Règles de manœuvre des pavillons.
— Les pavillons et guidons doivent toujours être hissés
à bloc et bien raidis.
Le pavillon national se hisse toujours déferlé. On ne doit
jamais hisser plus d’un pavillon ou guidon sur la même drisse, sauf pour les
pavillons du Code international des signaux et les pavillons de victoire hissés
par les yachts de course.
Pour saluer les navires qu’on rencontre, on amène lentement
le pavillon national jusqu’au couronnement et on le rehisse à bloc à trois
reprises. Les yachts doivent saluer les navires de guerre de toute nationalité.
Ceux-ci répondent en amenant et en rehissant leur pavillon une seule fois.
Quand deux yachts se rencontrent, ils se saluent avec le pavillon national,
après avoir hissé en tête du mât leur marque distinctive (guidon de société ou
pavillon particulier).
Les saluts doivent être rendus immédiatement et dans la même
forme où ils ont été reçus.
En aucun cas, il ne doit être fait usage de sifflets,
sirènes et autres signaux sonores pour échanger les saluts.
Les couleurs (pavillons et guidons) doivent être hissées à 8 heures
du matin exactement. Elles doivent être rentrées au coucher du soleil.
Quand un navire de guerre se trouve en rade ou au port,
l’usage veut que les yachts se conforment à ses mouvements pour hisser et
rentrer les couleurs.
Après le coucher du soleil et avant 8 heures du matin,
il ne doit plus rester en l’air aucun pavillon ni guidon, sauf en cas de départ
ou d’arrivée.
Un yacht entrant au port ou arrivant sur rade après le coucher
du soleil et avant 8 heures du matin doit hisser ses couleurs avant
d’entrer, s’il fait assez clair, pour qu’on puisse le distinguer. Mais il devra
les rentrer aussitôt qu’il sera amarré ou mouillé, pour les hisser ensuite à 8 heures
du matin, en même temps que les autres yachts. De même, un yacht sortant du
port ou quittant le mouillage après le coucher du soleil ou avant 8 heures
du matin doit hisser ses couleurs avant d’appareiller s’il fait assez clair
pour les distinguer et les rentrer ensuite lorsqu’il sera hors de vue du port
ou du mouillage.
Il faut aussi savoir mettre un pavillon en berne,
c’est-à-dire hissé à mi-drisse en signe de deuil. Les couleurs sont d’abord
hissées à bloc, puis amenées à mi-drisse. Pour les rentrer, on les rehisse à bloc
avant de les amener.
Dans le cas de deuil national, le pavillon national, le
guidon de la société et le pavillon du propriétaire seront mis en berne.
Les pavillons du Code international servent à échanger des
signaux avec d’autres bâtiments ou avec des sémaphores de la côte. Ils se
manœuvrent suivant les instructions du Code international des signaux. Ils ne
peuvent servir qu’à cet usage ou en cas de pavois.
Il y a deux espèces de pavois : le grand pavois et le
petit pavois.
Le grand pavois se fait toujours au moyen des pavillons du
Code international à l’exclusion de tous autres pavillons ou guidons. Il
comprend le grand pavois carré et le grand pavois en long.
Le grand pavois carré se hisse en travers sur les bateaux à
traits carrés.
Le grand pavois en long est d’usage à bord des yachts. Il se
hisse du bout du beaupré ou de l’étrave au capelage du ou des mâts pour
redescendre ensuite jusqu’au couronnement ou jusqu’à l’extrémité de la bôme.
Le pavillon d’honneur ou à honorer, c’est-à-dire le pavillon
ou l’emblème de la nation, de la société ou de la personne en l’honneur de
laquelle se fait le pavois, doit toujours être hissé en tête du grand mât, au
lieu et place du guidon de société, et flotter librement au-dessus des
pavillons du Code international des signaux, qui doivent être hissés sur une
drisse différente.
Il n’est pas d’usage de hisser le grand pavois sur un yacht
naviguant en route libre.
À la mer, on mettra le petit pavois.
Le petit pavois ne comporte que les pavillons et guidons
hissés en tête de chaque mât, à l’exclusion du Code international des signaux.
Les pavois se hissent généralement à 8 heures du matin,
en même temps que les couleurs. Ils peuvent être hissés au moment où sont
connues les circonstances qui motivent ce pavoisement, ils ne doivent jamais
être hissés avant 8 heures du matin. On peut les rentrer quand les
circonstances qui ont motivé le pavoisement ont cessé d’exister.
A. PIERRE.
(1) Voir Chasseur Français de novembre 1941.
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