Égayons nos robes avec des cols de lingerie ; ils sont
à la mode et connaissent à nouveau la plus grande faveur.
Faciles à faire, peu coûteux, d’une juvénile fraîcheur, ils
font leur réapparition avec le printemps, à mesure que se réveille la nature,
que le ciel reprend sa sérénité, que les jours s’ensoleillent et deviennent
plus longs. Alors, la robe d’hiver paraît lourde et sombre et demande, elle
aussi, à être rajeunie d’une note de lumière, sous forme de garniture aussi
nouvelle que possible. Cols et collerettes viennent s’offrir à nous avec une
grande variété, pour nous permettre de changer de parure selon notre désir
personnel, de donner à la toilette une note plus ou moins élégante. Vous en
trouverez ici, chères lectrices, trois modèles qui vous plairont certainement.
Avec un peu d’adresse et les quelques notes que voici, il vous sera facile de
les exécuter tous.
Fig. 1.
— Léger d’aspect, ce modèle forme une parure
très élégante et d’une agréable fantaisie. Exécuté avec le croquet d’autrefois
dont les rangs sont posés les uns au-dessus des autres, sa mate blancheur lui
confère une note chic bien particulière. Pour l’exécuter, on coudra d’abord les
croquets sur une toile d’architecte, comme pour la dentelle Irlandaise, puis,
après avoir fait les points d’assemblage, on détache l’ouvrage de la toile.
Fig. 2.
— D’une simplicité charmante et d’une grâce
candide, ce col rond est formé de plusieurs rangs de petits lacets de coton
d’Alsace D. M. C., no 4, d’un beau jaune un peu ocré,
cousus les uns aux autres par un point glissé ; trois rangs de jours au
point russe allègent l’ensemble. Comme pour le précédent modèle, travailler sur
la toile architecte. Resserrer la partie supérieure de chaque galon en tirant
un fil de lisière, afin de faire prendre au col la forme arrondie.
Pour les robes plus habillées, on l’exécutera avec des
lacets d’or ou d’argent, ou un lacet de soie blanc maintenu par un point de
Boulogne or ou argent.
Fig. 3.
— Le dernier modèle est le plus élégant. Brodé
en couleur sur organdi ou linon de fil blanc, il pourra garnir une robe
habillée. Un petit picot d’Irlande ou un croquet de soie bleu termine ce col joliment
découpé. La broderie est faite en soie lavable ou en coton brillanté d’Alger C. B.
à la Croix, dont on dédouble le brin pour n’employer que deux fils. Les
fleurettes sont interprétées en bleu bluet ; les pois, en rouge ; les
tiges, en noir.
Tailler en double le col, piquer l’une sur l’autre les deux
épaisseurs en suivant le contour des dents. Retourner à l’endroit. Repasser
pour avoir une dent aux contours très nets Border le pied du col d’un biais de
tissu.
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La fraîcheur indispensable pour toutes ces parures exige
qu’elles soient soumises à des blanchissages fréquents, qu’il sera souvent plus
avantageux de pratiquer soi-même. La manière de procéder à ces nettoyages n’est
pas indifférente.
Le lavage est des plus simple : il se fait à l’eau
légèrement savonneuse, tiède pour les parures de fil ou de coton, presque
froide pour celles qui sont en soie ou en rayonne. Après les avoir roulées dans
un linge sec pour les essorer, ces parures doivent être empesées pour avoir
tout leur charme.
L’empois doit être assez épais pour les parures de tissus
légers tels que mousseline, organdi, dentelle ; il aura moins de
consistance pour les tissus plus fermes : piqués, toiles, cotons. Certains
piqués ne s’empèsent même pas du tout ; on se contente de les repasser
humides, avec un fer très chaud.
Pour préparer l’empois, on fait dissoudre 5 grammes
d’amidon dans un quart de litre d’eau froide ; on verse cette préparation
dans un demi-litre d’eau bouillante ; après peu de temps de cuisson, on
retire l’amidon du feu et on continue de tourner, jusqu’à ce qu’il soit
refroidi à demi ; on fait dissoudre à nouveau 5 grammes d’amidon dans
un quart de litre d’eau froide et on le verse dans l’amidon cuit, on mélange
bien le tout.
Dans l’empois ainsi préparé, on trempe chaque parure et on
en exprime doucement l’excès de liquide, on trempe une seconde fois, on
renouvelle l’opération, puis on la roule dans un linge sec dans lequel on la
laisse reposer jusqu’à ce qu’elle soit à point.
Le repassage se fait à plat sur la planche à repasser
recouverte d’un linge fin. On passe plusieurs fois le fer sur ce tissu et, sur
cette partie bien chaude, on étend soigneusement la parure que l’on repasse
immédiatement en suivant le droit fil pour ne rien déformer et en se servant du
talon du fer et non de la pointe pour étirer les picots, jours ou dentelles de
bordure. On ne soulèvera le col de la planche que lorsqu’on a la certitude qu’il
est complètement sec.
J. M.
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