Memento mensuel du chasseur.
Chasse de saison.
— Chasse du lièvre et du lapin, au chien d’arrêt ou au
chien courant. Chasse de la perdrix, du faisan, de la bécassine, des grives.
Chasse de l’alouette au miroir, de la bécasse à la passée. Dans le Midi, chasse
des foulques (dénommées aussi macroules, macreuses), qui abondent dans les
étangs du littoral méditerranéen ; continuation de la chasse des ramiers
de passage (palombes).
Influences à connaître (Généralités).
— Dépendant de la saison, du climat, du temps, de
l’altitude, de la nature du terrain, des cultures, des boisements, etc., ces
influences sont nombreuses et variables. On ne peut indiquer ici que celles qui
sont le moins localisées.
Beau temps : Le lièvre se gîte à découvert,
principalement dans les vieux labours, dans les champs à mottes ; la
perdrix tient encore l’arrêt dans les brousses.
Pluie ou prévision de pluie : Le lièvre se tient
plutôt dans les cailloutis, sur les friches, sur le bord des fossés ; le
faisan se réfugie sous la futaie et s’y tient souvent perché ; la perdrix
est à peu près inabordable.
Brouillards : Dans la seconde quinzaine
d’octobre, marquent généralement l’arrivée des bécasses ; sont cause que
les faisans s’égarent en allant au gagnage.
Nouvelle lune : Le lièvre se trouve sur les
coteaux et se laisse approcher assez facilement ; le lapin devant le chien
courant gagne presque tout de suite son terrier.
Gelée blanche suivie de soleil avec temps calme :
Très favorable pour la chasse de l’alouette au miroir. Par une forte gelée
blanche, l’influence de la lune cesse : le lièvre descend et se gîte dans
les lieux bas et jusque dans les marais.
Vents : d’ouest ou sud-ouest, favorable pour la
chasse au chien courant ; d’est et du nord, assez favorables ; du
midi, défavorable.
Rut, pariade, etc. : Rut des cerfs et des
chevreuils. Les grives viennent aux appelants. Les gelinottes mâles accourent à
l’appeau avec autant d’empressement qu’au printemps. En cette saison, l’appeau
peut être aussi employé pour attirer les alouettes autour du miroir.
Gîtes du lièvre en temps de chasse (particularités).
— Ces particularités sont nécessairement plus ou moins
temporaires et locales. Classées par régions : Nord de la France, Centre
et pays accidentés. Midi, et par grandes périodes : ouverture et mois de
septembre, octobre et arrière-saison, elles peuvent cependant fournir quelques
bonnes indications.
Nord de la France.
Beau temps : Après l’arrachage des betteraves, derniers
regains et semis de céréales déjà levés, colzas, végétations parasites dans les
jachères.
Pluie ou brouillard : Labours motteux laissant
apparaître des racines desséchées et des touffes de fumier, raies profondes et
herbues dans les chaumes, terrains incultes.
Centre et pays accidentés.
Beau temps : — Plaine : terres labourées
depuis plusieurs jours, haies ou fossés, pommes de terre non encore arrachées,
colzas, derniers regains, topinambours, ronciers. Montagne : labours à
grosses mottes, touffes de chardons secs, herbes blanches des lieux incultes.
Pluie ou brouillard. — Plaine : grosses terres retournées,
raies profondes des vieilles éteules, revers des fossés, terrains incultes. Montagne :
ravins ; remblais des chemins de fer et des routes, landes à proximité des
chemins, semis de seigle déjà levés, bois clairs.
Midi de la France.
Beau temps : landes assez touffues, endroits couverts
de dunes et toutes cultures offrant encore des abris, semis de céréales après
la levée.
Pluie ou brouillard : labours, éclaircies des landes et
des dunes, ravins, terrains pierreux abrités du vent.
Migration.
— Les oiseaux dont le nom est en italique ont droit à
une protection absolue en tout temps. (Convention internationale du 19 mars
1902.) — Il est néanmoins intéressant pour le chasseur de connaître leurs
mouvements de migration. La chasse des oiseaux non spécialement visés dans la
Convention comme utiles ou nuisibles, notamment celle de la bécasse, des grives
de toute sorte, des alouettes de toute espèce, ne peut être prolongée au delà
des périodes ordinaires d’automne et d’hiver, sauf en ce qui concerne le gibier
d’eau.
