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Échos de partout

Vœux émis par la société départementale des chasseurs de Meurthe-et-Moselle.
Sociétés départementales des chasseurs.
Pépinières de perdrix.
Une civette dans le village.

Vœux émis par la société départementale des chasseurs de Meurthe-et-Moselle.

— Les vœux suivants ont été adoptés à l’unanimité par l’assemblée générale de 1946. Ceux-ci seront transmis à l’autorité compétente par M. le conservateur des eaux et forêts.

1° Suppression immédiate de l’impôt sur les chasses gardées et instauration d’aucune taxe nouvelle sans avis préalable des sociétés de chasse départementales et du Conseil supérieur de la chasse. « L’assemblée signale la contradiction commise par l’État donnant des subventions pour la création de réserves et l’entretien de brigades de gardes qui, par l’impôt sur les chasses gardées, vient frapper en quelque sorte d’amendes ceux qui vont, à leurs frais, au-devant des désirs de l’État et contribuent bénévolement, par des sacrifices personnels, à réaliser par leurs moyens le but poursuivi.

» La suppression de cet impôt antidémocratique et contraire au rétablissement de la chasse an France s’impose. »

2° Pénalisation plus élevée des délits de chasse et des divagations de chiens, en raison des bénéfices illicites et énormes que retirent les braconniers de la vente du gibier ; emprisonnement en cas de récidive.

3° Institution d’une commission réunissant plusieurs sociétés départementales de chasse pour reprise du gibier dans les pays qui ont été en guerre avec la France et repeuplement des territoires dévastés pendant l’occupation allemande.

4° Réparation du préjudice causé aux chasseurs dépossédés de leurs armes par les autorités allemandes. Les fusils de chasse rendus aux chasseurs l’ont été en quantité infime et généralement de mauvaise qualité.

5° Allocation aux titulaires de permis de chasse de cartouches en suffisance, les stocks dissimulés par ceux-ci ayant été, en grande partie, épuisés au cours de la campagne de chasse 1945.

6° Attribution de la personnalité civile aux sociétés départementales de chasse, afin de leur permettre de faire respecter en justice leurs droits et de pouvoir obtenir des dommages-intérêts contre les contrevenants, en même temps que résister à tout ce qui peut porter préjudice, direct ou indirect, à l’intérêt collectif des chasseurs du département

7° Constitution obligatoire de réserves de chasse dans chaque société de chasse, et ce proportionnellement aux territoires affermés.

8° Suppression des dispositions de l’article 42 bis de la loi du 17 octobre 1945 sur le statut de fermage « qui n’apporte pas d’avantages appréciables aux fermiers et chasseurs, puisqu’elle doit nécessairement entraîner le relèvement du prix du fermage et qu’elle constitue un obstacle de droit à une indemnisation pour dégâts causés par le gibier, qui lèse les fermiers non chasseurs sans contre-partie, qui affecte gravement les propriétaires terriens dans leurs droits », et application en France de la communalisation de chasse qui a fait ses preuves en Alsace et en Moselle et donne satisfaction à tous, à l’État, au propriétaire, au cultivateur subissant des dommages causés par le gibier, au chasseur, au non-chasseur, enfin, qui peut se procurer du gibier à des prix raisonnables.

(Communiqué.)

Sociétés départementales des chasseurs.

— Le Journal officiel du 6 août a publié l’arrêté suivant du ministre de l’Agriculture :

ARTICLE PREMIER. — La disposition des statuts des sociétés départementales des chasseurs limitant le droit de prendre part aux séances de l’assemblée générale au profit des membres représentant un droit de chasse dans le département sur au moins 100 hectares est abrogée.

ART. 2. — L’article 9 desdits statuts est modifié ainsi qu’il suit :

Assemblée générale. — Tout porteur de permis en cours de validité membre de la société peut assister à l’assemblée générale, ou s’y faire représenter, et y dispose d’une voix, sans avoir à justifier s’il possède ou non un territoire de chasse d’une étendue déterminée.

