Accueil  > Années 1942 à 1947  > N°606 Février 1942  > Page 108 Tous droits réservés

De tout un peu à la ferme

Les quantités de litière à donner aux animaux.
Les feuilles et les tiges de topinambours comme fourrage.
Le tournesol.
La chicorée à café.
Les boiteries des jeunes chevaux.
Contre les poux de la basse-cour.
Hygiène au colombier.

Les quantités de litière à donner aux animaux.

— Dans le but, très rationnel, d’économiser, autant que possible, les réserves de paille, on veut se rendre compte de la quantité de paille que, normalement, on doit employer comme litière.

Or, cette quantité dépend de l’espèce animale envisagée, de la nature de l’alimentation, de la saison, de la disposition des étables et de la durée du séjour des animaux à l’étable. On ne peut donc pas fixer des chiffres d’une manière absolue. Mais, en s’en rapportant à la pratique courante, on peut se baser sur les nombres moyens suivants :

Il faut, par jour :

    Pour un cheval, 2 à 6 kilogrammes ;
    Pour un bœuf ou une vache, 3 à 6 kilogrammes ;
    Pour un porc, 2 à 3 kilogrammes ;
    Pour un mouton, environ 0 kg. 500.

Les feuilles et les tiges de topinambours comme fourrage.

— Les feuilles de topinambours constituent un bon aliment lorsqu’elles sont fraîches. L’ensilage s’applique fort bien aux tiges jeunes et aux feuilles et peut rendre de réels services lorsqu’on en a de fortes quantités à mettre en réserve. Les tiges jeunes, fauchées en juillet, sont consommées presque intégralement par les moutons et les vaches ; les parties grossières seules sont délaissées. Les produits fauchés une deuxième fois, en septembre, donnent du fourrage plus grossier, dont les brindilles et les feuilles, le sommet sont seuls acceptés, la perte étant environ le tiers du poids du fourrage.

Quant aux fanes coupées en octobre ou en novembre, à la fin de la végétation, elles sont très dures, très riches en cellulose brute, mais peu en matières azotées ; les animaux n’en mangent que les feuilles, qui représentent environ la moitié du fourrage.

La coupe des tiges, en juillet, donne du fourrage utile, sans diminuer notablement le rendement ultérieur en tubercules ; mais les coupes subséquentes réduisent celui-ci dans de très notables proportions.

Le tournesol

(Réponse à un abonné).

— Le tournesol, appelé encore grand soleil, a nom hélianthe. Il appartient à la famille des composées et à son genre appartient également le topinambour.

Le tournesol est surtout cultivé pour ses graines oléagineuses ; une variété, le soleil uniflore ou soleil de Russie, est particulièrement intéressante, surtout la variété à graines blanches.

Le tournesol réclame un sol profond, riche, frais et assez humifère, bien ameubli. Le semis s’effectue en mars-avril, en poquets distants de 0m,50 à 0m,70 en tous sens. En cours de végétation, on donne deux binages et un buttage. La récolte a lieu vers la fin de septembre.

Les capitules sont coupées à maturité et mis à sécher au soleil pendant quelques jours.

L’huile jouit des mêmes propriétés que l’huile de lin et s’utilise dans la fabrication des peintures et des vernis. La graine est un excellent stimulant de la ponte des volailles. Le tourteau renferme 10 à 12 p. 100 de matières albuminoïdes. Quant aux feuilles, les vaches laitières les consomment volontiers.

La Chicorée à café.

— Les principales variétés de chicorée à café cultivées spécialement en vue de cet usage sont : la chicorée de Brunswick et la chicorée de Magdebourg, qui a donné deux sous-variétés : la chicorée géante et la Hollande de Bade.

La chicorée à café réclame pour sa culture une terre profonde et saine, de préférence argilo-calcaire ou silico-argileuse. Les terres fortes nuisent à son développement. C’est une plante très exigeante, nécessitant une très importante fumure de fond enfouie avant l’hiver, complétée par un apport de 250 kilogrammes de nitrate (partie avant les semailles, partie au démarrage).

Le semis s’effectue en avril-mai, de préférence avec des graines de deux ou trois ans, récoltées en régions chaudes. On sème à la volée ou en ligne à 25-30 centimètres, graines très peu enterrées. On plombe s’il fait sec ; en cours de végétation, on donne deux binages, le second en même temps que le démariage, les plantes éclaircies à 0m,20 ; on butte légèrement. La récolte a lieu en octobre, quand les feuilles jaunissent.

Pour l’usage, les racines sont coupées en rondelles, torréfiées, puis broyées.

À signaler que la chicorée de Bruxelles ou Witloof peut être employée également comme chicorée à café.

Les boiteries des jeunes chevaux.

— Dans les races de gros trait, il est parfois des sujets d’un tempérament plutôt lymphatique et de musculature plutôt épaisse, qui boitent lorsque le squelette, les articulations et l’appareil tendineux, surtout dans la région inférieure des membres, n’ont pas acquis la résistance pour supporter tout le poids du corps ; il en résulte des inflammations locales qui sont la cause déterminante de ces claudications, lesquelles disparaissent quand les tissus de l’appareil locomoteur ont acquis plus de densité.

Il faut laisser l’animal au repos, le mettre au pâturage dès que la température le permet, ajouter de l’avoine à la ration et du phosphate de chaux précipité pour tonifier les systèmes osseux et tendineux. Les frictions révulsives contre les irritations locales ont un effet utile, en ayant soin, toutefois, d’éviter une vésication trop forte à la peau.

Contre les poux de la basse cour.

— Abonné au Chasseur Français, j’ai lu, dans la rubrique intitulée « Lettres de mon perchoir », un petit article contre la vermine signé Mondiage d’Arches. Il préconise le badigeonnage au carbonyl à l’intérieur du poulailler. Je tiens à vous indiquer un procédé qui tue les poux sur les poules mêmes ; le voici :

Dans une caisse remplie de sable, de préférence siliceux, on verse deux grands verres de pétrole, de façon à arroser complètement tout le sable, que l’on brasse ensuite. Il en est finalement imprégné. On place la poule infectée dans cette caisse en l’enfonçant dans le sable. Celle-ci s’y trouve si bien qu’elle y revient et qu’elle se débarrasse complètement des poux.

RAYBAUD, professeur honoraire de Faculté.

Hygiène au colombier.

— La plupart des maladies qui dévastent les colombiers sont dues à la malpropreté des locaux et à la contamination par les fientes ayant souillé la nourriture et l’eau de boisson. Il est donc nécessaire, pour maintenir excellent l’état sanitaire, de procéder fréquemment à la désinfection des colombiers en pulvérisant des solutions de crésyl ou d’eau de Javel, ou en effectuant des badigeonnages à la chaux.

Le Chasseur Français N°606 Février 1942 Page 108