Accueil  > Années 1942 à 1947  > N°609 Août 1946  > Page 263 Tous droits réservés


Le « CHASSEUR FRANÇAIS » sollicite la collaboration de ses abonnés
et se fait un plaisir de publier les articles intéressants qui lui sont adressés.

Murs en béton maigre.
Salle de bain. Accident mortel.
Sinusites

Murs en béton maigre.

— Pour monter une bâtisse en béton monolithe, la maçonnerie est moulée d’une seule pièce en une masse de composition uniforme ; il n’y a pas de joints de mortier comme dans les maçonneries appareillées, pas de grands vides ménagés au moulage comme avec les briques creuses ou les agglomérés creux.

Les raisons d’économie et d’hygiène conduisent au béton maigre à teneur en ciment insuffisante pour remplir les vides des murs.

On peut concevoir deux types de béton maigre : un tout-venant dont on a éliminé la poussière, ou un matériau calibré de 1 à 2 centimètres.

Les matières premières convenant pour ce béton caverneux sont le mâchefer ou le laitier des hauts fourneaux et, dans certaines localités, les déchets de carrière et les graviers.

Le liant hydraulique qui paraît s’imposer est le ciment de Portland artificiel. On s’est arrêté au dosage de 150 kilogrammes par mètre cube.

Le moulage se fait dans des coffrages, par un simple régalage ou damage léger. On obtient ainsi des bétons ayant de 30 à 50 p. 100 de vide et absorbant par capillarité beaucoup moins d’eau que la maçonnerie de briques.

Les murs étant très perméables, l’eau fouettée en rafales y pénétrerait en grande abondance ; on assure la protection extérieure par un enduit mince, fait d’un lait épais de ciment appliqué au canon à ciment, ou à la truelle.

Pour les charges à supporter, il a été prévu qu’après vingt-huit jours la résistance à l’écrasement doit être de 18 kilogrammes au centimètre carré avec des murs de 0m,25 d’épaisseur.

Salle de bain. Accident mortel.

— Nous attirons, de la façon la plus pressante et la plus particulière, l’attention des installateurs sur les responsabilités très lourdes et très graves que peuvent leur faire encourir des installations défectueuses dans des appartements particuliers.

On sait que les brûleurs à gaz des salles de bain doivent donner, avec un résultat rapide, un bain suffisamment chauffé et pour cela doivent comprendre de nombreux brûleurs, qui dégagent, en même temps qu’une forte chaleur, une quantité très importante d’oxyde de carbone et surtout d’acide carbonique, et cela dans des pièces en général fort exiguës et mal aérées. Les tuyaux d’évacuation des gaz de la combustion sont souvent défectueux, de section insuffisante, de tirage nul, ou posés avec des raccordements mal compris.

Alors, qu’arrive-t-il ? L’acide carbonique, plus lourd que l’air, tombe sur le sol, où il forme un matelas mortel qui tend à monter peu à peu au niveau de la baignoire. La personne qui se dispose à prendre son bain n’en souffre pas tant qu’elle est debout, dans la station verticale, mais, sans s’en douter, elle entre dans la zone mortelle en s’allongeant dans la baignoire, et le danger s’accroît même de façon considérable si elle prend son bain en laissant les brûleurs allumés et en fermant portes et fenêtres. Elle est alors prise de syncope, s’évanouit, coule et se noie ; se sentant mal, elle veut se lever et tombe étourdie sur le sol, dans la zone mortelle où elle périt asphyxiée.

De nombreux accidents de ce genre se sont produits récemment. Il en résulte qu’il ne faut jamais prendre de bain en laissant les brûleurs allumés et que le bain doit être préparé fenêtres et portes ouvertes, afin que l’aération puisse se produire de façon suffisante.

Sinusites.

— Comme on le sait, les os de la face sont creusés de cavités ou sinus qui communiquent avec les fosses nasales ; lorsque celles-ci sont infectées, l’infection ou la simple congestion peut s’étendre à la muqueuse qui tapisse ces sinus, et c’est ce qui cause les maux de tête qui accompagnent le plus banal rhume de cerveau.

Ces sinusites peuvent aller jusqu’à la suppuration et sont alors justiciables d’un traitement énergique, médical ou chirurgical, mais, dans la majorité des cas, la sinusite reste au stade congestif, et le meilleur traitement consiste en inhalations de vapeur au moyen d’un bol d’eau bouillante qu’on recouvre d’une serviette maintenue en cornet devant la bouche et les narines ; peu importe le liquide employé, on peut user d’une infusion de feuilles d’eucalyptus ou ajouter à l’eau quelques gouttes d’une solution de menthol.

Le Chasseur Français N°609 Août 1946 Page 263