— Un de nos académiciens des plus notoires était, l’été
dernier, en villégiature dans une somptueuse propriété qu’il posséde aux
environs d’Annecy.
Il reçut un jour la visite de l’un de ses fermiers qui lui
demanda, ne sachant ni lire ni écrire, de lui rendre le service d’écrire une
lettre urgente à un notaire des environs au sujet d’un terrain qu’il possédait.
— Avec grand plaisir, mon ami, répondit l’Immortel en
prenant une feuille de papier et un stylo.
Le paysan dicta la lettre ... que le Maître rédigeait
correctement, comme l’on pense.
Arrivé à la fin, le paysan dicte une quelconque formule de
politesse qui est transcrite de façon plus ... académique, puis
ajoute :
— Laissez un blanc pour que je mette mon nom — je
sais signer — et puis, monsieur, mettez un « post-scriptum ».
— Quoi donc ! demande l’académicien.
— Vous mettrez : Excusez, monsieur le notaire les
fautes d’orthographe.
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