Fabienne, Mylène, Jacques, Françoise I., Jean-François, Danièle, Pepita, Françoise R., Jacqueline, Françoise et René-Pascal L. pour le 8 et Anita, Bénédicte et Jean du groupe botanique de l'UTLA en remplacement de Jean-Louis, Fabienne, Françoise & René-Pascal L. pour le 29.
Seignanx
Vendredis 8 et 29 novembre 2013

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Avertissement : Aucune des photos prises durant cette visite des barthes du Seignanx n'est nette, faute d'un zoom suffisant, mais je les ai incluses dans cette page pour rendre l'ambiance générale de nos observations à la réserve naturelle de Lesgau. Les canards étant vraiment trop petits et trop loin, j'ai mis des photos trouvées sur Internet que j'ai insérées en petit format juste pour montrer à quoi ils ressemblaient.

seignanxNous avons été fort sympathiquement reçus au Centre Permanent d'Initiative pour l'Environnement (CPIE) du Seignanx. Le 8 novembre, après avoir pique-niqué au chaud et à l'abri des intempéries dans les locaux du CPIE avant notre rendez-vous en début d'après-midi, c'est tout d'abord l'animatrice Béatrice Ducout qui nous a projeté un très intéressant diaporama sur les barthes et qui a longuement répondu à toutes nos questions. seignanxComme il y avait des averses à peu près toutes les demi-heures, nous avons renoncé à pénétrer dans la réserve et nous nous sommes contentés de nous rendre sans accompagnateur à la cabane d'observation pour observer pendant un moment les quelques oiseaux qui ne s'étaient pas réfugiés dans la végétation des berges, après avoir convenu de revenir ultérieurement par une météo plus clémente. Le 29 novembre, le temps était nuageux, mais stable. En arrivant en voiture par le chemin de halage, je me suis fait sauvagement klaxonner par des riverains pressés, alors que je freinais pour observer les grues cendrées sur leur zone de gagnage dans un champ de maïs. Il y en avait des dizaines, et toutes proches ! Un peu plus loin, je n'ai pas osé ralentir pour observer un gros oiseau de proie perché sur un poteau de la clôture, sans doute une buse, qui ne paraissait aucunement importunée par la circulation automobile. La sortie s'annonçait sous de merveilleux augures. C'est l'ornithologue du CPIE Frédéric Cazaban qui nous a emmenés à pied depuis le Centre situé sur le coteau jusqu'aux barthes en contrebas, en une petite demi-heure de marche. - Photos : Héron, ragondin, cigogne. -

seignanxJ'avais toujours pensé que le chemin de halage se trouvait sur la digue construite sous la direction des ingénieurs hollandais pour détourner l'Adour de son cours et maintenir son embouchure à Bayonne. En réalité, ainsi que Béatrice Ducout nous l'a expliqué, le fleuve crée naturellement un talus lorsqu'il creuse son lit, et les travaux n'ont fait que renforcer et surélever légèrement l'extrémité de cette barthe haute qui constitue la berge. Le travail le plus important a été de drainer la barthe basse qui forme une cuvette et récolte les eaux de ruissellement du coteau, en plus des inondations dues aux débordements de l'Adour et des ruisseaux. Tout un réseau de fossés et canaux a donc été construit, qui débouche sur l'Adour et vide l'eau périodiquement, grâce à des portes-à-flot ou à clapets, de façon à ce que les eaux saumâtres amenées par la marée haute ne pénètrent pas et que l'eau douce s'en écoule pendant la marée basse. - Schéma (source CPIE) : Coupe des barthes. -

seignanx Il y a plusieurs sites bien documentés sur Internet qui complètent les informations déjà très fournies données par l'animatrice. Ce qui m'a intéressée, c'est l'évolution de la signification du mot "barthes". Ce terme local a d'abord désigné les terres régulièrement inondées dans le périmètre des plaines alluviales. Il qualifiait à l'origine les formations de buissons et de taillis (aulnes et saules) et a par la suite été également associé aux prairies humides, puis à toutes les terres basses du lit majeur du fleuve jusqu'à devenir synonyme de terre inondable. En effet, depuis le Xe siècle, l'Adour était utilisé pour le transport de marchandises et les barthes étaient décrites comme de vastes marécages s'étalant d'un coteau à l'autre. Au XVIe siècle, les riverains mirent en place un aménagement minimal des berges, rehaussèrent le bourrelet naturel en talus, creusèrent des canaux. Ces terres communales étaient exploitées pour la pâture, la production d'échalats, la chasse et la pêche. seignanxEn 1578, l'embouchure de l'Adour fut détournée à Bayonne. Mi XVIIe siècle, les barthes furent aménagées et les basses terres de l'Adour, après avoir été protégées du fleuve et asséchées par l'amélioration du système hydraulique, furent mises en valeur sur le plan agricole. Au XVIIIe siècle furent implantées les premières habitations sur les barthes, et les fermiers pratiquèrent la polyculture (surtout le maïs), le pâturage et la production de foin pour l'élevage. - Schéma (source CPIE) : Les barthes. -