L’assemblée générale de la société se réunit sur convocation de son président, au moins une fois par an, au cours du premier semestre. Elle peut être convoquée d’office par le préfet sur la demande signée d’au moins 300 membres de la société.

Les convocations sont faites par voie d’annonce insérée dans les journaux du département au moins quinze jours à l’avance.

À l’entrée de l’assemblée, chaque membre de la société, ou son mandataire, doit présenter son permis en cours de validité.

L’assemblée générale est présidée par le président de la société, ou, à défaut, par un administrateur désigné spécialement par le président.

Les fonctions de secrétaire sont remplies par le secrétaire du conseil d’administration, ou, à défaut, par un membre du conseil désigné par le bureau.

ART. 3. — Les membres des conseils d’administration désignés par des assemblées antérieures à l’entrée en vigueur du présent arrêté seront soumis à réélection par la première assemblée générale de chaque société qui suivra la publication du présent arrêté. Cette assemblée pourra également, dans les conditions fixées par l’article 6 des statuts, proposer au ministre de l’Agriculture la nomination d’un nouveau président conformément à l’article 1er de l’acte dit loi du 28 juin 1941.

Pépinières de perdrix.

— J’ai lu avec beaucoup d’attention, dans Le Chasseur Français de juin-juillet, l’article de M. J. Bonnet intitulé : Pépinières départementales de perdrix. Je suis d’accord sur la plus grande partie de son article, qui formule des suggestions excellentes. Mais je fais des réserves en ce qui concerne l’appréciation théorique selon laquelle quatre couples de perdrix rapporteraient 10.000 produits en l’espace de trois années, bien que ce calcul paraisse d’ailleurs très vraisemblable.

Au cours de la saison dernière, sur la commune de Pont-Château (Loire-Inférieure), il m’a été donné de constater que, dans cette région particulièrement riche en perdreaux, où je chasse depuis quinze ans, les quatre années de fermeture n’ont pas donné les résultats que nous espérions, bien que le braconnage : filet, lanterne, etc., n’existe pas. Il y avait des perdreaux, mais pas dans les proportions qui auraient été celles d’un repeuplement d’après les proportions théoriques de M. J. Bonnet.

Il y en avait autant que par les bonnes années d’avant guerre. À quoi attribuer cette stagnation ? Un fait nous a particulièrement surpris, mon frère et moi : c’est que, sur une dizaine de perdrix abattues, il y avait au moins 8 mâles ! Nous avons compté 80 p. 100 de mâles parmi les perdrix que nous avons tuées.

Je serais heureux de savoir si d’autres chasseurs de régions différentes ont fait cette remarque et à quoi l’attribuer. C’est là un fait dont nous avons été les témoins sans pouvoir réaliser la raison de cette infériorité numérique de femelles.

A. BIORET, abonné.

Une civette dans le village.

— Ce matin-là, à ma descente de cheval, je vois devant mon bureau quelque chose qui, de loin, me paraît être un chat. L’adjudant-chef B ... m’interpelle :

— Vous connaissez ça, mon lieutenant ? Je m’approche et regarde :

— C’est une civette.

Et B ... m’explique :

— J’ai trouvé cette bête prise au piège ce matin. Depuis quelques nuits, j’entendais du bruit dans le poulailler et, croyant à la visite d’un chat, j’ai placé un piège sur le chemin habituel de ces indésirables visiteurs. Ce matin, j’ai cru, jusqu’au moment où j’ai eu l’animal en mains, avoir pris un chat. Le museau et la conformation de la bête m’ont détrompé.

Et voilà une civette qui s’est fait prendre en plein centre du village de Djelfa, qui est un gros village d’un kilomètre sur 600 mètres, entouré de remparts. Où devait-elle nicher ?

Djelfa, printemps 1945.
Saint-Lizier.

Le Chasseur Français N°610 Octobre 1946 Page 284