Le sterne Pierre-Garin a les ailes très longues, très
aiguës, la queue très échancrée, le bec allongé, très pointu et presque droit. Il
a le dessus et le derrière de la tête d’un noir profond, le dessus du corps
d’un cendré bleuâtre, les parties inférieures blanches, les rémiges cendrées,
brunes à leur extrémité, la queue blanche, le bec rouge cramoisi avec le bout
brun, les pieds rouges, l’iris brun noir. En été, il n’a pas de noir à la tête,
mais du brun, et ses teintes sont plus lavées. Il mesure de 37 à 38 centimètres.
Ce sterne est commun surtout sur les côtes de France,
où il est sédentaire sur quelques points, mais il est surtout migrateur et nous
arrive en août pour repartit en avril. Assez répandu dans le Midi où il passe
l’hiver, et un certain nombre de couples nichent d’ailleurs dans le delta du
Rhône, ce sterne choisit, pour y placer son nid, de petits îlots sablonneux ou
des langues de sable s’allongeant au milieu d’eaux basses et tranquilles ;
il creuse avec ses pattes un petit enfoncement qu’il garnit de sable fin et
quelquefois d’un peu d’herbe, et y dépose deux ou trois œufs. Ces œufs sont
très variables, tantôt ventrus, tantôt allongés, ils sont gris ou blancs, ou
jaunâtres, ou bruns, ou olivâtres, toujours recouverts de taches grises, brunes
ou noires.
Cet oiseau était, autrefois, un de ceux qui étaient les plus
recherchés par les modistes, à cause de sa couleur claire ; aujourd’hui,
la mode lui donne du répit ; en dehors de cela, il n’est pas même bon à
manger.
Cependant, les chasseurs ne dédaignent pas de lui envoyer un
coup de fusil, car cet oiseau n’est pas méfiant. Si l’un d’eux vient à tomber,
tous ses congénères viennent voler autour et souvent à vingt mètres du
chasseur, qui peut les fusiller à son aise, mais à quoi bon ?
J. B. S.
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