Le Spaniel originel était un Springer selon Paul Gaillard,
confirmant les paroles de Stonenge. D’après Hergh Dalgiel, écrivant en 1890, le
Cocker était alors négligé en faveur des Springers de forte taille. Puis la
faveur tourne, car ce n’est qu’au début de ce siècle que le Kennel-Club
reconnut la race sous le nom qui est maintenant le sien. Il semble bien que les
anciens Spaniels blanc-foie et blanc-noir, plus haut montés que les autres et
connus sous le nom de Spaniels du Norfolk, soient la source d’où sort l’actuel
Springer Spaniel.
On remarquera, pour peu qu’on étudie les caractères céphaliques
de ceux maintenant assez nombreux dans notre pays, leurs points de ressemblance
avec l’Épagneul français. On a dit que toute race primitive avait son prototype,
son nain et son basset. Ce serait le cas de méditer ici cette proposition.
Sans doute, le Springer n’arrête pas et, par là, comme par
sa morphologie, se rapproche encore de l’Épagneul de taille réduite que nos
grands-pères appelaient le Choupille.
L’homogénéité du type, un peu quelconque au début de
l’admission aux expositions, a été rapidement réalisée, les épreuves pratiques
ayant mis en vedette le modèle le meilleur du point de vue travail.
Car, avant tout, le Springer est un chien de chasse,
réalisé en vue de contenter les goûts de qui veut un Spaniel plus vite que les
courtes-pattes et couvrant plus de terrain que le Cocker. Celui-ci, il est
vrai, a gagné bien des centimètres depuis seulement vingt ans. Il n’est
meilleure preuve que tout Spaniel est désiré désormais assez vigoureux pour
rapporter un lièvre, car qui dit Spaniel dit aussi bon retriever.
Notre chien atteint 0m,50 environ, construit dans
un carré, ou à peu près, membré, osseux, d’aspect vivant et vigoureux,
distingué sans être enlevé. Le crâne est long, arqué au sommet ; la
mâchoire longue, avec des lèvres minces ; l’œil brun, moyen, sous un stop
apparent ; l’oreille longue attachée bas et en lobe ; le cou long,
fort, un peu arqué ; l’épaule longue et inclinée ; le coffre fort
avec la côte arrondie et une poitrine profonde et de bonne largeur ;
l’arrière-main musclée, la cuisse descendue ; le jarret peu coudé ;
les pieds bien fermes et forts ; le fouet porté bas, le poil plat ou très
légèrement ondulé, soyeux, et pas trop long, frangé aux oreilles ; couleur
blanc-foie, blanc-noir (avec ou sans feu), blanc-orange, ou rouannée, ou
unicolore dans les couleurs précitées, les robes pie étant préférées comme plus
visibles.
R. DE KERMADEC.
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