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Que faire de nos fils et de nos filles

Le secrétariat.

Les diverses fonctions du secrétariat peuvent encore, dans les circonstances actuelles, retenir l’attention de nombreux jeunes gens et jeunes filles possédant une bonne instruction primaire supérieure ou secondaire.

La secrétaire est le collaborateur immédiat de son chef ; il est l’associé de ses projets. S’il sait se faire apprécier dans cette situation, il pourra prétendre, dans l’avenir, aux postes les plus honorables et les plus lucratifs. Un bon secrétaire est un futur directeur.

Il importe donc qu’un bon secrétaire possède non seulement une sérieuse culture générale, mais encore qu’il justifie de connaissances professionnelles spéciales. Très diverses, en effet, sont les fonctions de : secrétaire particulier, secrétaire bibliothécaire, secrétaire sténo-dactylographe, secrétaire-assistante de médecin, secrétaire d’avocat, secrétaire technique, secrétaire commercial, secrétaire commercial comptable, secrétaire de Conseil d’Administration. Nous nous proposons de dire ici quelques mots sur chacune de ces situations.

Secrétaire particulier.

— Le secrétaire particulier connaît les pensées, les projets de la personne qui l’emploie ; il répond à sa correspondance personnelle, relit ses manuscrits ou les épreuves d’imprimerie, reçoit les visites, traite au nom de son patron un grand nombre d’affaires, classe ses notes, s’assure que rien n’a été omis au moment des préparatifs d’un voyage durant lequel il aura, outre ses fonctions habituelles, celles de « fourrier » diligent et avisé. La fonction est donc un poste de confiance. Si le secrétaire particulier sait s’attirer l’estime de la personne qui l’emploie, sa situation peut devenir extrêmement intéressante au point de vue matériel. Une recommandation peut, en effet, suffire à lui ouvrir un brillant avenir, et l’on pourrait citer bien des hommes de lettres, des avocats, des médecins, des juristes, des hommes d’affaires qui ont associé leur secrétaire à leur succès.

La fonction exige une intelligence vive, une discrétion parfaite, une certaine souplesse et une aptitude marquée à s’adapter à toutes les situations, à comprendre rapidement le sens d’un mot, parfois d’un geste. La connaissance de la sténographie et de la dactylographie est très utile ; mais, avant tout, il faut savoir écrire correctement et avoir beaucoup d’ordre. La situation est accessible aux jeunes filles et aux dames comme aux jeunes gens.

Le secrétaire particulier qui connaît une ou plusieurs langues étrangères voit d’ordinaire ses émoluments majorés dans d’importantes proportions.

Secrétaire bibliothécaire.

— Parfois, le secrétaire est chargé de l’entretien de la bibliothèque de son patron. Il doit savoir, dans ce cas, non seulement classer, mettre en place, entretenir, conserver et accroître les collections d’ouvrages, mais surtout faire des fiches : c’est, en effet, l’élément primordial de la classification.

Secrétaire sténo-dactylographe.

— Il n’est guère aujourd’hui d’employeur qui n’exige de son secrétaire la connaissance de la sténographie et de la dactylographie.

Secrétaire-assistante de médecin (secrétaire médicale).

— Parmi les 25.000 médecins qui exercent en France, beaucoup ont besoin d’un ou d’une secrétaire qui puisse rédiger leur correspondance, tenir leur comptabilité, s’occuper du recouvrement des honoraires, des démarches auprès des associations, des groupements coopératifs, des mutuelles, des compagnies d’assurances, des mairies, des administrations.

Autrefois, la clientèle payait directement ses honoraires au médecin. La situation s’est modifiée : bien des malades appartiennent à des sociétés de secours mutuels, à des associations de mutilés ou de victimes de la guerre ; un certain nombre bénéficient de l’assistance médicale gratuite ou des assurances sociales. Pour recouvrer ses honoraires, le médecin doit faire adresser à des dates fixées à l’avance, sous une forme nettement arrêtée, des bordereaux, des pièces justificatives.

C’est à sa secrétaire qu’il confie ce travail administratif auquel il n’est pas habitué, et qui serait pour lui trop absorbant. C’est elle aussi qui doit tenir les fiches comptables de chaque malade, afin d’éviter, dans les rentrées de fonds, des oublis préjudiciables au budget du médecin. Si elle sait aussi recevoir, répondre au téléphone, noter les rendez-vous, les rappeler en temps opportun à son patron, tenir le fichier médical, inscrire les courbes de température, aider aux analyses, elle deviendra très rapidement indispensable.

Les qualités requises de la secrétaire médicale sont essentiellement féminines. Le tact, l’élégance de la tenue, l’aptitude à s’exprimer, par écrit ou oralement, avec élégance, au téléphone ou en présence des clients, le sang-froid, la douceur, lui sont particulièrement utiles. Bien des femmes, des filles et des sœurs de médecin aident, en qualité de secrétaire, dans sa tâche, leur mari, leur père ou leur frère. Mais le rôle de secrétaire médical convient également à toutes les dames, à toutes les jeunes filles qui possèdent une culture générale suffisante pour pouvoir rendre service à un médecin et vivre dans un milieu distingué. Il convient spécialement aux infirmières qui désirent trouver une place plus douce que celles que peuvent offrir les hôpitaux ou les cliniques, où les nécessités toujours urgentes du service imposent un constant effort.

La carrière est assez nouvelle et n’est pas encombrée. Ajoutons qu’on peut y trouver, soit une occupation exclusive, à laquelle on doit consacrer tout son temps, soit un emploi complémentaire de quelques heures par semaine, qui est dans ce cas une distraction plutôt qu’un travail véritable.

La secrétaire médicale qui connaît bien une ou plusieurs langues étrangères rendra plus de services au médecin qui l’emploiera, pourra en effet servir d’interprète auprès des malades étrangers, lire et traduire des revues médicales éditées hors de France, la correspondance, les communications des sociétés savantes étrangères. Sa situation s’améliorera très rapidement.

La dactylographie et la sténographie sont aussi très utiles : lettres, rapports et fiches, toutes les pièces d’archives sont plus lisibles, plus claires, plus élégantes.

Jean LE GUIDE.

Le Chasseur Français N°600 Juin 1940 Page 373