Dans certaines régions, l’utilisation des puisards est
réglementée par arrêté préfectoral ; il est prudent de s’y conformer.
L’administration, chargée de l’hygiène rurale, a calculé la
provision d’eau nécessaire aux besoins des habitants et les puits ont été
communément employés dans ce but. L’on a constaté très vite que, suivant les
cas, ils retenaient l’eau ou, au contraire, provoquaient son départ.
Un puits retient l’eau lorsqu’il s’arrête à la couche
imperméable, et, en de nombreux endroits, il faut peu de profondeur pour
l’atteindre. Dans ces localités, les puits sont très nombreux, puisque peu
coûteux.
En période de sécheresse, on peut croire augmenter leur
rendement en approfondissant, et il se produit le contraire, lorsque la couche
imperméable est percée. Il ne reste alors qu’à atteindre une couche analogue
pour retrouver l’eau.
Lorsque l’on observe.de tels faits, on peut prévoir
l’assainissement par puits perdus. Dans un terrain marécageux, la couche
imperméable est à faible profondeur et, si son épaisseur est réduite, il
devient possible d’assainir à peu de frais.
Considéré comme réservoir, le puisard est de faible
efficacité, puisqu’il est immédiatement comblé par l’abondance des eaux.
En principe, les terrains perméables sont fissurés. Ainsi la
craie est compacte, mais l’on trouve dans sa masse de nombreux conduits qui
permettent à l’eau de descendre à de grandes profondeurs, l’eau dissout le
carbonate de chaux et les fissures tendent à s’élargir. La gaize, que l’on
trouve dans le nord-est du pays, est aussi très fissurée et laisse aisément
passer l’eau.
Le gros sable est perméable en raison des intervalles
existant entre les grains. L’imperméabilité est relative, l’argile peut
absorber beaucoup d’eau, ce qui fait augmenter son volume ; Si la
sécheresse revient ensuite, il y a retrait et des crevasses se forment. Elle
joue alors le même rôle qu’un banc crayeux, sa compacité ne reprenant pas
facilement l’eau. Pour offrir une étanchéité permanente, le banc d’argile doit
avoir 8 à 10 mètres d’épaisseur. Des dimensions moindres peuvent devenir
imperméables sous l’influence de grandes quantités d’eau et résister très
longtemps.
Lorsque la couche est constituée par un banc rocheux, il
suffit d’effectuer un forage pour obtenir l’écoulement des eaux ; ce
procédé peut s’exécuter dans l’argile.
Le drainage ordinaire permet de se débarrasser des eaux sans
procéder au creusement de puisards. Lorsque les couches géologiques plongent,
le drainage ne donne pas toute sécurité.
Quand la terre est finement perméable — sable,
graviers, limons, tourbe, grès, dunes, — l’eau traverse les particules
fines et, si le sol contient une certaine proportion d’argile, celle-ci se
gonfle et rend le terrain imperméable. Le sable boulant doit être sérieusement
maintenu au cours du forage.
Les terrains fortement perméables sont composés de fragments
rocheux ou de bancs fissurés. Dans ces conditions, la descente de l’eau subit
l’action de la pesanteur et l’écoulement est certain.
De ces différentes observations, il est facile de déduire la
qualité que l’on obtiendra d’un puisard établi sur un sol de composition
connue, l’eau s’épurant d’autant mieux que la vitesse de translation sera
faible.
M. DELAFOSSE,
Architecte.
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