Colombiculture

Originaire du Sud-Ouest de la France et plus particulièrement de la région de Montauban, ce magnifique pigeon occupe la seconde place pour la taille sur la liste de nos belles races françaises.

Sa magnifique prestance, accentuée par la couronne de plumes qui le caractérise, son poids, qui peut atteindre chez les sujets d’élite 800 à 1000 grammes, en font le rival du Romain.

Malheureusement, son élevage, semblable en cela à celui de tous les très gros pigeons, est assez délicat, car, en raison de sa lourdeur, il lui arrive fréquemment de casser ses œufs. Il est préférable de les faire couver par d’autres oiseaux plus adroits.

Ceci est d’autant plus regrettable que le Montauban est prolifique, car il est normal d’en obtenir de huit à neuf couvées par an.

D’une taille légèrement inférieure à celle du Romain, d’un aspect puissant, bien établi sur des pattes lisses et courtes le corps large et près de terre, le Montauban présente comme particularité une coquille de petites plumes molles et fines plantées sur l’occiput et se recourbant sur le sommet de la tête,

Cette coquille ou couronne doit être très régulière, suffisamment fournie et surtout plantée bien d’aplomb, car un oiseau coiffé de travers est sans valeur.

Les dernières plumes de cet ornement doivent s’allonger au point de recouvrir partiellement les yeux : ce sont les cornes de bélier, d’autant plus appréciées qu’elles sont plus accentuées.

L’envergure doit être très près du mètre ; les ailes, qui reposent sur la queue sans se croiser, ne doivent jamais traîner à terre, défaut assez fréquent de cette race.

Les coloris sont assez variés, allant du blanc pur au noir intense en passant par toute la gamme des papillotés, des plaqués, etc.

Les rouges, les chamois et surtout les bleus sont plus rares.

L’œil, qui est entouré d’une membrane d’un beau rouge vif, est noir (œil de vesce) dans les variétés blanches ou fortement marquées de blanc. Il doit être orangé chez les oiseaux d’autres couleurs.

Le Montauban, en raison de sa lourdeur, est essentiellement sédentaire. Bien que familier, sa force et son mauvais caractère le rendent redoutable aux autres pigeons assez imprudents pour passer à portée de son bec.

Son élevage, qui avait été quelque peu délaissé après 1919, connaissait à nouveau un légitime succès dans les dernières expositions. Celle de février 1939 notamment en réunissait une très belle collection de plus de cinquante sujets.

Souhaitons que ce bel effort ne soit pas trop entravé par les événements et que le Montauban et aussi toutes nos belles races de France nous soient conservés dans leur intégrité.

LE CRAVATÉ CHINOIS.

Le Chasseur Français N°599 Mai 1940 Page 296