Oiseaux en mouvement du départ pendant la première
quinzaine : Alouette commune, alouette lulu, bécassine ordinaire, bec-croisé,
bergeronnette, bouvreuil, bruant jaune (verdière), canepetière, chardonneret,
cini, courlis, épervier, étourneau, faucon, fauvette queue
rousse, foulque, friquet, geai, gobe-mouche (mûriers), grive
commune, gros-bec, hirondelle, linot, macreuse, mésange à longue
queue, mésange bleue, mésange charbonnière, ortolan de
roseaux, pigeon ramier, pinson, pluvier, rossignol de muraille,
sarcelle, tarin, vanneau, verdier.
Pendant la seconde quinzaine : Alouette commune,
bécasse, bécassine ordinaire, bec-croisé, bouvreuil, bruant jaune (verdière),
cini, courlis, étourneau, foulque, friquet, geai, grive commune,
grive mauvis, grue, linot, macreuse, milouin, morillon, ortolan de roseaux,
pigeon ramier, pinson, pinson d’Ardennes, pluvier, rouge-gorge,
sarcelle, tarin, vanneau, verdier.
Conseil du mois.
— Avec l’arme à large et régulière dispersion qu’est le
fusil rayé d’un côté pour le tir à plomb, un tireur moyen doit pouvoir faire
des séries de 10 à 12 alouettes à la distance de 12 à 13 mètres et en
employant du plomb métrique no 12.
Calendrier du piégeur.
Renards.
— C’est vers le milieu de ce mois que l’on commence à
entendre japper régulièrement les renards ; on peut donc prendre
connaissance de leur fréquentation habituelle et de leurs parcours préférés. Empoisonnez
à l’enterrage en bordure des chemins et en lisière des bois.
La préparation des ensemencements vous permet de piéger en
raies de charrue ; usez-en largement, mais que votre attente n’excède pas
une durée de trois jours après le labourage.
Blaireaux.
— Ces animaux préparent leurs couches hivernales,
sortent les vieilles litières du terrier et en apportent de nouvelles. Piégez
sur les coulées d’amenage des matériaux, coulées facilement reconnaissables aux
jonchées qui les jalonnent. Piégez au terrier, piégez en fosses, piégez à l’enclos.
C’est l’époque où, alourdis par la graisse et préoccupés de leurs aménagements
hivernaux, les blaireaux sont le moins méfiants.
Fouines.
— Les fruits ne suffisent plus à satisfaire les besoins
des fouines, qui recherchent d’autres éléments de nourriture ; elles
chassent, dérobent les œufs, pillent un poulailler, ramassent ce qu’elles
trouvent. Elles commencent à s’approcher des habitations et reconnaissent les
repaires d’hiver.
Empoisonnez-les avec des œufs ou des fruits, ou, mieux,
piégez-les aux murs, en faux nids, en jardinets, aux sauts. Comme appâts :
fruits, œufs, oiseaux, rayons de miel.
Putois.
— Piégez-les aux trous, en faux terriers, en jardinets.
Vous les prendrez dans les boîtes sur sentiers et dans les grandes belettières
placées sous des ponts de ruisseaux secs.
Chats.
— Les rosées fraîches vont entraver leurs
pérégrinations ; néanmoins, une boîte sur un sentier abrité, débouchant
sur un chemin sec et sans herbes, nous ramassera les maraudeurs qui veulent
gagner le bois.
Belettes.
— Les belettes vont prendre leurs quartiers d’hiver.
Dès la fin du mois, elles se sont réfugiées dans les tas de bois, les
fagotiers, les pailles et les moissons mises en meules ; elles ont même
envahi les trous des taupes et des rongeurs qui constitueront les principaux
éléments de leur nourriture d’hiver.
Enlevez vos belettières, à l’exception de quelques-unes que
vous placerez le long des tas de paille, de bois et de fagots. Si, non loin de
l’eau, vous avez des talus bien abrités, avec dessus un peu débordants, vous
pouvez également y disposer quelques engins ; vous y prendrez des
hermines.
Loirs, hérissons.
— À la fin du mois, entrent en hivernage et ne
reparaîtront qu’au printemps.
Oiseaux rapaces.
— Le grand mouvement des migrateurs entraîne à leurs
trousses les becs crochus ; surveillez donc leurs passages et ne les
laissez pas s’établir sur votre terrain ; piégez en jardinets et poison.
Soins et travaux.
— Mettre les pièges en état, rentrer les belettières au
sec, faire des revoirs pour recenser les nuisibles, établir des charniers.
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