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Où en est l’aviculture française ?

Beaucoup de nos lecteurs auront sans doute intérêt à connaître la situation actuelle de l’aviculture française après sept ans de difficultés invraisemblables.

Il était à craindre qu’après une période sans précédent dans l’histoire notre aviculture de sélection ne soit plus qu’un souvenir, et c’est avec le plus grand intérêt que nous avons suivi les premières expositions organisées après la guerre. Un spectacle réconfortant nous y attendait : la plupart des grandes races françaises et étrangères y étaient représentées par des sujets dont une grande partie était digne des présentations d’avant 1939. Mais, si, aux points de vue standard et formes, nos volailles ont maintenu leur acquis, rares sont les éleveurs sélectionneurs qui ont pu maintenir le niveau de leurs moyennes de ponte.

L’explication ici est, hélas ! très facile : malgré les attributions consenties depuis les répartitions aux principaux éleveurs français ayant fait leurs preuves avant les hostilités, l’insuffisance de ces aliments, la modification de leur composition en certaines périodes cruciales n’ont pas permis d’élever toujours dans les meilleures conditions et avec tous les atouts les plus jeunes sujets, et ces derniers n’ont pu, souvent, égaler leurs ascendants.

Mais les éleveurs sont déjà au travail, et, d’ici un ou deux ans, nous aurons repris notre place en ce qui concerne les performances de ponte ; d’ores et déjà, nous avons d’excellentes souches intactes et hautement sélectionnées en Gâtinaises et Bresse, parmi les races françaises, et en Rhode-Island, Leghorns, Sussex et Wyandottes, parmi les races étrangères.

Cependant, il faut le dire et alerter les débutants, la plus grande circonspection est à apporter par ces derniers dans le choix de l’élevage d’où proviendra la souche des futurs reproducteurs, car la période troublée, qui n’est pas encore finie, a vu éclore une quantité de nouveaux aviculteurs dont les connaissances ne sont pas toujours équivalentes à la bonne volonté. D’autre part, la hausse considérable des produits avicoles, spécialement des œufs, a contribué à susciter la création d’innombrables « élevages de sélection », qui n’ont eu, bien souvent, qu’un seul but : vendre le plus cher possible des « œufs à couver », ces derniers n’ayant jamais été taxés (ce qui est justice du reste), et chez lesquels les préoccupations commerciales sont seules considérées.

Donc, nouveaux venus à l’aviculture, attention ! vous avez à votre disposition, actuellement, en France, un choix d’élevages indiscutables où vous trouverez des œufs ou des sujets pouvant donner satisfaction aux plus difficiles. Vous avez, parmi les races françaises précitées, des souches uniques au monde alliant la production des œufs à la finesse de chair, mais soyez exigeants dans le choix de vos fournisseurs ; demandez des références, car, tout spécialement dans nos races améliorées, la double aptitude n’est l’apanage que d’une minorité, et la souche compte bien plus que la race.

Renseignez-vous auprès des sociétés d’aviculture et des clubs spécialisés ; vous y trouverez des renseignements et des adresses précieuses qui vous guideront utilement et vous éviteront de coûteuses et décevantes expériences.

R. GARETTA.

Le Chasseur Français N°610 Octobre 1946 Page 305