L’atmosphère est la couche gazeuse qui entoure la terre. La
multitude de molécules qui la constituent va en diminuant à mesure qu’on
s’éloigne du sol. Cette diminution est de l’ordre de la moitié chaque fois
qu’on s’élève de 5 kilomètres. Lorsqu’on arrive à 150 kilomètres
d’altitude, les molécules sont tellement raréfiées qu’on se trouve en présence
d’un vide égal à celui fourni par les meilleures machines pneumatiques connues.
À cette hauteur, il n’y a plus qu’une molécule par mètre cube. Le vide est donc
bien près d’être parfait, mais on ne peut pas dire qu’il n’y a plus rien et que
là se limite notre atmosphère.
Certaines étoiles filantes passent à 200 ou
400 kilomètres de notre terre, et ces bolides, corps obscurs mais très
rapides (40 kilomètres par seconde), deviennent lumineux, incandescents,
par suite de leur frottement sur notre enveloppe gazeuse ; à ces grandes
hauteurs, il y a donc encore des molécules.
De même les aurores boréales, qui se situent parfois à 600
ou 800 kilomètres d’altitude, ne seraient pas visibles si à cette distance
le vide absolu régnait.
Prenons donc une leçon de modestie en constatant
l’imperfection de nos meilleures machines pneumatiques, et ne cherchons pas à
fixer la limite de l’atmosphère ... Contentons-nous d’étudier ce qui se
passe dans l’atmosphère météorologique, c’est-à-dire dans la zone gazeuse qui
entoure notre globe sur une trentaine ce kilomètres d’épaisseur.
L’atmosphère se divise en deux couches :
La troposphère, qui entoure immédiatement la terre,
et la stratosphère, qui entoure la troposphère.
La zone idéale qui sépare ces deux couches, en servant de
plafond à l’une et de plancher à l’autre, se nomme la tropopause.
Comment situe-t-on cette tropopause ? On remarque que,
si la température décroît régulièrement d’environ 6 degrés par kilomètre
d’élévation, il arrive un moment où elle ne diminue plus régulièrement et où,
même, elle reste stationnaire. On appelle le lieu où se produit ce
phénomène : tropopause. Cette surface n’est pas partout également distante
de la terre ; ainsi elle est à 17 kilomètres de l’équateur et se
rapproche graduellement jusqu’à 7 kilomètres des pôles. Dans nos régions,
elle est à 10 ou 12 kilomètres, et la température y est d’à peu près 50 degrés
sous zéro.
Notons, en passant, que la troposphère est donc beaucoup
plus aplatie que la terre.
Comme la température, la pression barométrique diminue avec
l’altitude, et cela assez rapidement, puisqu’elle perd 1 millimètre tous
les 11 mètres à peu près. Il y a donc 2 millimètres de moins à un
quatrième étage que sur le trottoir ! Cette diminution de pression est
utilisée pour le calcul des altitudes, et les altimètres ne sont que des
baromètres dont on a modifié le cadran, en remplaçant les graduations
habituelles par des indications en mètres et multiples.
La pression n’est plus, à 5.000 mètres, que la moitié
de ce qu’elle est au sol, et seulement le quart aux environs de
11 kilomètres.
Par suite de la raréfaction des molécules, si un décimètre
cube d’air pèse 1gr,3 au niveau de la mer, il ne pèse plus que 1 gramme à
3.000 mètres d’altitude.
Les principaux composants de l’air sont : l’azote (78
p. 100), l’oxygène (21 p. 100) ; puis l’argon (pas tout à fait 1
p. 100) ; l’hydrogène, le gaz carbonique, l’hélium, le néon en très
petites quantités ; enfin l’ozone, mais infiniment peu ; c’est
cependant ce dernier corps qui diminue un million de fois l’énergie des
radiations ultra-violettes.
Un mot sur l’ionosphère, qui est constituée par des
couches électrisées et qui joue le rôle d’un miroir dans la transmission des
ondes hertziennes, un peu comme un miroir ordinaire renvoie plus loin et dans
une autre direction les rayons lumineux reçus.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Pascal, en 1648, au Puy-de-Dôme, étudie les variations du
baromètre avec l’altitude, puis Montgolfier étend « plus haut » ces
premières recherches.
L’aérostation, en se développant, permit de faire de mieux
en mieux, mais les observations ne pouvaient être faites par tous les temps,
car on ne pouvait pas exposer de vies humaines. On a donc envoyé des ballons
libres portant seulement des appareils enregistreurs, qui revenaient au sol,
leur mission remplie, soutenus par des parachutes.
Malheureusement, ces appareils restaient parfois
introuvables pendant des semaines ou des mois, ce qui enlevait presque toute
valeur aux renseignements recueillis. Trop souvent même, on ne les retrouvait
jamais ...
Avec l’avion moderne, le sondage aérien devint plus
facile ; le pilote, ayant à son bord les appareils enregistreurs, groupés
en un « météorographe », n’avait qu’à monter au niveau voulu, puis
revenir au sol, où des spécialistes dépouillaient immédiatement les documents
obtenus. Mais, là encore, le mauvais temps empêchait parfois l’ascension, donc
la collecte de renseignements.
On a donc mis au point des ballons sondes, munis, en plus
des instruments ordinaires de météo, d’un petit poste émetteur de T. S. F.,
qui envoie périodiquement les indications recueillies. En réalité, ces
instruments et ce poste sont condensés dans un seul appareil très léger.
On reçoit, à la station, les renseignements relatifs à
l’atmosphère à l’instant même où ils sont recueillis, ce qui réduit à zéro le
risque de perte du ballon. D’autre part, celui-ci monte plus vite et plus haut
que l’avion, et, n’exposant pas de vie humaine, il peut être lancé par tous les
temps. Il n’y a donc que des avantages à utiliser les
« radiosondes ». Autre argument en leur faveur, alors qu’il fallait
ayant, pour avoir la vitesse et la direction du vent, suivre les ballons au
théodolite et qu’ainsi on les perdait rapidement de vue, soit à cause de la
hauteur, soit à cause de la nébulosité, on peut actuellement situer à chaque
instant les appareils modernes, en suivant leurs émissions aux
« gonios ».
Ainsi, en quelques courts instants, on a une coupe verticale
de l’atmosphère au-dessus du point de l’observation, on connaît la pression, la
température, l’humidité, la force et la direction du vent. D’autre part, on
« voit » l’état nuageux du ciel, et tout cela jusqu’au sein de la
stratosphère. Cette connaissance exacte et immédiate de tous les éléments en
altitude est capitale du point de vue de la prévision.
Quant aux ascensions stratosphériques, disons bien vite
qu’elles ne servent pas à grand’chose pour la météorologie, car les stratostats
plafonnent dans une région que les ballons sondes atteignent et dépassent tous
les jours, et qu’on ferait mieux de multiplier les sondages en utilisant pour
ceux-ci l’argent consacré aux spectaculaires ascensions dans la stratosphère.
PYX.
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