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Automobile

Accidents de route

Au cours de déplacements sur route à circulation intense, nombreux sont les accrochages légers qui, n’occasionnant pas une mise hors de service du véhicule, entraînent, malgré tout, quelques doutes sur les possibilités de poursuivre sa route dans des conditions satisfaisantes.

Lors d’un choc, il importera donc d’examiner avec attention toutes les conséquences de cet accident. Le plus souvent, on se trouvera en présence de cas où seule la tôlerie — ailes, marchepieds, pare-chocs, malle arrière, etc. — sera en cause. De telles constatations viendront rassurer l’automobiliste. Un redressage au marteau des parties malades, suivi d’une couche d’enduit et d’une projection de peinture remettront les choses en état. Beaucoup d’amateurs se sont inquiétés sur les possibilités d’effectuer eux-mêmes de telles réparations. Redresser une aile légèrement écornée, cela ne présente pas, certes, une grande difficulté. À l’aide d’un marteau de tôlier et d’un tas encaissant la réaction du choc, on parvient, après quelques essais, à effectuer un travail propre. La tôle employée par les constructeurs est d’ailleurs d’une épaisseur si faible que celle-ci se façonne sans grand effort. Si la tôle est déchirée, le travail se complique de quelques points de soudure autogène qu’un amateur ne peut conduire à bien, faute d’outillage et de pratique. D’ailleurs, il ne faut pas perdre de vue que le prix des ailes de rechange pour les principales marques de voitures de série est relativement peu élevé et que l’on a souvent intérêt à remplacer l’aile accidentée par une neuve. Les raccords de peinture ne présentent pas de difficultés spéciales. Une couche de gris d’apprêt sur la tôle nue. Séchage. Enduire ensuite les parties bosselées en retrait à l’aide de mastic. On utilise à cet effet le couteau de peintre. Séchage. Ponçage à l’eau à l’aide de la pierre ponce afin de bien égaliser les surfaces. Répéter au besoin plusieurs fois cette opération. Laisser sécher. Appliquer la peinture. Celle-ci pourra s’étendre au pinceau (vernis gras) ou au pistolet (vernis cellulosiques). Avec ces derniers, l’apprêt et l’enduit doivent également être choisis sur les mêmes bases. On a tout intérêt à se procurer un pistolet à air comprimé, avec quoi le travail devient simple, pratique et économique.

On a d’ailleurs réalisé d’excellents pistolets d’amateur s’adaptant sur pompe à pneu ou sur le moteur lui-même grâce au montage d’une bougie spéciale.

Si le choc s’est fait sentir sur la carrosserie, la réparation se complique. Les portes peuvent ne plus fermer. Il devient nécessaire de dégarnir tout l’intérieur.

Si le châssis lui-même est mis en cause, il devient nécessaire de procéder à un examen attentif. Le plus souvent, on se trouve en présence d’un choc sur les roues avant ou, fait plus rare, sur le train arrière. Si le châssis a cédé, il ne reste plus qu’à procéder au démontage complet : carrosserie, moteur, pont arrière, canalisations, etc. Un châssis faussé ou cassé peut-il se réparer ? Oui ! mais pour cela il faut un outillage considérable, tel que marbre, piges, etc. Seuls quelques grands spécialistes peuvent se voir confier une telle tâche.

Beaucoup de châssis cassent en des points toujours les mêmes : au droit des jumelles, par exemple. On peut souder électriquement ou à l’autogène ; pourtant nous croyons que l’échange pur et simple du châssis est à conseiller. Il faut éviter toute réparation « bricolée » sur ce chapitre, sinon on court à des ennuis certains.

Les accidents de trains avant sont certainement les plus redoutables. Il suffit d’un choc d’une intensité restreinte pour occasionner des dégâts sérieux. Très souvent, c’est l’essieu qui cède, parfois la fusée. Les ressorts sont rompus. Il sera indispensable de tout démonter, de réparer et de vérifier organe par organe.

Quant au train arrière, c’est l’arbre de commande des roues qui se fausse sous l’effet du choc. En mettant la voiture sur cric, on constate l’étendue des dégâts. Un arbre de roue arrière ne se redresse pas. On doit le remplacer sans retard si l’on ne veut pas se trouver bientôt en présence d’une usure rapide des pneumatiques.

Le radiateur, si souvent touché, doit avoir une mention spéciale. La calandre, chromée ou non, peut toujours se redresser en laissant plus ou moins de trace. Quant au faisceau lui-même, dans lequel l’eau circule, sa réparation reste aisée pour un bon spécialiste.

D’ailleurs, on peut toujours avoir recours, ici comme partout, à des éléments de remplacement, l’échange standard se généralisant, comme chacun sait, de plus en plus dans la construction automobile. La guerre a cependant réduit considérablement le stock des pièces de rechange. Actuellement, il se reconstitue assez vite, tout au moins chez certains grands constructeurs. Voyons là, pour l’avenir, un heureux symptôme.

G. AVANDO,

Ingénieur E. T. P.

Le Chasseur Français N°609 Août 1946 Page 244