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Protégeons nos récepteurs. Attention au secteur.
Les nouvelles taxes de radiodiffusion.

Protégeons nos récepteurs. Attention au secteur.

— Le poste de T. S. F. est un appareil électrique, au même titre qu’un appareil électrique ménager quelconque : un radiateur ou un fer électrique, par exemple, et, à ce titre, il exige pour son fonctionnement d’être relié à une source de courant électrique, secteur de distribution continu ou alternatif, ou batterie de piles ou d’accumulateurs séparés.

Si cette source d’électricité est mal choisie, ou si elle ne fournit pas un courant constant de tension convenable, il peut en résulter des détériorations plus ou moins graves du récepteur, et la réduction de sa durée de service utile. Avant tout, il faut donc choisir exactement un récepteur suivant la source de courant dont on dispose, et éviter les irrégularités de cette source.

Les postes-secteur sont disposés pour fonctionner uniquement sur le courant alternatif ou sur le courant continu ; mais il existe également des appareils dits tous courants ou tous secteurs pouvant fonctionner à volonté sur le courant continu ou alternatif. En général, lorsqu’on dispose du courant alternatif, et qu’on ne prévoit pas de changement, il semble qu’il y ait toujours intérêt à adopter un poste spécial pour alternatif, plutôt qu’un poste tous courants.

Il est donc essentiel, avant de choisir un appareil, de vérifier d’abord le courant dont on dispose.

Le secteur peut être continu ou alternatif, et sa tension en volts est généralement de 110, 120 ou 220 volts. Pour le courant alternatif, il faut encore considérer une autre caractéristique qui est sa fréquence. La fréquence est généralement de 50 périodes, ou de 25 périodes en France.

Un poste pour alternatif construit pour le 50-périodes fonctionne mal sur le 25-périodes, et peut même être détérioré au bout de quelque temps, mais, inversement, un appareil construit pour le 25-périodes peut fonctionner sur le courant 50-périodes.

Un récepteur alternatif relié à une prise de courant continu déterminera la fusion des plombs de l’installation, et pourra, lui-même, être gravement détérioré.

Comment déterminer les caractéristiques du courant dans un immeuble ?

Il suffit généralement d’examiner le compteur d’électricité ; sur ce compteur, se trouve une plaque gravée indiquant ses caractéristiques. Le courant alternatif est indiqué par un signe particulier, ; la tension et la fréquence sont également notées avec clarté. La tension du courant est, en tous cas, notée sur le culot des ampoules à incandescence servant à l’éclairage des appartements.

Il existe, d’ailleurs, des moyens simples de se rendre compte directement si un courant est continu ou alternatif ; nous aurons l’occasion d’y revenir.

Les variations de tension, qui peuvent atteindre une valeur élevée sur certains secteurs de province, sont également à redouter, et les surtensions sont évidemment plus à craindre que les sous-tensions. Ces dernières ne peuvent que produire une diminution d’intensité d’audition, alors que les premières risquent de déterminer une usure rapide, et même une rupture des filaments des lampes.

C’est pour cette raison qu’il convient de réduire le plus possible la tension du courant fourni au récepteur, dans les limites compatibles avec son fonctionnement normal. Les postes pour alternatif comportent plusieurs prises disposées sur le transformateur, et destinées à adapter la tension du courant suivant le secteur considéré ; on choisira toujours la prise donnant le courant de tension la plus faible possible.

Dans les postes « tous courants », il n’existe pas de transformateur, mais il est bon d’adopter un montage avec lampe régulatrice formant résistance, et réduisant la tension à la valeur exacte nécessaire.

Enfin, si l’on constate sur les secteurs alternatifs des variations de fonctionnement importants correspondant à des variations de tension sensibles du secteur, il faut avoir recours à un dispositif régulateur qu’on appelle un survolteur-dévolteur, parce qu’il permet d’abaisser ou d’élever la tension, et dont il existe différents modèles, généralement simples et relativement peu coûteux. Cet accessoire se place entre la prise de courant d’alimentation du récepteur, et la prise de courant du secteur.

Les nouvelles taxes de radiodiffusion.

— Les taxes de radiodiffusion ont été augmentées à partir du 1er janvier 1940. Les taux de redevance pour droits d’usage des postes récepteurs ont été modifiés ainsi dans d’assez grandes proportions.

Le poste récepteur à galène, sans aucun dispositif amplificateur à lampes, ne paie encore que 15 francs. Pour un appareil détenu par des particuliers et de modèle quelconque autre qu’un poste à galène, la redevance est portée à 90 francs.

Pour tous les postes utilisés dans les salles d’audition gratuites, ou dans les lieux ouverts au public, la taxe a été fixée à 180 francs. Enfin, pour les postes installés dans les salles d’audition payantes, la redevance à été élevée à 360 francs.

Les formalités de déclaration et d’exonération demeurent les mêmes qu’en temps de paix ; mais des facilités sont laissées aux auditeurs mobilisés, pour leur permettre d’être exonérés du paiement de la taxe, pour les appareils dont ils ne peuvent plus évidemment se servir.

Cette majoration est importante, et particulièrement sensible en ces temps difficiles ; il faut pourtant se rendre compte que les sommes ainsi demandées aux auditeurs français sont encore bien inférieures en valeur-or à celles réclamées aux auditeurs étrangers. Espérons seulement que les suppléments importants ainsi procurés à l’administration de la radiodiffusion lui permettront d’améliorer les émissions au point de vue technique, et de rendre les radio-programmes plus complets et plus attrayants.

Le Chasseur Français N°597 Mars 1940 Page 176