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Mémento mensuel du chasseur

Chasses de saison.

— Chasse de la sauvagine. Continuation de la chasse du gros gibier à courre et à tir, des carnassiers et des lièvres, en battues principalement. Chasse du lapin au fusil et au furet.

Influences à connaître (Généralités).

— (Dépendant de la saison, du climat, du temps, de l’altitude, de la nature des terrains, des cultures, des boisements, etc., ces influences sont nombreuses et variables. On ne peut indiquer ici que celles qui sont le moins localisées.)

Variations atmosphériques, forte gelée ou neige : Mêmes influences qu’en janvier.

Premiers jours de grande gelée : Très favorables pour la chasse du gibier d’eau.

Grand vent ou pluie : Mêmes influences qu’en novembre, avec cette différence toutefois que le bouquinage fait écarter les lièvres très loin de leurs cantonnements habituels. On a alors des chances d’en rencontrer un peu partout, pourvu que le terrain leur offre des expositions favorables à l’abri du vent et au Levant et au Midi.

Brouillards : Mêmes influences qu’en novembre.

Vents : Mêmes influences qu’en novembre pour la chasse au chien courant et pour la chasse au gibier d’eau et à la hutte.

Lune : En ce qui concerne les lièvres, l’influence lunaire devient moins sensible qu’en octobre et en novembre, à cause du bouquinage qui modifie leurs habitudes. Les lapins y paraissent encore soumis pendant tout le mois de décembre, et ensuite de moins en plus jusqu’à l’époque la plus chaude du bouquinage, qui arrive pour eux en février.

Rut, pariade, etc. : Commencement du rut des sangliers, qui forment alors des troupeaux hargneux, dont on entend les grognements de fort loin. C’est également en décembre que les lièvres sont repris d’une nouvelle ardeur, bien qu’ils n’aient pour ainsi dire pas cessé, durant toute l’année, de montrer d’excellentes dispositions pour la reproduction. Les bouquins se donnent alors beaucoup de mouvement et se reposent où les conduit leur course aventureuse. En cette saison, il n’est pas rare de trouver deux lièvres gîtés à peu de distance l’un de l’autre, et le chasseur doit diriger sa quête en conséquence. Les cerfs sont en harde et se tiennent au plus profond des bois. Les chevreuils s’abritent dans les taillis les plus fourrés. Les peaux de carnassiers commencent à prendre toute leur beauté et leur valeur commerciale.

Gîtes du lièvre en temps de chasse (Particularités).

— (Ces particularités sont nécessairement plus ou moins temporaires et locales. Classées par régions : Nord de la France, Centre et pays accidentés, Midi, et par grandes périodes : ouverture et mois de septembre, octobre et arrière-saison, elles peuvent cependant fournir quelques bonnes indications.)

Nord de la France.

Beau temps : Derniers regains et semis de céréales déjà levés, colzas, végétations parasites dans les jachères.

Pluie ou brouillard : Labours motteux laissant apparaître des racines desséchées et des touffes de fumier, raies profondes et herbues dans les chaumes, terrains incultes.

Centre et pays accidentés.

Beau temps : Plaine : Terres labourées depuis plusieurs jours, haies ou fossés, colzas, derniers regains, topinambours, ronciers. Montagne : Labours à grosses mottes, touffes de chardons secs, herbes blanches des lieux incultes.

Pluie ou brouillard : Plaine : Grosses terres retournées, raies profondes des vieilles éteules, revers de fossés, terrains incultes. Montagne : Ravins, remblais des chemins, semis de seigle déjà levés, bois clairs.

Midi de la France.

Beau temps : Landes assez touffues, endroits couverts de dunes et toutes cultures offrant encore des abris, semis de céréales après la levée.

Pluie ou brouillard : Labours, éclaircies des landes et des dunes, ravins, terrains pierreux abrités du vent.

Migration.

— (Les oiseaux dont le nom est en italique ont droit à une protection absolue en tout temps. — Convention internationale du 19 mars 1902. — Il est néanmoins intéressant pour le chasseur de connaître leurs mouvements de migration. La chasse des oiseaux non spécialement visés dans la Convention comme utiles ou nuisibles, notamment celle de la bécasse, des grives de toute sorte, des alouettes de toute espèce, ne peut être prolongée au delà des périodes ordinaires d’automne et d’hiver, sauf en ce qui concerne le gibier d’eau.)

Oiseaux en mouvement de départ pendant la premiere quinzaine : Canard siffleur, colvert, foulque, marouette, pilet, étourneau.

Pendant la seconde quinzaine : Néant.

Commencé vers la fin de septembre, le mouvement de départ des palmipèdes ne s’achève réellement qu’au moment des grands froids. Dès que le thermomètre descend à 7° au-dessous de zéro, tous les retardataires se dirigent en masse vers le Sud. Ils ne vont pas loin toutefois et s’empressent de reprendre le chemin du Nord dès que la fonte des glaces le leur permet, de sorte que, si le mois de décembre présente des alternatives de gel et de dégel, c’est sur notre zone un va-et-vient continuel de gibier d’eau.

Conseils du mois.

— En fin de campagne, le gibier, devenant de plus en plus clairsemé et fuyard, il est très important de ne négliger, dans le choix de la poudre et des plombs, dans le chargement des cartouches, dans l’observation du temps et des lieux, aucun des détails, si petits soient-ils, qui peuvent contribuer à augmenter la puissance du tir et à assurer le succès de la quête. Si nos lecteurs sont satisfaits des indications que contiennent, à cet égard, les notes qui précèdent, qu’ils engagent leurs amis à les lire. Ce petit tribut de reconnaissance aura pour nous le plus grand prix.

Le Chasseur Français N°604 Décembre 1941 Page 587