Très à la mode, le chalet de montagne est habituellement
édifié à grands frais dans les sites renommés, mais il n’a jamais été réalisé
en France, jusqu’à ce jour, d’habitations permanentes dignes d’être signalées à
l’attention générale.
D’autre part, il faut remarquer que l’isothermie
exceptionnelle des habitations en bois les fait adopter presque exclusivement
dans les pays à climat extrême, tels que les États-Unis, le Canada, les Pays
Scandinaves, l’Australie, les Indes, le Japon, etc. où on édifie des demeures
même seigneuriales, des églises, des magasins, des bureaux, des écoles.
Parmi les constructeurs, certaines innovations méritent une
description sommaire. Les études poursuivies par la S. A. I. B. N.
prévoient l’emploi, à l’extérieur, de l’amiante hydrofuge type hydromarine, et
de l’amiante pur à l’intérieur pour assurer une efficace protection contre
l’incendie, protection renforcée par l’emploi de peintures et vernis ignifuges.
L’amiante, employé couramment dans les salles de spectacle,
agit comme écran, à la fois contre la propagation du feu et contre la
dispersion du son, tandis que, d’autre part, l’emploi de petits éléments pour
la constitution des bordés des panneaux de remplissage, empêche la formation de
membranes vibrantes, favorables à la transmission des ondes sonores.
La masse de l’ossature est composée de
panneaux-caissons ; certains sont évidés pour le passage des portes ou
pour la pose des fenêtres ; panneaux d’angle, panneaux en T et
panneaux-cloisons complètent les besoins du constructeur. Potelets longrines
haute et basse forment l’ossature. Poitrails, poutres et charpentes, complètent
l’ensemble du système constructif.
Le revêtement extérieur se compose de clins à goutte d’eau
de 115 sur 18 d’épaisseur. Ces revêtements peuvent être également constitués
par des tuiles de bois du type employé comme couverture dans les chalets
alpestres, d’un aspect particulièrement décoratif.
Les revêtements intérieurs sont formés de lambris à simple
ou double mouchette de 95 à 105 de large et de 11 d’épaisseur. Tous ces lambris
sont passés au vernis ignifuge, incolore ou teinté. Il est naturellement
loisible, pour certaines pièces, de remplacer ce lambrissage par des panneaux
en contreplaqué de bois des îles ou, pour certaines autres, par du papier de
tenture collé sur toile ou par des cretonnes imprimées. Quant aux revêtements
des cuisines et des salles de bains, nous conseillons de les prévoir en
peinture vernissée et de recouvrir le sol de ces pièces de linoléum posé sur
feuille de plomb.
En principe, pour des villas de campagne ou de plage, nous
recommandons les plafonds dits « à solives apparentes » qui donnent,
en particulier pour les pièces lambrissées, un aspect rustique qui s’harmonise
bien avec le cadre de semblables demeures.
Ces solives sont constituées par des poutres composées
offrant de larges sections d’un aspect confortable que vient rehausser
l’élégance d’une moulure poussée sur les arêtes inférieures.
Il est toutefois possible de substituer aux plafonds à
solives apparentes des plafonds ordinaires, par un simple lambrissage exécuté
sur la face inférieure des empoutrellements, toujours constitués par des
poutres composées, et d’obtenir ainsi un plafond-caisson à circulation d’air.
Ce dernier résultat peut être maintenu, même avec un plafond à solives
apparentes, par doublement du parquetage sur lambourdes rapportées Ces
dispositifs sont utiles dans les pays à températures extrêmes.
Nous rappelons que les cheminées décoratives en briquettes
roses ou chamois sont particulièrement désignées lorsque les intérieurs sont en
bois et les plafonds à solives apparentes.
Quant aux conduits de fumée, ils sont à prévoir en tôle
forte galvanisée ou en ciment centrifugé, d’un diamètre sensiblement inférieur
à la section des boisseaux en poterie, à l’intérieur desquels ils sont placés,
de manière à ce qu’il subsiste une couche d’air isolante, de quelques
centimètres, entre l’extérieur du tuyau et la paroi interne des poteries. Ces
dernières sont elles-mêmes placées dans un caisson en bois, doublé d’une
feuille d’amiante. Au-dessus de la toiture, les boisseaux sont habillés d’un
enduit moucheté.
La répartition des pièces d’habitation s’étudie sur un
canevas quadrillé dont chaque maille est un carré de 1 x 1 m.
Pour une maison, affectant, en plan, la forme d’un rectangle sans refend
porteur, c’est le cas le plus simple, on emploiera les panneaux normaux — pleins,
fenêtres, portes, baies ou jours — et des panneaux d’angle. La toiture
sera constituée de fermettes normales. Les pignons seront montés directement
sur longrines hautes de liaison.
Nous nous sommes préoccupés de présenter un type
d’habitation simple qui permet toutes les combinaisons possibles, sans
limitation du nombre de pièces, procédé du système dit de
« plain-pied », c’est-à-dire sans étage.
La surface couverte est de 89 mètres superficiels dont 71
mètres pour l’habitation, et le prix de revient peut s’estimer à 80.000 francs.
M. DELAFOSSE,
Architecte.
P.-S. — Provisoirement, les bonifications d’intérêts
relatives à la construction restent suspendues par décret du 4 octobre 1939.
Notre avis du mois dernier est relatif aux demandes qui étaient déposées avant
le 5 octobre, lesquelles sont actuellement accordées au rythme de 600 à
800 par mois jusqu’à la liquidation de l’arriéré.
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