Le rapallito de tronco.
— Le rapallito est une espèce de courge très
recommandable que l’on rencontre assez fréquemment dans le Soissonnais. En
1869, M. Drouyn de Lhuys, président de la Société d’acclimatation,
reçut du ministre du Brésil huit graines de cette cucurbitacée nommée rapallito
de tronco, parce qu’elle ne trace pas et que le fruit se forme et mûrit
autour du tronc ; quatre de ces graines furent envoyées à la Société
d’horticulture de Soissons ; placées sur couche chaude, deux seulement
levèrent et, quinze jours après, deux plantes déjà vigoureuses et trapues
furent placées dans le jardin de la Société d’horticulture. À cet effet, deux
trous circulaires reçurent chacun deux brouettes de fumier chaud et recouverts
en forme de buttes avec la terre extraite ; les jeunes plantes, entourées
d’un bon paillis, furent abritées sous une cloche pendant dix jours et livrées
ensuite à l’air, des arrosages furent les seuls soins qu’elles exigèrent
pendant le reste de l’été.
Cette plante a le double mérite d’être à la fois alimentaire
et ornementale. Placée sur une pelouse, comme plante d’ornement, le rapallito,
par son port et ses belles et larges feuilles, y produira un bel effet ;
considéré comme plante alimentaire, il donnera des fruits abondants et de bonne
qualité qui se groupent autour de la base au nombre de dix à douze de la
grosseur d’un melon ordinaire ; on peut les employer à tout âge à des
usages différents. Dans le cours du mois de mars, ce potiron devient farineux
et sucré et fait d’excellents potages. La guerre de 1870 a empêché la
propagation et la culture de cette courge, qui mérite d’être recommandée. Elle
n’est cultivée actuellement que par curiosité. Il faut la semer en petits pots
sur couche chaude au commencement de mars, replanter avec la motte sur couche
sourde, avant de la planter à demeure, maintenir la tige au début. Les
naturalistes ont classé cette plante parmi les cucurbitacées ; ses graines
mûrissent bien dans notre climat ; il faut prendre soin, l’été, de
l’abriter contre le trop grand soleil et les trop forts vents ; elle
épuise beaucoup le sol.
Louis TESTART.
Le dahlia est-il comestible ?
— On ignore généralement que le dahlia, qui est en
automne le plus bel ornement de nos jardins, a été introduit en Europe en 1789
par Cervantes, directeur du jardin botanique de Mexico. Ce n’est guère que vers
1800 qu’il fit son apparition en France.
Dans les premiers temps de son introduction, on a préconisé
le dahlia comme plante à racines alimentaires, propre à remplacer la pomme de terre,
ou tout au moins le topinambour. Les Mexicains mangeaient, paraît-il, des
tubercules avec plaisir, une fois cuits sous la cendre, ce qui leur donne une
saveur légèrement sucrée ; et ce mets simple serait très sain et nourrissant.
Toutefois, en Europe, ces tubercules ont paru coriaces,
fibreux et d’un goût poivré très prononcé. Il ne semble pas, à l’heure
actuelle, que nul ne considère le dahlia comme plante alimentaire de
remplacement. On peut cependant toujours essayer ...
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