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Maison de Provence

Aux environs d’Aix, la bastide correspond à la maison de plaisance. Avec plus ou moins d’ampleur, les constructeurs utilisent les mêmes matériaux et observent les mêmes principes de composition.

Les murs montés en pierre sont revêtus d’une forte couche de mortier grossièrement lissé ou, au contraire, jeté en masse grenue. Le plan est carré sous une toiture de pavillon à quatre pentes, la pente est faible et la couverture est composée de tuiles creuses. Pas de lucarnes, simple faux grenier. Les façades sont modestes et n’ont guère pour saillies que celles occasionnées par les escaliers, perrons ou vérandas. Sous le soleil, la nudité des murs produit un effet agréable et revêt un caractère local, lorsqu’elle est précisée par la génoise, qui représente l’architecture classique de la maison provençale.

Un souci d’ornementation d’influence italienne se manifeste dans la recherche de certains frontons de contours amollis. L’ombre étant nécessaire autour de l’habitation, les jardins sont particulièrement composés ; la plupart, inspirés de ceux de la péninsule, comportent des allées de cyprès et des exèdres garnis de bancs et de fontaines.

Située sur l’angle, la véranda abrite la grande salle, la position de la colonnade n’obturant pas la vue.

Sur le côté, la cuisine et son dégagement disposent d’une entrée de service. Le reste du plan est occupé par trois chambres, lesquelles ont un accès facile à la salle de bain.

Élevé sur terre-plein, le bâtiment est assis sur des rigoles bétonnées et comprend un soubassement de 0m,45 surmonté de murs en 0m,40 d’épaisseur. Les divisions intérieures sont en briques creuses de 0m,10, compris enduit. Sol dallé en céramique ou en granito. Charpente en sapin. Couverture en tuiles creuses. Menuiserie en sapin de choix. Le massif du conduit de fumée se détache en briquetage apparent. Le fourneau de cuisine alimente les radiateurs en mauvaise saison et le réservoir d’eau chaude pour la salle de bain. Le faux plancher en bastings supporte le lattis du plafonnage, des augets raidissent l’ensemble.

L’enduit plâtre, sur fond de mortier, est recouvert de peinture plastique de tonalité claire et peu colorée ; seule la cuisine — en raison de sa destination — sera recouverte de peinture vernissée ; même revêtement dans la salle de bain.

Le persiennage mobile, genre Baumann, est utilisé pour ventiler les chambres, en évitant l’action directe du soleil.

La surface bâtie recouvre 65 mètres superficiels et peut s’estimer au prix moyen de cent trente mille francs.

M. DELAFOSSE,

Architecte.

Le Chasseur Français N°602 Octobre 1941 Page 492