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Photo : nouvelle arme de guerre.
Viseur à cadre.
Quiproquo.
Habitude.
En Cour d’assises.
En chemin de fer.
Deux amis se retrouvent.
Entre mère et petite-fille.
Histoire naturelle.

Photo : nouvelle arme de guerre.

— Qui se serait douté, lors de la découverte de Niepce, que la photographie serait utilisée pour les besoins de la guerre. C’est cependant ce qui est advenu et, dans cette guerre, la photographie jouera un rôle très grand. C’est, en effet, l’auxiliaire indispensable de l’aviation : elle permet de fixer, dans toute la vérité, tout ce que voit furtivement l’observateur. Que de clichés intéressants ont déjà été pris ! les communiqués en ont fait état ; que de vues d’ouvrages, de bases qui ont déjà servi à éclairer notre État-major sur les forces, les fortifications, les moyens de toutes sortes de l’ennemi ! sur ces desseins aussi, que d’actions réussies et efficaces ne leur doit-on pas ! Les appareils utilisés sont si perfectionnés, il est vrai, mais il faut ajouter à cela toute la valeur de nos observateurs et l’habileté technique du personnel des services photographiques de notre armée. Il est bon de mettre au jour le mérite de ces derniers qui, dans l’obscurité, travaillent aussi si utilement à la victoire prochaine.

La photographie est bien une nouvelle arme de guerre.

Viseur à cadre.

— Il faut l’employer pour l’instantané. On suit plus aisément les sujets en mouvement dans leurs déplacements, et le cadrage se fait mieux ; il est aussi plus précis qu’avec le viseur clair, trop petit, qui ne permet pas suffisamment les détails.

Pour bien opérer avec le viseur à cadre, il faut appliquer l’appareil contre la figure à hauteur d’œil en le tenant de la main gauche, tandis que la droite est au déclencheur de l’obturateur, prête à agir. Fermer l’autre œil pour mieux viser. Tout ce qui, dans cette position, s’insérera dans le cadre de visée sera sur le cliché.

La mise en place des sujets effectuée ainsi à hauteur d’œil assure des vues plus exactes, plus vivantes, puisqu’elles correspondent à ce que l’œil voit de sa hauteur.

Quiproquo.

— La langue française est difficile à manier, non seulement par les étrangers, mais aussi par les Français. Elle prête à des quiproquos parfois savoureux. Témoin cette anecdote certifiée authentique :

Un gros établissement de crédit possède une succursale dans une petite ville de l’Ouest, que je ne nommerai pas.

Mon ami C ..., qui m’a rapporté le fait, le très aimable et très compétent préposé du guichet « Bourse », voit, un jour, s’avancer vers lui un monsieur très bien qui pose son chapeau sur la banque, sourit et demande :

— Monsieur, je viens pour un placement.

— Fort bien, répond mon ami, le moment est très bien choisi ; la Bourse est active à souhait. Quel montant auriez-vous à investir ? Vous pourrez même faire avec fruit de l’arbitrage et du terme à primes ...

— Pardon, interrompit le visiteur, je ne comprends quasi rien à ce que vous dites ... Je suis venu, vous dis-je, pour un placement.

— Eh bien ! ...

— Je désire placer ma nièce comme dactylo dans votre banque. À qui dois-je m’adresser, je vous prie ?

Mon ami C ... a failli en faire une jaunisse.

Habitude.

— Un banquier purge une peine de cinq ans de prison, peine qu’il n’a, paraît-il, pas volée ... c’est une exception.

Un jeudi après-midi, le gardien ouvre la porte de la cellule et crie :

— Eh ! le 14689 !... Y’a une visite pour vous au parloir. Allez ! ... Venez vite ! ...

Le banquier, plongé dans une lecture absorbante, lève la tête et demande, très grand seigneur :

— Qui est-ce ?

— C’est une petite dame blonde avec un chien.

— Bon, je vois ..., fait le 14689.

Et, reprenant sa lecture sans bouger d’un pouce :

— ... Dites que je n’y suis pas !

En Cour d’assises.

— On appelle un témoin :

— Jurez-vous, lui demande le président, de dire toute la vérité ?

— Impossible, mon président, répond le témoin d’une voix digne ... Je suis du Midi.

En chemin de fer.

— Le contrôleur :

— Quel âge ont vos enfants, madame ?

— Six ans ; ils sont jumeaux.

— Et où sont-ils nés ?

— Celui-ci à Londres et l’autre à Paris.

Deux amis se retrouvent.

— Tu es marié ... eh bien, ta belle-mère ?

— Un cœur exquis, un dévouement parfait. Ah ! une vraie perle, celle-là.

— Tu as de la veine ...

— En effet ... Du reste, je ne l’ai pas connue. La pauvre femme était morte quand j’ai épousé sa fille.

Entre mère et petite-fille.

— Ah ! petite vilaine ! petit poison ! C’est tout le portrait de son père. Si tu n’es pas sage, j’vais appeler le diable qui t’emportera.

— Oh ! J’ai pas peur, va ! Papa te dit tous les jours : Que le diable t’emporte ! et tu es encore là.

Histoire naturelle.

— Dis papa, pourquoi les lézards cherchent-ils toujours les vieilles murailles ?

— C’est pour y trouver des lézardes sans doute !

Le Chasseur Français N°596 Février 1940 Page 128