Ce groupe, qui comprenait autrefois deux races décrites par
Buffon et aujourd’hui disparues, le Gredin et le Pyrame, et auquel
appartiennent deux autres races actuellement très en vogue, le Pékinois et le
Japonais, qui seront décrits plus loin, est également représenté par quelques
chiens dont la mode s’est un peu détournée de nos jours. On ne saurait
cependant les passer sous silence : non seulement des amateurs de goût
leur sont restés fidèles, mais, aux siècles passés, ils ont été les favoris des
cours et des demeures seigneuriales, et les peintres les plus fameux se sont
bien souvent attachés à les représenter, en compagnie de nobles dames, au
milieu de fêtes intimes ou des solennités les plus fastueuses.
Ces chiens se rattachent à deux types assez différents :
le type continental, représenté par l’Épagneul papillon, et le type
britannique, qui comprend la série des Toy-Spaniels.
1° Le Papillon.
— C’est assurément le chien d’agrément le plus
anciennement connu chez nous, et il est difficile de préciser l’époque de son
apparition. Son origine reste même incertaine, et rien ne permet, en somme,
d’infirmer l’opinion suivant laquelle il descendrait du Chihuahua à poils
longs, importé par les Espagnols des Antilles et de l’Amérique du Sud. Certains
auteurs affirment que les premiers sujets auraient été amenés à la cour de
Louis XIV par un sieur Filiponi, marchand de Bologne. En fait, nous
possédons de nombreux témoignages de son existence dès le milieu du XVIe
siècle. Henri III fit, dit-on, à plusieurs reprises, le voyage de Lyon
pour y acheter des petits chiens de la grosseur du poing, appelés à cette
époque chiens-lions, sans doute en raison de leur provenance.
Le même petit épagneul a, à plusieurs reprises, tenté non
seulement le pinceau de Rubens, notamment dans quelques-unes des célèbres
toiles du Louvre consacrées à la vie de Marie de Médicis, mais aussi celui de
Teniers le Jeune (L’Enfant prodigue), et il figure dans de malicieuses
scènes populaires de certains maîtres de l’école hollandaise, notamment de Jean Steen
(Le Repas de famille).
Assez répandu en France, où il a gardé le type primitif, et
en Belgique, où des croisements avec le Loulou miniature ont un peu modifié sa
silhouette, l’Épagneul papillon, encore appelé chien-écureuil, est un petit
chien d’aspect vif et intelligent, aux formes harmonieuses, à la fois gracieux
et robuste. Sa taille varie de 18 à 30 centimètres ; son poids, de 1kg,500
à 4kg,500, les plus petits sujets étant les plus appréciés.
Le crâne est légèrement arrondi, avec une trace de
sillon médian. Les oreilles sont plantées haut et un peu en arrière. Elles
doivent être portées droites et étalées quand l’attention du sujet est
éveillée, de façon à évoquer vaguement, pendant la course, les ailes d’un
papillon. Il existe une variété à oreilles pendantes, mais ses représentants
sont peu appréciés. Les yeux, grands, ronds, placés assez bas, sont de couleur
foncée et ont une belle expression de vivacité et d’intelligence. Le museau,
réuni au crâne par une courbe adoucie, sans cassure marquée, est étroit et
pointu et se termine par une petite truffe noire. Les mâchoires portent des
dents s’adaptant parfaitement et sont recouvertes de lèvres minces et serrées.
Le cou, de bonne longueur, un peu arqué, se relie à des
épaules bien descendues. Le corps, assez long et léger, moins trapu que chez
les Loulous nains, comporte une poitrine ronde et profonde, un dos plutôt
étroit, un rein légèrement arqué et un ventre un peu retroussé. La queue est
plutôt longue, portée sur le dos, et ressemble, avec ses longues franges
formant panache, à celle d’un écureuil.
Les membres, pourvus d’un squelette léger, sont très droits
et plutôt courts ; aux postérieurs, on apprécie les jarrets ouverts et non
déviés. Les pieds, assez longs, sont garnis d’ongles forts, qui doivent être
noirs, sauf avec la robe blanche.
Le poil, fin et abondant, est plat, brillant, avec des reflets
soyeux. Court sur la face et le devant des membres, il est plus long sur le
corps. Il forme à l’encolure une collerette et un jabot s’étendant sur le
thorax ; enfin, de longues franges souples recouvrent la frange externe
des oreilles, ainsi que le bord postérieur des membres de devant et de la
cuisse.
La couleur est très diversifiée : le papillon peut être
tricolore, noir et feu, acajou et feu, blanc et noir, blanc avec des marques de
couleur, acajou, fauve, roux, ces dernières nuances pouvant être uniformes ou
associées avec un peu de blanc ou de noir. En fait, seuls, le noir pur, le bleu
cendré ou le gris de loup ne sont pas admis.
Certains défauts déprécient fortement les sujets qui en sont
atteints. Citons : le crâne trop plat ou trop bombé, avec un stop trop
accusé, l’implantation ou la tenue défectueuse des oreilles ou de la queue, les
mauvais aplombs (avant-bras incurvés, jarrets crochus, pieds panards), enfin,
le poil droit ou mou, laineux, et la robe noire ou gris uniforme.
V. R.
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