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Colombiculture

Conduite d’un élevage (1).

L’amateur de pigeons devra toujours apporter la plus grande attention au baguage de ses oiseaux.

En effet, la bague, j’entends évidemment la bague fermée en aluminium, constitue le seul « pedigree » valable en la matière, car elle seule permet de déterminer d’une manière sûre l’âge du pigeon, ce qui, pour les oiseaux de valeur, est indispensable pour la participation éventuelle aux expositions.

En outre, dans les élevages bien tenus, un livre d’origine permet de suivre tel ou tel couple et facilite singulièrement la mise en application du gros principe de la non-consanguinité.

Les bagues fermées en aluminium, existent en quatre tailles différentes, se rapportant aux différentes races auxquelles elles sont destinées.

La plus grande taille intéresse les Romains, les Montaubans, les gros Mondains à pattes emplumées et les Bagadais.

La seconde taille est destinée aux gros Mondains à pattes lisses, aux Cauchois, aux Lynx, aux Maltais et à toutes les petites races à pattes emplumées (Hirondelles, Heurtés, etc.).

La troisième taille va aux Carneaux, Voyageurs, Boulants à pattes lisses, tous les Italiens, etc.

La quatrième et dernière taille concerne les Cravatés, les Boulants nains, les Queue-de-Paon, les Capucins, et en résumé toutes les petites espèces.

Le baguage des jeunes doit se faire au septième jour de la naissance. L’opération s’effectue de la façon suivante :

    1° Placer le pigeonneau sur une table, la tête tournée vers le côté droit de l’opérateur ;

    2° Saisir avec la main gauche les trois doigts de l’oiseau qui sont engagés dans la bague présentée par la main droite ;

    3° Pousser la bague jusqu’au coude en lui faisant franchir d’abord l’articulation des doigts, puis l’ergot.

Il peut arriver que l’ongle de l’ergot n’échappe pas de la bague, bien que celle-ci bute au coude. Dans ce cas, une légère traction sur cet ergot suffit à dégager l’ongle.

Il est indispensable de surveiller les bagues pendant les trois jours qui suivent, car parfois la mère, intriguée par cet objet insolite, parvient à débaguer ses petits. Il faut alors recommencer l’opération, en prenant soin de graisser la patte avec un peu de saindoux, car l’oiselet grossit très vite et la bague ne passe qu’avec difficulté.

Si l’on prend soin de mettre cette bague dans son sens, c’est-à-dire de telle sorte que, quand l’oiseau est debout, les lettres et chiffres ne soient pas la tête en bas, la lecture en sera plus facile et, dans bien des cas, cela évitera de prendre le pigeon en mains pour en connaître l’âge et l’origine.

Si l’amateur, désireux de participer aux expositions, fait partie de deux sociétés, il pourra baguer ses jeunes aux deux pattes ; mais, de toutes façons, il est indispensable de choisir la taille correspondant à la race, car un anneau trop grand serait sans valeur, puisqu’il pourrait avoir été placé sur un oiseau adulte. Une bague trop étroite, par contre, deviendrait rapidement la cause d’une gêne, sinon d’une infirmité, il faudrait la cisailler, ce qui est une opération délicate qui laisse souvent un pigeon de valeur estropié à jamais.

Le Cravaté Chinois.

(1) Voir no 556.

Le Chasseur Français N°598 Avril 1940 Page 232