Au clapier

Les lapines en gestation ne demandent aucun traitement particulier, si ce n’est : confort. Les placer dans une cage fraîchement désinfectée et garnie d’une litière épaisse et souple, deux ou trois jours avant la date probable de la mise bas.

Suralimentation.

— Il est aussi nécessaire d’augmenter progressivement, mais de judicieuse façon, leur ration quotidienne.

Celle-ci doit, en effet, subvenir au double entretien de la bête : 1° son propre entretien ; 2° la formation et le développement de ses petits.

Composition des menus.

— Richesse : la constitution des jeunes entraîne une consommation importante de matières azotées.

Volume. — Il faut aussi penser à l’envahissement abdominal qu’occasionne la gestation et qui entraîne une diminution sensible de l’espace réservé à l’appareil digestif. Il est donc nécessaire d’enrichir les rations qualitativement, sans trop augmenter leur volume.

Composition. — Vous ferez plus heureusement entrer dans leurs pâtées des pommes de terre ou topinambours que des betteraves.

Vous réserverez à vos mères futures le peu de son de tourteau, de farines de céréales, de viande ou de poisson que vous pourrez avoir, mais attention !

Qualité. — Tout ce que vous leur donnerez doit toujours être très frais, très sain, et aussi varié que possible, avoir une valeur nutritive croissante, mais ne pas cependant trop pousser à l’engraissement.

Il vaut mieux vous contenter de richesses de l’heure : farine de luzerne, de trèfle, jabetons, que vous avez eu soin de préparer vous-même cet été, que de donner à vos lapines des produits rances, défraîchis ou moisis.

Quantité. — La ration de gestation proprement dite, c’est-à-dire le supplément nécessaire à la formation des jeunes, équivaut à environ un tiers de la ration d’entretien normale (un peu moins au début, plus dès le dix-huitième jour), soit, pour une lapine d’un poids initial de 2^kg,500, une ration totale moyenne de :

(poids évalué en herbe verte), mais à donner sous un volume aussi réduit que possible, soit par exemple :

Voici d’ailleurs une table d’équivalence qui vous aidera à mieux doser les menus de vos bêtes.

Poids nécessaire pour remplacer 100 grammes d’herbe verte :

Avec un peu de réflexion et beaucoup de bonne volonté, chacun de nous fera des miracles, et nos élevages seront malgré tout prospères, nos bêtes précoces et bien râblées.

C’est notre vœu commun, notre désir à tous, et grâce à nos efforts conjugués (faites-nous part de vos expériences personnelles) nous réussirons.

C. PRADON.

Le Chasseur Français N°607 Avril 1946 Page 161