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Pavillonnerie et étiquette navale.

Le pavillon national est la marque extérieure de la francisation du navire. Outre le pavillon tricole, les yachts peuvent porter le pavillon particulier du propriétaire et le pavillon ou guidon de la Société nautique dont ce propriétaire fait partie. Les dispositions relatives au port des guidons et pavillons sont indiquées dans une brochure concernant l’étiquette navale qui a été éditée par le Yacht-Club da France en 1928, et dont voici l’essentiel.

On ne doit jamais hisser plus d’un pavillon ou guidon sur la même drisse. Il n’y a d’exception à cette règle que pour les pavillons du code international des signaux et les pavillons de victoire hissés par les yachts de course.

De même, un pavillon ou un guidon ne doit jamais être hissé sous un autre pavillon ou guidon, même sur une drisse différente. C’est une insulte pour le pavillon ou guidon se trouvant en dessous.

Au port ou au mouillage, hisser les couleurs (pavillons et guidons) à huit heures du matin exactement et les rentrer au coucher du soleil.

Après le coucher du soleil et avant huit heures du matin, il ne doit rester en l’air aucun pavillon, ni guidon, sauf en cas de partance ou d’arrivée.

Sous aucun prétexte, un propriétaire, membre de plusieurs clubs français ou étrangers, ne doit arborer à la fois plus d’un guidon de société, soit française, soit étrangère. Il peut remplacer le guidon du club dont il bat habituellement les couleurs par celui d’un autre club français ou étranger dont il fait partie, mais le pavillon national doit toujours être celui sous lequel navigue le yacht, quelle que soit la nationalité du propriétaire. C’est ainsi qu’un yacht étranger acheté par un Français ne peut porter le pavillon français tant qu’il n’a pas été francisé.

Lorsqu’on est obligé de traverser un yacht, on doit toujours passer sur l’avant du bateau, devant les mâts s’il en existe. Pour cette raison, lorsque plusieurs bateaux sont amarrés à couple le long d’un quai, ils doivent s’amarrer dans le même sens, et ceux qui sont le plus rapprochés du quai doivent le passage à ceux qui en sont le plus éloignés.

On doit toujours, chaque fois que la chose est possible, accoster un yacht à tribord. Au contraire, un bateau de guerre doit s’accoster à bâbord.

Et voici, quelques règles (souvent ignorées) destinées particulièrement à ceux qui désirent confectionner eux-mêmes leurs pavillons et guidons.

Le pavillon national a le battant (largeur horizontale) égal au guindant (côté de la drisse, hauteur verticale) plus la moitié.

La répartition des couleurs est la suivante :

Bleu, les 0,30 du battant ; blanc, les 0,33 : rouge, les 0,37.

Le pavillon de société (rectangulaire) a le battant égal au guindant plus un quart. Il ne doit être arboré que sur les locaux de la société ou par la personne désignée officiellement pour la représenter.

Le pavillon personnel ou pavillon du propriétaire doit être rectangulaire et doit avoir le battant égal au guindant plus un quart. Cependant, malgré ces règles, on trouve la plus grande fantaisie dans le choix du pavillon personnel : formes diverses, couleurs multiples surchargées de dessins plus ou moins bizarres empruntés au monde animal ou végétal. Un conseil : restez simple. Songez que, si vous êtes au large et que vous désirez signaler votre passage à un vapeur, il lui sera difficile de vous identifier aux jumelles si votre pavillon ressemble à une palette de peintre. Choisissez des dessins géométriques pour la division des couleurs : carré, rectangle, triangle, cercle ; deux couleurs suffisent, trois au maximum.

Les figures géométriques de ces couleurs doivent être en nombre aussi réduit que possible. N’allez pas mettre une douzaine de cercles jaunes sur fond bleu par exemple. Un pavillon n’est pas une cravate à pois ! Un disque jaune sur fond bleu, voilà un pavillon marin.

Il n’existe pas de règle fixe pour la dimension du pavillon national. Toutefois, il doit toujours être plus grand que les autres pavillons et guidons, et le pavillon national hissé au mouillage sur le mât de pavillon à l’arrière doit être plus grand que le pavillon national hissé en route à la corne.

Pour les autres pavillons et guidons, le guindant aura 4 centimètres par mètre de hauteur comptée à partir de la ligne de flottaison jusqu’à la pomme du mât ou la barre de flèche ; suivant qu’il s’agît d’un pavillon ou d’un guidon hissé à tête de mât ou sur la barre de flèche.

Pour les yachts sous voiles, le pavillon national se porte : sur les cotres et les goélettes, à la corne de la grande voile, sur une drisse à l’extrémité du pic. Sur les yawls et les ketchs : à la corne d’artimon, sur une drisse à l’extrémité du pic ou en tête du mât d’artimon, directement sur la fusée, mais jamais sur un bâton. Le guidon de société ne doit être hissé qu’en tête du grand mât.

Le pavillon de propriétaire ne doit être hissé que lorsque le propriétaire est à bord. Il doit être rentré aussitôt que le propriétaire quitte le bord. Ce pavillon se porte en route :

Sur les cotres, en tête du mât, à la place du guidon de société ; sur les yawls et les ketchs, en tête du grand mât, à la place du guidon de société ou en tête du mât d’artimon, lorsque le pavillon national est hissé en tête de la corne ; sur les goélettes, au mât de misaine.

Pour les yachts à propulseur mécanique faisant route, le pavillon national se hisse toujours sur un mât de pavillon à l’arrière sur le couronnement. Le guidon de société ne doit être hissé qu’en tête du grand mât. S’il n’existe pas de mâture, il peut être frappé sur un mâtereau fixé sur l’étrave.

Le pavillon du propriétaire se porte de la même façon que sur les yachts à voile, s’il existe une mâture. Dans le cas contraire, il peut être frappé à la place du guidon de société sur un mâtereau fixé à l’avant sur l’étrave.

Les yachts auxiliaires naviguant au moteur, les voiles serrées, sont assimilés aux yachts à propulsion mécanique et soumis aux mêmes règles. Quand les voiles sont hissées, ils portent leurs pavillons et guidons de la même façon que les autres yachts sans voiles.

Les yachts à voile au port ou au mouillage portent le pavillon national sur un mât de pavillon à l’arrière, sur le couronnement. Le guidon de société doit toujours être hissé en tête du grand mât. Le pavillon du propriétaire peut se hisser aux mêmes places que sur les yachts sans voiles ou encore à l’extrémité de la barre de flèche à tribord.

Mêmes règles pour les yachts à moteur s’il existe une mâture. Dans le cas contraire, le pavillon national se hisse sur un mât de pavillon à l’arrière et le guidon de la société ou le pavillon du propriétaire est frappé sur un mâtereau à l’avant de l’étrave.

A. PIERRE.

Le Chasseur Français N°604 Décembre 1941 Page 601