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Précautions.

— Un de nos académiciens des plus notoires était, l’été dernier, en villégiature dans une somptueuse propriété qu’il posséde aux environs d’Annecy.

Il reçut un jour la visite de l’un de ses fermiers qui lui demanda, ne sachant ni lire ni écrire, de lui rendre le service d’écrire une lettre urgente à un notaire des environs au sujet d’un terrain qu’il possédait.

— Avec grand plaisir, mon ami, répondit l’Immortel en prenant une feuille de papier et un stylo.

Le paysan dicta la lettre ... que le Maître rédigeait correctement, comme l’on pense.

Arrivé à la fin, le paysan dicte une quelconque formule de politesse qui est transcrite de façon plus ... académique, puis ajoute :

— Laissez un blanc pour que je mette mon nom — je sais signer — et puis, monsieur, mettez un « post-scriptum ».

— Quoi donc ! demande l’académicien.

— Vous mettrez : Excusez, monsieur le notaire les fautes d’orthographe.

Le Chasseur Français N°606 Février 1942 Page 128