La disparition du merle.
— Les observations du vieux chasseur de Rochefort nous
ont valu de très nombreuses réponses, que nous nous excusons de ne pouvoir
publier in extenso.
La plupart de nos correspondants constatent la raréfaction
du merle, ainsi que de nombreux passereaux. Seuls, se font l’écho d’une opinion
opposée un abonné de l’Eure et un de la Dordogne ; ils ajoutent que, dans
leur contrée, le merle n’est pas chassé ; M. E ..., de
Saint-Bonnet-de-Joux (Saône-et-Loire), a constaté qu’après une éclipse
momentanée le merle se montrait dans sa région aussi nombreux, qu’autrefois.
À quoi tient cette disparition ? Toutes les
observations faites concordent pour dénoncer pies, geais, corbeaux
et écureuils comme ennemi no 1 des couvées ; les rapaces
font également de nombreuses victimes parmi les adultes, dont le vol n’est ni
rapide, ni souple. Un certain nombre de constatations sont relatives également
à des destructions opérées par hérissons, putois, belettes et un rat des
champs. Les hivers rigoureux que nous avons subis auraient également, selon
certains, causé la mort de très nombreux passereaux.
Mentionnons enfin la réflexion d’un abonné girondin ;
dans son secteur, tout ce qui vole, du merle au chardonneret, tombe sous le
plomb de fusillots : n’a-t-il pas vu, un jour, quatre porteurs de fusils à
la poursuite d’un seul merle, finalement abattu de deux coups de fusil. Au prix
des cartouches, c’est cher !
Cygnes sauvages.
— Durant la période des grands froids de février,
plusieurs passages de cygnes sauvages nous ont été signalés par des abonnés.
Un oiseau de 2m,30 d’envergure, du poids de 9kg,250,
a été abattu dans la vallée de la Saône à Dranbou (Côte-d’Or), le 5 février,
par un jeune chasseur, M. Thibaut Georges.
Un autre, de dimensions sensiblement identiques, sur l’étang
de Manguis (Hérault), par M. Marty, vers la même époque.
M. Gabriel Debris, à Saint-Martin-sur-le-Pré (Marne), a
abattu, le 30 janvier, par très grand froid (- 27°), trois cygnes
dans un groupe de quatre. Le plus gros mesurait 2m,50 d’envergure et
pesait 10 kilogrammes. La veille, un autre chasseur en avait également
abattu trois dans un vol de douze.
M. Henri Nicolas, de Mersuay (Haute-Saône), nous
signale également la capture d’un cygne, tué, le 29 janvier, sur un
affluent de la Saône.
En Seine-et-Marne, à Changis, M. Vinecent Pierre
réussit, le 2 février, un beau coup double.
Enfin, le 29 février, par - 14°, à Limay, en face
de Mantes, M. Pongeon tuait également un cygne sur la Seine.
L’activité des brigades mobiles.
— Il paraît intéressant de donner quelques précisions
sur l’activité déployée par les brigades mobiles de gardes-chasses
départementaux ; une statistique tout à fait édifiante en a été dressée
par la Direction générale des Eaux et Forêts, et, pour l’année 1946, nous en
extrayons les chiffres ci-après de procès-verbaux dressés :
Chasse sans permis |
1.061 |
Chasse sur le terrain d’autrui |
3.412 |
Contraventions aux arrêtés préfectoraux et cahiers de charges |
244 |
Transport de gibier vivant |
104 |
Chasse en temps prohibé |
1.881 |
Chasse de nuit |
100 |
Détention d’engins prohibés |
1.004 |
Vente de gibier tiré avec engins prohibés |
52 |
Emploi des drogues |
21 |
Divagation de chiens |
1.544 |
Divers |
886 |
Total |
———— 10.309 |
Les chasseurs se demandent souvent à quoi est employée la
cotisation de 100 francs qu’ils versent en acquittant les droits de leur
permis de chasse.
Le montant de ces cotisations est centralisé par le Conseil
supérieur de la chasse, et les quatre cinquièmes en sont répartis sous forme de
subventions au profit des sociétés départementales de chasseurs. Celles-ci
doivent en affecter obligatoirement les trois quarts à l’entretien des brigades
mobiles chargées de la police de chasse.
Les chiffres cités plus haut permettent de se faire une idée
de l’activité déployée par les gardes-chasses départementaux ; cette
activité ira d’ailleurs sans cesse croissant, coordonnant son action à celle de
la gendarmerie, pour ce qui concerne les délits de chasse qui sont plus
spécialement de sa compétence.
Malfaisance.
— Beaucoup de huttiers voient, en période d’éclosion,
de petits canards destinés à faire leurs appelants aux huttes disparaître de
jour en jour, et ils en attribuent la disparition aux oiseaux de proie ;
mais ils ont un autre ennemi presque inconnu de beaucoup : je cite la blérie
ou judelle, à l’apparence inoffensive ; c’est elle qui frappe le caneton passant
près d’elle d’un coup de bec sur la tête et le tue net !
Ayant constaté ce fait de façon certaine, je détruis
maintenant les bléries sur nos pièces d’eau, et les compagnies de canetons
prospèrent en paix.
J’ai signalé le fait dans notre région à des gardes de
grands marais ; maintenant ils détruisent les bléries impitoyablement, et
ils constatent que leurs compagnies de canetons restent au complet.
DETALLE, abonné.
Le monde merveilleux des bêtes.
— Le Dr J.-H. Oberthur publie, sous ce
titre, une collection qui formera, par son ensemble, une magnifique histoire
naturelle.
Elle débute par Les animaux primitifs, consacré aux
premiers habitants de la terre ; Géants de la brousse et de la forêt
nous présente leurs successeurs, les grands pachydermes vivant encore sur la
planète ; Grands fauves et autres carnassiers nous met en face de
tous les carnassiers, du lion aux plus petits animaux à fourrures.
Cette collection, appelée à s’enrichir de plusieurs autres
tomes, est magnifiquement présentée et illustrée par son auteur, peintre
animalier réputé. (Durel. éditeur, 103, quai Branly, Paris.)
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