Les rosiers sarmenteux, ou rosiers grimpants, forment deux
catégories assez nettes :
1° Rosiers grimpants non remontants, dont l’unique floraison, très riche
d’ailleurs, a lieu dans le début de l’été, fin juin ou commencement de juillet.
2° Rosiers grimpants remontants, qui fleurissent une première fois en mai
et donnent une seconde floraison à la fin de l’été et en automne.
1° Variétés non remontantes.
— En général, leur vigueur est considérable et leur
floraison remarquable. Un grand nombre de variétés estimées dérivent de
l’espèce botanique Rosa wichuraiana, notamment :
Albéric Barbier, blanc-crème à centre jaune ; American
Pillar, grandes fleurs simples, rose vif à centre blanc ; Aviateur
Blériot, jaune safran et or ; Dorothy Perkins, fleurs doubles,
rose carminé vif ; Lady Gay, fleurs doubles, rose vif ; Hiawatha,
fleurs simples, cramoisi vif à œil blanc ; René André, aurore et
jaune orangé, etc.
Quelques autres ont une origine différente ou proviennent de
croisements, par exemple :
Weilchenblau, lilas rose passant au bleu
d’acier ; Crimson Rambler, à fleurs doubles, cramoisi vif ; White
Mistress Flight, blanc pur ; Marie Gouchault, rouge clair
passant au rose-saumon, etc.
2° Variétés remontantes.
— Pour la plupart, elles sont bien moins vigoureuses
que les précédentes. Leur nombre est considérable, mais on peut citer, parmi
les plus estimées, quelques très anciennes variétés de thés, hybrides de thés,
noisettes et rosiers de l’île Bourbon :
Gloire de Dijon, jaune nankin saumon ; Maréchal
Niel, jaune d’or ; Reine Marie-Henriette, rouge-cerise ; Rêve
d’or, jaune-chamois ; William Allen Richardson, jaune orangé foncé ;
Souvenir de la Malmaison, rose carné ; Madame Alfred Carrière,
blanc carné, etc. ;
et quelques autres dans les Bengales, Pernetianas et
Polyanthas :
Climbing cramoisi supérieur, rouge cramoisi ; Climbing
Louise-Catherine Breslau, rouge-crevette orangé ; Climbing Madame Edouard
Herriot, rouge-corail ; Climbing Souvenir de Claudius Pernel,
jaune-soleil ; Climbing Orléans Rose, rouge-géranium et rose ;
Princesse d’Oronge, rouge-orange écarlate, etc.
Emploi des rosiers grimpants.
— Pour produire tout leur effet, les rosiers grimpants
ont, le plus souvent, besoin d’un support. Celui-ci peut être soit un
treillage, soit des arceaux, des guirlandes, une tonnelle ou toute autre
construction appropriée.
C’est dans le jardin à la française, aux lignes régulières,
qu’il est le plus facile de disposer symétriquement et, le plus souvent,
parallèlement aux allées les motifs destinés au palissage des rosiers
grimpants.
Lorsque la propriété comporte un jardin de roses, ou roseraie,
c’est sur les bords de celle-ci qu’il y a lieu de placer les grimpants. Les
mettre au centre serait de moins bon goût, car, ainsi, on risquerait de masquer
la vue de l’ensemble et de donner à celui-ci un aspect un peu étriqué.
Les pergolas, les portiques, les guirlandes s’établissent à
droite et à gauche des allées du pourtour. Des colonnes plus ou moins élevées
relient entre elles les guirlandes.
C’est sur l’une des allées du pourtour que l’on pourra, le
cas échéant, établir soit une tonnelle, soit des arceaux.
Les supports sont, suivant les possibilités, métalliques, en
bois rustique ou encore en bois travaillé.
La ligne régulière des guirlandes est obtenue soit au moyen
de tringles métalliques légères courbées à la demande, soit à l’aide de
chaînette attachées d’une colonne à l’autre et plongeant plus ou moins au
milieu.
On peut également cultiver les rosiers grimpants, dans le
jardin paysager, greffés sur tige d’églantier, à une hauteur assez grande pour
que leurs longs rameaux puissent retomber jusqu’à terre ; ou bien, au
contraire, greffés tout près de terre et plantés dans des pentes escarpées, sur
lesquelles leurs longues et souples branches peuvent s’étendre.
Greffés sur tige à une certaine hauteur, les rosiers
grimpants s’emploient, le plus souvent, par groupes de trois, cinq, sept sujets
de même variété, soit autour d’un carrefour d’allées qu’ils dissimulent, soit
sur un mamelon, dans une place bien ensoleillée, soit sur un promontoire, au
bord d’une pièce d’eau, où ils ont, à l’époque de la pleine floraison, un
cachet décoratif de tout premier ordre.
Les variétés très vigoureuses et très rustiques peuvent
encore s’employer en bordure des massifs d’arbustes, dont elles rompent
agréablement la monotonie. Mais elles ont alors à se défendre contre les
racines des arbres et des arbustes, qui leur font souvent beaucoup de tort et
compromettent parfois la floraison.
Au pied des arbres isolés, on peut aussi planter des rosiers
grimpants dans le but d’en garnir le tronc. Mais ils n’y vivent généralement
pas longtemps.
Enfin, le socle des murs de la villa ou du chalet
d’habitation, aux expositions ensoleillées, se prête fort bien à une garniture
faite à l’aide de rosiers grimpants. Il faut alors avoir soin de faire courir,
de place en place, quelques fils de fer sur lesquels on palissera les longs
rameaux des rosiers.
E. DELPLACE.
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