Les murs de clôture des jardins de petite et moyenne étendue
forment, le plus souvent, une sorte de barrière, fort peu esthétique, qu’il est
bon de dérober aux regards ; il en est de même de certaines parties de
l’habitation et des communs, par exemple des pignons nus dont la sévérité
pourrait être grandement atténuée s’ils étaient tapissés de verdure.
Les grillages entourant les tennis, les volières sont aussi,
par eux-mêmes, assez monotones, et il serait sans doute possible d’en rompre
l’uniformité à l’aide de végétaux convenablement choisis disposés de place en
place.
On peut très bien utiliser, pour cela, des plantes
grimpantes herbacées renouvelées chaque année, au début de la belle saison, par
semis ou par bouturage, et dont le développement rapide permet de réaliser
l’effet voulu au cours de celle-ci. On peut aussi se servir de plantes qui
vivent plusieurs années et possèdent une souche souterraine émettant, chaque
printemps, des pousses très vigoureuses que les gelées détruisent à l’automne
suivant.
Mais il est également possible, surtout pour les murs,
d’utiliser des arbustes ou des arbrisseaux qui, se développant rapidement,
permettent d’obtenir assez vite une garniture durable des parties à masquer.
Parmi ces arbustes et arbrisseaux, quelques-uns, d’emploi
courant, se font remarquer par des qualités spéciales. C’est précisément sur
eux que nous voulons attirer l’attention de nos lecteurs. Ce sont :
L’Ampelopsis Weitchii, charmante vigne-vierge
originaire du Japon, à feuillage léger, luisant, prenant, à l’automne, de vifs
coloris rouge et or. De très grande vigueur, cette plante s’attache sur les
murs aussi facilement que le lierre et garnit, en quelques années, des surfaces
considérables. Elle n’a pas, comme le lierre, l’inconvénient d’entretenir une humidité
préjudiciable aux constructions puisqu’en hiver elle est dépourvue de feuilles.
La vigne vierge commune, également très vigoureuse, à
fleurs pourpre verdâtre, convient mieux pour les tonnelles et les treillages,
car elle ne s’attache pas seule aux murs. Ses feuilles, à cinq folioles,
prennent aussi, à l’automne, une belle couleur rouge vif qui rend la plante
fort ornementale.
Le chèvrefeuille de Chine, jolie espèce à feuillage
vert foncé, pourpré à la face inférieure, à fleurs odorantes rouge violacé à
l’extérieur et jaunâtres à l’intérieur, convenant fort bien, ainsi que les
autres chèvrefeuilles, pour garnir les tonnelles et palissades, de même que le
tronc des arbres.
Le chèvrefeuille de Hall ou chèvrefeuille du Japon,
espèce à forte végétation, à feuillage persistant, à fleurs jaunes ou blanches
douées d’une odeur très agréable, qui ne cesse de fleurir pendant toute la
belle saison.
La bignone de Virginie ou jasmin-trompette,
bel arbrisseau vigoureux et rustique qui atteint 8 à 10 mètres de hauteur
et peut alors garnir une grande surface. Ses superbes fleurs en clochettes,
rouge orangé brunâtre, réunies par bouquets compacts, s’épanouissent de juillet
à septembre.
Les clématites à grandes fleurs, d’une très grande
floribondité et de coloris très variés, malheureusement assez délicates et
réclamant des soins spéciaux, par exemple au moment de la plantation, une bonne
préparation du sol. Ces plantes se plaisent surtout en situation ensoleillée.
Une fumure abondante chaque année et de copieux arrosages en été, au moment de
la floraison, contribuent à en augmenter la vigueur.
La glycine de Chine, arbrisseau extrêmement
vigoureux, à feuilles longues, duveteuses sur les deux faces, donnant, en mai-juin,
de grandes grappes de fleurs bleues très décoratives. Une seconde floraison,
bien moins abondante, a souvent lieu en août.
Le jasmin blanc odorant, espèce très répandue et
parfaitement rustique, fleurissant de juin à octobre. Les fleurs sont blanches,
à odeur très suave ; elles sont surtout abondantes lorsque la plante se
trouve à une exposition ensoleillée en bonne terre légère et saine.
Le jasmin nudiflore, autre espèce sarmenteuse, mais
incapable de s’accrocher à un support, dont les fleurs jaune-citron, sans
odeur, s’épanouissent dès février-mars et font très bel effet le long des
rameaux longs et flexibles qui les portent.
Le Polygonum baldschuanicum, superbe plante ligneuse,
rustique, atteignant 4 à 5 mètres et produisant en abondance, de mai à
septembre, de longues grappes de fleurs, à ramifications nombreuses et
retombantes, d’un blanc légèrement rosé, qui produisent à distance un effet
merveilleux sur des balustrades, des treillages ou de vieux arbres.
Le lierre commun et le lierre d’Irlande, qui
poussent dans presque toutes les situations, mais préfèrent cependant les
terres fraîches, fertiles et les emplacements ombragés. On en garnit les murs,
les berceaux ; on en forme des rideaux de verdure ; ils viennent
également fort bien au pied des arbres.
Leur inconvénient est de former, à la longue, sur les murs,
un revêtement assez épais dans lequel se niche la vermine et qui conserve aux
murailles une humidité souvent nuisible. Cet inconvénient peut d’ailleurs être
en partie atténué si l’on supprime les feuilles à la cisaille vers la fin de
l’hiver, ce qui fait naître de nouvelles pousses et des feuilles d’un plus beau
vert et permet de nettoyer plus facilement.
E. DELPLACE.
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