seignanxA partir de la seconde moitié du XVIIIe siècle et jusqu'à la fin du XIXe siècle eurent lieu la privatisation des communaux (principalement les barthes hautes) et la création de syndicats afin de surveiller et entretenir le système. Jusqu'à la première Guerre mondiale, ce fut une phase d'intensification de l'exploitation des barthes. Après la deuxième Guerre mondiale se produisit une désaffection et elles se fragilisèrent, le milieu se referma et le système hydraulique se dégrada sur certaines zones, avec la diminution des zones en prairie, celle des chênaies et le développement des peupleraies. Ce n'est que depuis les années 1980 qu'une politique de sauvegarde des barthes a débuté, avec des actions en faveur des oiseaux d'eau, des mesures agri-environnementales et la mise en oeuvre de Natura 2000. Il ne s'agit donc pas d'un retour à l'état naturel (les marécages inondables), mais à un stade d'aménagement qui favorise une grande biodiversité, à l'instar des milieux engendrés par la mise en place à partir du Moyen-Age des moulins avec leurs biefs et leurs étangs qui, par contre, n'ont pas (encore ?) fait l'objet d'une restauration. - Photos : Aigrette - Panneau défoncé de la route de Lesgau vers la réserve du même nom. - Ci-dessous : Grues cendrées.-

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seignanxEntre le coteau et la réserve, couverts de forêts, s'ouvre un grand champ dont la forme doucement vallonnée évoque un peu une doline. Effectivement, quelque temps auparavant, le sol labouré par le paysan s'est brusquement ouvert sous le poids du tracteur en une fondrière insondable ! seignanxC'était autrefois une prairie naturelle où paissait le bétail, mais avec le changement de mode d'exploitation, l'érosion s'est sans doute accélérée, creusant un petit gouffre dans sa partie la plus basse. Frédéric Cazaban nous explique que c'est un phénomène fréquent dans le Seignanx. Les déformations et plissements des strates géologiques qui ont conduit à l'orogenèse pyrénéenne se sont répercutés jusqu'à des distances lointaines. Les strates calcaires déposées à l'époque de l'ouverture de l'océan atlantique, lorsque l'Aquitaine était un grand golfe marin, sont remontées par endroits près de la surface. Le gaz carbonique contenu dans l'air, en se dissolvant dans l'eau, la rend acide et corrosive pour le calcaire jusqu'à créer parfois des avens ou gouffres spectaculaires. Je crois qu'il a fallu deux autres tracteurs pour extirper celui qui s'était malencontreusement enfoncé dans cette zone fragilisée. Ailleurs, c'est une maison qui a vu le sol se dérober sous elle, et un jardin s'est brutalement creusé du jour au lendemain. Le fermier élève à proximité quelques oies de Guinée au curieux tubercule noir à la base du bec qui leur procure un masque assez agressif. On les appelle aussi oies de Chine, ce sont des oies domestiques issues de l'oie cendrée sauvage sélectionnées pour leurs qualités "esthétiques" et de bonnes pondeuses. - Photos : Aven creusé dans le champ (au-dessus) - Oies de Guinée - Ci-dessous : Canard chipeau (à gauche) et ragondin (au premier plan). -

