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Chronique de la mode

La silhouette de ce printemps ou début d’été continue à être aux épaules bien marquées avec taille fine et jupe courte, plus courte pour les tailleurs qu’au début du printemps ; le bas des jupes reste très évasé ; cependant, pour les tailleurs, nous voyons, à présent, des jupes droites ou droites, sur le côté avec ampleur donnée en avant, soit par un large pli rond (les bords cassés ou non cassés et laissés en plis roulés), soit par un groupe de plis couchés ou encore par un panneau central en forme ou en biais. Les jaquettes ont souvent des grandes poches appliquées, plates ou à soufflet, ou agrémentées parfois d’un pli au centre et terminées dans le haut par une bande unie ; d’autres sont froncées et assez volumineuses.

Les petits vêtements droits, très courts, et le boléro accompagnant également une jupe tailleur et une blouse ou une robe entière, restent en faveur et sont bien pratiques.

Les « deux pièces » casaque et jupe font un intermédiaire entre le tailleur et la robe ; ces casaques à basque plus ou moins longue sont bien ajustées à la taille et aux hanches, ou blousées sur une ceinture ; certaines sont croisées comme une jaquette, fermées par une double rangée de boutons avec revers et col tailleur, ou sans revers et seulement un col de lingerie ; d’autres sont fermées sur le centre du devant par un boutonnage et ont un col rond ou un petit col droit, ou encore l’encolure est agrémentée d’une cravate-écharpe.

Les « deux-pièces », corsage et jupe séparés et faits de même tissu, donnant l’aspect d’une robe, sont une nouveauté appréciée, permettant ainsi d’accompagner parfois le corsage en tissu quadrillé avec une jupe en tissu uni et vice versa.

L’emplacement des hanches est très souvent agrémenté de basques, de poches ou fausses poches en passementerie, de découpes et d’empiècement, d’où part un panneau froncé ou plissé ou un lé en forme, ce qui affine encore la taille.

Les garnitures nouvelles, en plus des passementeries bien employées actuellement et dont nous avons causé dans l’article dernier, sont faites de motifs en feutre ou en peau découpé et appliqués : ces motifs se disposent, soit en bordure, soit en simulant une fausse poche, ou pour agrémenter les angles d’un col.

Une autre garniture, que l’on peut facilement exécuter soi-même, est faite d’une broderie au point de croix ou au point d’épines, que l’on dispose, soit comme les motifs de feutre découpé, soit encore sur le devant d’un corsage ou d’une blouse, en donnant à la broderie un aspect de plastron. On compose aisément des dessins très simples, soit des petites lignes droites horizontales ou verticales, soit des losanges ou des croix, etc. On emploie deux laines de couleurs différentes s’harmonisant avec le ton du tissu. Pour le point de croix, on exécute le travail à l’aide d’un anneau à broder — ces garnitures ou broderies s’emploient évidemment sur un tissu uni (lainage lavable ou toile) de toute teinte.

On fait également des broderies de tapisserie au demi-point de croix, qui sont d’un joli effet sur un lainage de teinte foncée et ayant assez de maintien ; les motifs employés sont généralement une fleur ou un bouquet que l’on exécute sur un canevas à marquer dont on tire les fils après l’exécution du travail. L’emploi de ces motifs ou broderies est tout indiquée pour agrémenter une robe de façon très simple ; un rappel de la broderie en tapisserie peut être fait sur le chapeau accompagnant la robe, sur un ruban gros-grain ou sur le feutre.

L. M.

Le Chasseur Français N°599 Mai 1940 Page 302