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Aménagement d’une façade

en habitation basque

Dans la région du Labourd, les habitations sont d’un genre très spécial, à longue façade sur pignon comportant une partie en pans de bois, abritée par un immense toit à deux versants.

Construite en pierre, l’habitation locale possède, en façade, une forte sablière maintenant un encorbellement par de petits corbeaux. Au-dessus, sont disposés des colombages, dont le remplissage est constitué par des briques enduites de mortier blanchi comme les murs. Les bois apparents sont peints en rouge ou en vert. Les potelets sont toujours verticaux et ne se plient pas aux fantaisies caractéristiques de certaines régions.

La toiture est couverte en tuiles canal, et la saillie de la couverture est soutenue par de fortes pannes chantournées et épaulées.

C’est nanti de ces caractéristiques que nous avons étudié ce petit projet destiné à mettre en valeur une façade sans expression. En l’espèce, il s’agissait de transformer un ancien pavillon à rez-de-chaussée, genre garde-barrière, pour lequel un avisé propriétaire demandait une modification régionale.

Simples et heureuses, les corrections apportées au gros œuvre ont permis de reporter une partie des crédits à l’aménagement de l’intérieur. Quelques cloisons déplacées permirent une distribution aisée.

La façade s’agrandit d’un auvent recouvert en tuile plates. Sur les enduits rétablis fut jeté un mouchetis gros grain. Les baies ont été garnies de fenêtres à petits carreaux. Le soubassement dégagé, un rustique est jointoyé au ciment. Le faux pan de bois est teinté, ainsi que les jardinières. Les souches montées en brique sont enduites et mouchetées. Les socles et perrons sont en béton moulé.

L’entrée dégage salon et chambre, une autre pièce est située à l’arrière, symétriquement à la salle à manger, puis, en allongement, cuisine et salle de bain.

L’intérieur est traité en moderne, avec retombée des plafonds et papiers unis et marbrés. Salle de bain avec appareils céramique de couleur, cette pièce et la cuisine traitées en peinture vernissée. En façade postérieure, une véranda facilite le service entre les locaux situés en annexe. Avant guerre, la dépense nécessitée pour cet aménagement s’est élevée à 75.000 francs.

M. DELAFOSSE,

Architecte.

Le Chasseur Français N°607 Avril 1946 Page 168