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seignanxseignanxNotre guide nous indique une voie de passage au ras du sol dans les buissons; ce champ est prisé par la bécasse qui vient y picorer la nuit des vers de terre. La croûle, c'est à la fois le chant qu'elle émet durant sa courte période des amours de février à mi-avril et la chasse qui se pratique à cette saison dans les Landes, au fusil, une fois l'oiseau levé par un chien d'arrêt. Nous voilà arrivés à la réserve. Avant de passer le portail, nous montons à la cabane d'observation pour y faire un tour d'horizon. seignanxComme la fois précédente, les ragondins s'activent paisiblement en petits groupes, broutent l'herbe, traversent un terre-plein, font une longueur à la nage pour recommencer à brouter un peu plus loin. Il s'agit d'un animal originaire d'Amérique du Sud qui a été introduit en Europe au XIXe siècle pour sa fourrure bon marché. Il s'est si bien acclimaté qu'il est devenu invasif, en l'absence de caïman ou de puma pour le réguler lorsqu'il atteint sa taille adulte (celle d'un castor). seignanxEn Charente, sa prolifération qui permet de le chasser sans restriction a inspiré des cuisiniers qui le transforment en pâtés ou terrines. A côté, les canards n'ont cure de leur manège et se nettoient le plumage avec application entre deux plongeons où ils exposent leur croupion beige, noir ou blanc. Frédéric sort de son grand sac un livre et tente de nous enseigner les rudiments pour différencier les espèces que nous voyons à la jumelle ou à travers l'une des trois lunettes qui grossissent bien mieux. Il y a le Colvert facilement reconnaissable (au moins le mâle), le Canard chipeau à la queue noire, le Canard souchet au large bec filtreur, la Foulque macroule au cri de trompette, le Canard pilet à la tête sombre et au poitrail blanc. Actuellement, le site héberge 8 à 900 canards. - Photos : Les hérons garde-boeufs se perchent sur leur dortoir. Source Internet : Bécasse, Colvert, Canard chipeau. - Ci-dessous : Sarcelles d'hiver (?) -

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seignanxFrédéric constate qu'en moins de dix ans, la population hivernale a été décuplée. Les grues sont passées de 200 à 2000 individus. Comme elles sont très fidèles à leur site d'hivernage, les couples qui nichent en Allemagne reviennent avec leurs jeunes (on a pu le savoir grâce au baguage). seignanxAuparavant, le site n'était pas aménagé, les barthes étaient désaffectées, puis il y a eu une tentative d'y planter des peupliers en 1930, puis une autre en 1960. Les canaux de drainage n'étant pas entretenus, cette culture a également été abandonnée. Les vergnes (aulnes) ont envahi l'espace autrefois aménagé en prairies de pâture. L'autoroute A64 devant passer par là, les terrains ont été achetés, mais comme le tracé a finalement été déplacé plus au Sud, la SAFER les a acquis pour les vendre à la Fédération départementale des chasseurs des Landes. 50 hectares ont été défrichés, dessouchés. L'idée de départ bien sûr était de faire venir le gibier destiné à être tiré de nuit depuis les tonnes (huttes ou gabions) installées à proximité des plans d'eau aménagés. Les premiers oiseaux sont apparus dans les années 1990, canards, limicoles, vanneaux, grues, hérons, aigrettes, etc. seignanxLa présence d'autant de hérons et de cigognes est l'indice d'une ressource abondante. Laquelle ? Ils se régalent d'un autre animal invasif, l'écrevisse de Louisiane ! Non seulement elle est très vorace, friande d'oeufs de poissons et d'alevins, mais en plus elle creuse beaucoup de galeries qui dégradent les berges. Cet animal aussi est comestible par les humains, il serait même meilleur que les gambas. La seule contrainte, c'est de tuer les prises sitôt sorties du filet ou du piège, car il est défendu de les transporter vivantes sous peine d'amende. - Photos : Frédéric Cazaban, ornithologue du CPIE. - Sources Internet : Canard souchet - Foulque macroule. -

seignanxseignanxLorsque la décision a été prise de créer la réserve, l'idée a été de revenir à l'état de 1920, c'est-à-dire de permettre des inondations périodiques. L'aménagement des barthes du Seignanx a débuté en 1985. Quant au site d'Arjuzanx, maintenant très connu pour ses grues cendrées en hivernage, c'était autrefois une mine de lignite exploitée de 1958 à 1981 pour actionner une centrale thermique. Lorsqu'elle s'est arrêtée, il a fallu 13 ans pour réhabiliter cet endroit. Autrefois, faute de lieux convenables pour faire halte, les grues se rendaient directement de leur site de nidification à leur site d'hivernage en Espagne. Mais depuis 30 ans les choses ont changé, ces lacs et marais ont été aménagés, protégés pour que les oiseaux ne soient pas dérangés, et bien sûr interdits à la chasse. Les oiseaux y ont trouvé une zone de quiétude disposant à proximité d'une source alimentaire intéressante, le maïs. Dans les barthes, comme le terrain est humide et inondable, les champs ne sont pas labourés après la récolte d'automne mais au printemps avant d'être semés, il reste donc des grains à glaner durant l'hiver. - Photos : Aigrette à l'orée du bois de l'autre côté du lac. - Couples de Colverts. -

seignanxAprès que Frédéric nous ait retracé cet historique, nous avons quitté la cabane d'observation et il nous a ouvert le portail pour nous faire pénétrer à l'intérieur de la réserve. Le sentier était caché derrière un rideau d'arbres et nous avons profité de quelques clairières pour observer de loin, sous divers angles, le lac et ses habitants. Nous avons ainsi observé le héron cendré, la mouette rieuse qui vient se nourrir dans les barthes, le grand cormoran dont nous avons reconnu le vol lourd et qui est allé rejoindre un ou deux autres congénères à l'opposé de notre poste de guet. - Photos : Source Internet, Canard pilet - Ci-dessous : Cigogne sur un nid naturel dans un arbre. -

