Tavaux de janvier au jardin d’agrément.
En plein air.
— Terminer le nettoyage, la fumure et le labour
des plates-bandes.
Continuer la taille des arbustes d’agrément avant de
bêcher les massifs. Mais se garder de tailler ceux qui fleurissent au printemps
et au début de l’été : forsythias, deutzias, seringats, weigelias,
etc. En les taillant, on se priverait de leur floraison. Par contre, tailler
sévèrement ceux à floraison d’automne.
Si le temps est favorable et la terre bien assainie,
commencer à la fin du mois la plantation des plantes vivaces à floraison
d’automne.
Préparer par un défoncement et une bonne fumure le terrain
destiné à la plantation des rosiers.
En serre.
— Veiller à la propreté des plantes en faisant des lavages
suffisamment fréquents des pots et des feuilles et en effectuant des
traitements insecticides.
Semer un certain nombre de plantes de garnitures
d’été à croissance lente : cinéraire maritime, Centaurea
candidissima, bégonias à végétation continue, etc.
Vers la fin du mois, commencer à bouturer les achyranthes,
les fuchsias et autres plantes à croissance lente.
En appartement.
— Continuer à cultiver quelques oignons à fleurs,
soit en pots, soit sur carafes ; tulipes, jacinthes, crocus,
narcisses divers.
La bruche des haricots.
— La pomme de terre, dont la vulgarisation est due à
Parmentier, est un légume devenu indispensable pour l’économie publique et qui
figure honorablement sur les tables les mieux fournies et dans de larges
proportions sur celles des pauvres gens.
On peut en dire autant du modeste haricot, qui se consomme
aussi bien en filets qu’en grains secs pendant toute l’année.
Son introduction en France est de date relativement récente.
L’antiquité connaissait le pois, la lentille, la fève et d’autres légumes qui
nous seraient venus de l’Orient, mais pas le haricot.
Il était encore inconnu au XVIIe siècle et nous
viendrait de l’Amérique, non accompagné de l’insecte qui le contamine ;
quelques sacs de haricots véreux nous seraient parvenus de fraîche date et
l’invasion a commencé.
L’Amérique nous a fait le triste cadeau du phylloxéra et du
doryphore ; elle a continué ses bienfaits en nous envoyant la bruche des
haricots.
En cinq jours l’œuf éclot et le ver troue l’épiderme coriace
du légume ; il en sortira adulte au bout de cinq semaines, ce qui
permettra trois ou quatre générations dans l’année. Un couple isolé peut
fournir une famille de quatre-vingts œufs environ ; en tenant compte de la
moitié du résultat, mâles et femelles au bout d’un an, ils représentent en
larves l’effroyable total de cinq millions et plus. L’on peut juger des dégâts
qui peuvent en résulter. La dernière génération sommeille dans les loges
jusqu’au retour des chaleurs.
C’est un exploiteur de la récolte sèche rentrée au grenier,
et il est à peu près inutile de s’occuper de lui en pleine campagne.
Il faut battre les grains aussitôt les récoltes et les
soumettre tout de suite à un traitement désinfectant capable de détruire les
bruches existantes et d’empêcher leur multiplication au grenier.
Pour cela, les haricots étant mis dans des récipients
quelconques (pots, baquets, tonnelets défoncés, etc. ...), on place sur
les grains une soucoupe contenant du sulfure de carbone (40 grammes
environ par hectolitre de capacité) qu’on laisse agir pendant deux à cinq
jours, suivant la température.
Il paraît que l’on obtient d’aussi bons résultats en
enfouissant dans les grains quelques poignées de menthe sèche, dont l’odeur
chasserait les insectes.
A. FENOUILLET, abonné.
|