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Piégeage

Calendrier de février.

Renards.

— Les femelles sont pleines et d’une capture difficile, car c’est pour elles l’époque d’une crise de meurtre, et elles ne mangent qu’une partie de leurs victimes ; on peut dire qu’elles font une cure de chairs vives et pantelantes ; donc inutile de piéger sur leurs reliefs.

En fin de mois, elles visitent et aménagent les terriers en vue de la mise-bas prochaine ; mais ne vous fiez pas à ces préparatifs, car, lorsque l’époque sera venue, elles ne se soucieront plus de ces terriers et iront déposer leurs petits dans un autre non préparé.

Les mâles mangent beaucoup pour se refaire des fatigues de la saison du rut, et, pour eux, c’est une aubaine que de trouver les restes dédaignés par les femelles, qu’elles ont enterrés et laissés là sans y revenir. Profitez de la circonstance et empoisonnez à l’enterrage, en enfouissant, en bordure des chemins, aux carrefours de bois, aux croisements d’allées, des oiseaux, des pies de préférence, imprégnées de strychnine, et dont seulement quelques plumes émergeront du sol. Soyez patients, car l’animal ne mordra à l’appât que lorsque celui-ci sera dans un état assez avancé de décomposition.

Blaireaux.

— Vers la fin du mois, les sorties sont plus fréquentes et plus régulières ; déjà les femelles ont mis bas. Continuez à user des figues empoisonnées.

Fouines.

— Les fouines sont toujours dans leurs repaires d’hiver ; continuez donc les mêmes méthodes de piégeage.

Putois.

— Les putois commencent à voyager et, tout en continuant leurs incursions dans les garennes, fréquentent les bordures d’étangs, les ruisseaux vaseux où ils déterrent les grenouilles. Ils donnent bien dans les boîtes de sentiers. Continuez à piéger aux terriers et en jardinets et, si vous prenez une femelle, videz le contenu de sa vessie sur la place du piège. Si vous possédez des belettières assez grandes, tendez dans les fosses humides, vous y prendrez putois et hermines.

Chats.

— C’est l’époque de la ruée vers la campagne ; de ferme à ferme, tout autour des villages, il y a des appels d’amour. Les matous se déplacent et s’en vont, à travers champs et bois, en quête d’aventures. Que vos sentiers soient bien garnis de boîtes, et vos jardinets bien appâtés. Prenez tous ces rôdeurs, car ces pérégrinations leur ont donné un avant-goût de liberté qui les ramènera, hôtes indésirables, au moment de l’élevage.

Belettes.

— Les belettes sont encore en période d’hivernage ; continuez à surveiller les belettières posées près des tas de paille et des fagottiers.

Oiseaux rapaces.

— Le grand mouvement de migration commence vers la fin du mois ; les rapaces, qui accompagnent les migrateurs et trouvent des proies faciles parmi les oiseaux fatigués, donnent peu aux appâts. Il est bon de repérer les vieux nids avant la frondaison, pour pouvoir, en saison, connaître leurs emplacements et voir s’ils ne sont pas de nouveau occupés.

Travaux et soins.

— Marquer d’une ceinture d’étoffe les arbres où il y a de vieux nids, afin.de les retrouver facilement en saison. Nettoyer et mettre en état de fonctionnement les belettières. Faire de petites rigoles d’écoulement pour assécher les sentiers à fauves.

A. CHAIGNEAU.

Le Chasseur Français N°596 Février 1940 Page 74