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seignanxseignanxCe lieu est magnifique et nous prenons garde à ne pas trop nous agiter ni parler trop fort pour ne pas effrayer les oiseaux. Les oies cendrées, au bec orange, et les oies des moissons, au bec gris, ont une silhouette bien plus ramassée que les grues cendrées près desquelles elles picorent en fin d'après-midi, après que ces dernières soient bruyamment revenues par vagues successives de leurs champs de maïs. Les vanneaux survolent rapidement la forêt et le lac, nous avons juste le temps de percevoir l'éclat papillottant de leurs ailes bicolores blanc et noir et de distinguer leur élégante petite tête huppée de noir. Une aigrette dresse sa silhouette fine entre deux étendues d'eau. seignanxDerrière nous, des mésanges à longue queue se déplacent d'un arbre à l'autre en émettant des trilles. Nous nous entraînons à reconnaître l'éclat roux de la tête de la Sarcelle d'hiver, reconnaissable aussi à la bande horizontale blanche qui souligne son aile. Une plate-forme a été installée à bonne hauteur sur un pylône pour offrir un site favorable à la construction d'un nid de cigognes, mais s'il est effectivement occupé par un couple, trois autres couples se sont installés spontanément sur des arbres sans recours à aucun artifice humain. seignanxFrédéric signale à cette occasion que la tempête de 2009 aura au moins servi à cela : les arbres étêtés ont été adoptés par ces grands oiseaux qui ont trouvé bien commodes ces emplacements dégagés en hauteur. On compte jusqu'à 200 couples nicheurs dans les barthes jusqu'à Pontonx, et tout particulièrement à Saubusse et Rivière. - Photos : Cygnes - Canard chipeau (?) - Héron cendré. - Cigogne en vol. - Source Internet : Sarcelle d'hiver. -

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seignanxUn jour, Frédéric a été le témoin d'une scène cocasse. Alors qu'il était en observation, il a remarqué un renard qui cherchait à isoler une jeune grue. Elle s'est reculée, ses congénères ont fait de même, jusqu'à ce qu'elles s'aperçoivent qu'elles formaient un bon groupe de 30 à 40 individus. Elles ont alors changé de tactique et se sont avancées ensemble vers le renard... qui est parti bredouille. Il nous fait entendre à ce propos un enregistrement de leurs cris et nous signale parmi les "grou-grou" les cris plus aigus des jeunes, "psi-psi". Sitôt après, nous nous sommes exercés à tendre l'oreille à chaque passage des grues qui arrivaient en formation, toujours de notre droite, et passaient devant nous pour rejoindre leurs endroits favoris sur les berges et les îlots. Je dois avouer que ce n'était pas vraiment évident de distinguer parmi ces avertissements sonores ceux des jeunes, mais peut-être n'y en avait-il pas systématiquement dans chaque vol ? Actuellement, elles sont environ 1800 à 2000 sur la réserve du Seignanx, mais leur nombre va encore augmenter dans les jours qui viennent. Les deux tiers nichent en Allemagne et le reste en Scandinavie. Leurs déplacements sont repérés grâce à un baguage coloré qui permet de repérer à la lunette leur provenance, le code pays étant signalé à la patte gauche et le matricule de l'individu à la patte droite. - Photos : Cigogne sur le nid construit au sommet d'un pylône dressé à cet effet. - Ci-dessous : Cygnes. -

