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Le retriever à poil frisé

Parlant du Retriever à poil frisé, Hugh Dalziel dit qu’il ne vaut pas celui à poil plat « Je n’aime pas, dit-il, les Retrievers à poil frisé, de quelque couleur qu’ils soient ; à mesure que je prends de l’expérience, je reconnais que plus le chien a le poil frisé, plus il est impétueux et prompt à s’emballer, plus il a la bouche dure. » Il est vrai qu’il ajoute : « Chacun son goût ». Mais il reconnaît également qu’on ne trouve pas souvent un bon Retriever, même à poil lisse.

Cette appréciation d’un des écrivains cynégétiques anglais les plus compétents avait certainement un fond de vérité.

Ce n’était évidemment pas pour rien que Dalziel n’aimait pas les poils frisés, puisque ce Retriever n’est presque plus employé aujourd’hui, et que la race disparaîtra bientôt

Nous parlerons donc de ce chien au présent, car il en existe tout de même encore quelques spécimens.

Le chien Retriever à poil frisé est noir et quelquefois marron, couleur préférée des chasseurs irlandais, parce qu’ils pensent qu’elle est moins visible et plus pratique pour suivre le gibier sauvage.

Comme son congénère à poil lisse, le Retriever à poil frisé est un croisement du chien de Terre-Neuve avec les Setters et l’Épagneul d’eau, ce qui lui donne une grande rusticité et une passion toute particulière pour l’eau.

Le Retriever à poil marron, qui est un peu plus petit que le noir, provient, sans doute, du croisement du Terre-Neuve avec le Water-Spaniel, car il a le poil légèrement gras, comme l’Épagneul d’eau irlandais de M. Mac Carthy.

Le poil du Retriever qui nous occupe est irisé, sur tout le corps, à peu près comme de l’astrakan, et même sur la queue ; il est ras sur la face, ce qui donne au chien une physionomie toute particulière, et sur le devant des membres.

La tête est longue, plate au sommet, avec une protubérance longitudinale, sorte de rainure dans le milieu, les narines ouvertes, développées, les mâchoires longues et la gueule très fendue, pour faciliter le port des lièvres et des faisans ; l’oreille est plus courte que chez le Retriever à poil plat ; les yeux sont généralement petits et intelligents. Le cou est long. Il doit l’être pour faciliter au chien la recherche des pistes qu’il doit suivre en courant, le nez contre terre, à un galop très vite. L’ensemble de sa construction doit unir tous les caractères de force musculaire à ceux de la vitesse, c’est-à-dire profondeur de poitrine, larges quartiers, épaules bien inclinées, pied court et compact.

La Retriever à poil frisé est un peu plus petit que celui à poil plat, qui mesure 60 à 66 centimètres ; il a la tête un peu plus étroite que celui-ci et le museau plus allongé. Chez celui à poil frisé, les oreilles sont placées plus en arrière, et couvertes de petits poils frisés ; la queue est courte et également recouverte de poils.

Quoi qu’il en soit, il est bien difficile de s’entendre sur ce chien, de fabrication relativement récente. Nous avons vu que Hugh Dalziel réprouve les Retrievers à poil frisé ; or ils ont été pendant longtemps les plus employés. De son côté, M. P. Gaillard, qui a employé de nombreux Retrievers, attribue aux deux espèces les mêmes qualités. C’est cependant parce que le frisé en avait moins qu’on ne l’emploie plus.

D’autres points sont aussi fort douteux ; c’est ainsi que, d’après Hugh Dalziel, l’œil est triste, petit et couleur d’ambre ; pour M. P. Gaillard, il est petit et intelligent ; pour M. P. Mégnin, il est grand et foncé.

Cela n’a aucune importance ; ce qui en a davantage, c’est que ce chien-là a, dit-on, moins de nez que ses congénères, et c’est pour cela qu’on n’en veut plus. D’ailleurs, on n’en voit plus dans les expositions.

J. B. S.

Le Chasseur Français N°602 Octobre 1941 Page 462