Juin ! mois de toutes les élégances, des belles
journées ensoleillées, des longues promenades, des soirées qui se prolongent,
mois des ensembles aimables que composent des unions de couleurs claires, de
soieries imprimées et aussi des tailleurs alertes aux blouses fraîches. Les
couturiers ont eu, pour ce genre de toilette, des audaces charmantes. Sous les
tailleurs beiges ou gris, de tous les beiges et de tous les gris, des plus
clairs aux plus soutenus, la blouse est souvent remplacée par le sweater ou le
jumper à basque, par la blouse gilet aussi. Lorsqu’il est question de sweater
ou de jumper, cela ne veut pas dire que ces corsages soient nécessairement en
tricot ou en jersey, il est seulement question de leur forme ; ils peuvent
être exécutés en fin lainage, en crêpe, en ottoman, en piqués unis ou
fantaisie ; ils sont généralement de couleur foncée ou vive, en opposition
avec la couleur claire du costume. D’autre part, les vestes des tailleurs
d’été, elles aussi, sont souvent en opposition de tons avec la jupe, les
toiles, les lins, voire les velours côtelés (car il y a des velours côtelés
d’été sur trame légère) offrant des tons d’une variété inouïe, particulièrement
dans toute la gamme des jaunes, du jaune verdissant du tilleul au jaune-orange
le plus ardent, des cyclamens et des bleus.
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Jacques COSTET : Charmante robe chemisier en crêpe mat
et lourd couleur beaujolais, jupe toute plissée, basque plissée devant
seulement, ceinture vernie. Portée avec un chapeau noir.
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Lucile MANGUIN : Une jolie robe de cortège, de
garden-party ou de soir d’été en toile bleu marine pour la jupe et blanche pour
le corsage, travaillée de jours Venise. Ceinture de velours bleu.
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Ceorgette DETRÈZE : Chapeau rond et dégagé en paille d’Italie
naturelle, garni d’une touffe d’orchidées dans les tons jaunes, mauves et vert
très doux.
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Les tissus imprimés, dont nos soyeux nous ont proposé, cet
été, des collections d’une étonnante variété, ont un succès bien mérité, et les
couturiers en ont fait des tailleurs stricts ou des deux-pièces fantaisie, de
petites robes délicieuses. Les imprimés à pois et à pastilles de tous les
calibres sont les plus nombreux, et, bien que le marine et blanc ait eu, au
début de la saison, un succès renouvelé, ce n’est pas en marine et blanc que
les imprimés sont les plus nombreux ; les petits pois et les petites
pastilles blanches sont sur fond bleu-lavande, parme, vert, rose-buvard, violet
et fuchsia, mais surtout sur fond blond, cannelle, gold, tabac. Les petits
animaux et motifs amusants ont aussi leur succès, et les fleurs, pour les
imprimés destinés aux ensembles habillés, jetées en guirlandes légères, en
semis, en bouquets, blanches, sont rehaussées d’un contour noir, délié comme un
trait de plume.
Quand le tissu a une tenue suffisante, le tailleur reste
strict, jupe fourreau croisée en portefeuille et jaquette classique corsée par
un col et des boutons de velours foncé ; dans les twills, les foulards, la
jaquette devient une casaque dont le corsage est indifféremment classique ou
drapé, la basque toujours très travaillée et nouée en bayadère, sur le côté ou
dans le dos, terminée par un gros nœud aux pans coquillés ou volantée. La
petite robe elle-même prend, le plus souvent, l’apparence d’un deux-pièces avec
basque en trompe-l’œil. Le plissé mécanique, qui a retrouvé une vogue nouvelle,
est particulièrement heureux en imprimé, et c’est surtout pour la jupe qu’il
est employé en tabliers, en panneaux, en tuniques, en volants réguliers ou
irréguliers.
De plus en plus, les robes à surprises tentent les modélistes.
Que de charmants ensembles de ville deviennent, avec le concours de pressions
cachées, ou par le truchement de beaux boutons garnitures, robes de cortège par
une jupe qui s’allonge jusqu’à terre, ou robe du soir par la chute d’un boléro
dissimulant un décolleté. Nous avons vu aussi des ensembles en trois et quatre
pièces, combinés en uni et imprimé, de grandes jupes longues et larges cachant
le fourreau court du jour, une mobile tunique ample sur une jupe étroite, l’une
unie, l’autre imprimée, correspondant au corsage, séparément ou simultanément
amovible, et donnant à une seule toilette autant d’aspects divers. Des gants
courts ou de grands gants souples, des souliers sport ou des sandales fines à
haut talon évidé, un petit paillasson fleur, ou une grande capeline empanachée
et ennuagée de tulle, et voilà complétée la définitive allure de la robe
surprise.
G.-P. DE ROUVILLE.
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