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Il y a aussi des rapaces dans la réserve, comme l'Aigle criard qui migre depuis l'Ukraine et la Biolo-Russie et hiverne chez nous, ou encore le Busard des roseaux à la tête ocre. Il suffit d'en parler et Jean-Jacques aperçoit un aigle qui se pose à la cime d'un arbre proche. Le temps que Mag, puis moi, nous succédions après lui à la lunette, et il s'envole déjà et disparaît derrière des frondaisons. Les autres sont bien déçus de ne pas l'avoir aperçu. Notre guide observe la présence d'une douzaine d'Ibis falcinelles qu'il nous montre sur son livre car ils ne sont pas faciles à distinguer à cette distance. Ils se tiennent près des grues, non loin des cygnes, simples silhouettes sombres plus basses, qui se détachent difficilement sur le fond des hautes herbes où ils cherchent leur nourriture. Impossible de voir leur long bec recourbé en forme de faux (d'où leur nom). Ils ont à peu près la taille d'une aigrette dont le plumage blanc la rend beaucoup plus facile à repérer. Il paraît qu'un balbuzard pêcheur a été vu sur l'Adour près de Sainte Marie de Gosse et deux oiseaux hivernent sur le marais d'Orx. - Photo : Grues cendrées. -

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seignanxFrédéric nous fait remarquer un arbre aux feuilles maculées de blanc. C'est l'oeuvre du Grand cormoran qui a jeté son dévolu sur lui comme poste de repos et de dortoir, mais ses fientes risquent à terme de le tuer. Par ailleurs, comme dans la réserve Errota Handia d'Arcangues, la Jussie pose un gros problème aux gestionnaires. Chaque été, ils doivent procéder à l'extraction de cette plante invasive pour l'empêcher de proliférer et d'étouffer les plans d'eau et leurs occupants. seignanxIl faut faire vite, hors période de reproduction des hérons cendrés qui sont 40 à 50 couples nicheurs à vivre sur la réserve. Il y a aussi des Aigrettes garzettes, et la Spatule blanche a investi également les lieux depuis 2005-2006 : sa première reproduction en Aquitaine s'est faite au marais d'Orx. Il y a plus de dix couples qui nichent sur la réserve au milieu des hérons. C'est nouveau et tout le monde s'en réjouit ! En Europe occidentale, la Spatule blanche niche aux Pays-Bas (1300 couples) et en Espagne (300 à 500 couples). Depuis 1981 elle se reproduit en France où son effectif compte désormais 53 à 58 couples répartis en Loire-Atlantique et dans les Landes. Des individus hivernent en France et en Espagne mais la majorité de ces oiseaux est regroupée en Afrique de l'Ouest où le delta du Sénégal et le Banc d'Arguin (Mauritanie) accueillent pratiquement 90 % de la population mondiale. - Photos : Couple de cigognes. - Ci-dessous : Grues cendrées. -

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L'été, la réserve est quasiment dépeuplée de ses oiseaux aquatiques. Il ne reste que les hérons, les aigrettes, les spatules, les cigognes et les hérons garde-boeufs. Ces derniers se regroupent en dortoir en hiver et leur nombre peut atteindre 400 à 800 individus. Nous observons une Grande Aigrette en vol, dont la taille est similaire à celle du Héron cendré, et dont on peut remarquer (à la lunette) le bec jaune orangé et son vol ample. L'Aigrette garzette possède un bec noir, et elle est légèrement plus petite. En trente ans, beaucoup d'espèces de Méditerranée et d'Espagne ont déplacé leur aire de vie et viennent dans notre région, comme l'Elanion blanc, un petit rapace à la grosse tête, qui niche habituellement en Afrique et certaines côtes asiatiques. Il commence à se reproduire, en faible densité, au Portugal, en Espagne et en France, tout particulièrement en Aquitaine où une dizaine de couples se reproduit chaque année depuis 1990. Il en est de même pour la Fauvette mélanocéphale, autrefois strictement méditerranéenne, et qui se reproduit maintenant au Pays basque et dans les Landes. A l'inverse, beaucoup d'espèces nordiques régressent. - Photos : Colverts - Grues cendrées. -

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La tourterelle turque est native d'Inde, Sri Lanka et Myanmar. L'espèce a colonisé l'Europe au cours du siècle dernier, et son habitat s'étend continuellement, et ce jusqu'au cercle Arctique en Scandinavie. L'espèce a été introduite aux Bahamas dans les années 1970, et à présent, elle étend son territoire depuis la Floride jusqu'au Texas, et les observations en Californie augmentent sans cesse. Les observateurs de la nature se rendent compte que les comportements évoluent et que des espèces de pays chauds remontent vers les hautes latitudes, signe d'un changement climatique également constaté sur le plan végétal par l'Office National des Forêts (ONF) qui réfléchit à l'implantation de nouvelles espèces d'arbres dans nos régions. - Photos : Grues cendrées. -

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Voici ci-dessous une raison de garder un coin de jardin en prairie : Chardonneret élégant en train de picorer les graines des dernières graminées encore debout. (photo prise chez moi depuis ma chaise d'ordinateur et à travers la vitre)

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