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Taille de la tomate

Plante vigoureuse, la tomate produit en abondance des rameaux, et les conserver serait risquer de répartir la sève sur une trop grande surface au détriment des fleurs qui avorteraient, ou donneraient naissance à des fruits qui resteraient de faible volume et dont la maturité serait, pour la plupart, fort aléatoire.

C’est pour ces motifs que la tomate doit être soumise à une taille appropriée à la fois au climat et à la variété.

La technique de la taille est d’ailleurs simple, elle vise uniquement à réduire le nombre des rameaux de manière à obtenir une fructification rapide et régulière, ainsi que des produits normalement développés et dont le maximum atteint le degré de maturité en temps opportun.

En principe, on doit conserver d’autant moins de ramifications sur chaque plante que le climat est plus froid et la variété plus tardive.

De ce fait, il existe plusieurs systèmes de taille qui, bien que basés sur le même principe, diffèrent parfois sensiblement les uns des autres dans leur mode d’exécution. Parmi ceux-ci, nous nous bornerons à décrire les plus simples et aussi les meilleurs.

Première méthode.

— Elle est plus spécialement appliquée aux variétés précoces, mais peut être utilisée pour toutes les variétés dans les régions froides où la maturité s’effectue difficilement en arrière-saison.

Dans ce système, il n’est tenu compte que de la tige ; en effet, au fur et à mesure que des ramifications latérales apparaissent à l’aisselle des feuilles, on les supprime de façon à ne conserver sur les pieds que des feuilles et des inflorescences. Dès que le deuxième bouquet de fleurs est visible, on coupe la tige à un centimètre de ce dernier et l’on laisse développer le bourgeon existant à l’aisselle de la feuille située immédiatement en dessous et qui constituera le prolongement de la tige.

Ce prolongement sera soumis au même traitement que celui que l’on aura fait subir au tronçon inférieur ; dès qu’il portera lui-même deux inflorescences, il sera taillé à son tour au-dessus du deuxième bouquet. On peut, à la rigueur, répéter une troisième fois cette opération et on obtiendra ainsi six inflorescences par pied et dont la maturité sera nettement échelonnée par étage.

Dans les régions du Centre, du Nord et de l’Est, il est préférable de se limiter aux quatre premières inflorescences si l’on veut être à peu près certain de la maturité totale des fruits. Pendant la période de végétation, il sera, d’autre part, nécessaire de supprimer les nombreux bourgeons anticipés qui se développent, non seulement à l’aisselle des feuilles, mais encore à l’extrémité des inflorescences et au collet des plantes.

Deuxième méthode.

— Elle s’applique surtout aux variétés tardives et est particulièrement recommandable pour le Midi. Elle consiste à étêter la tige dès l’apparition du premier bouquet de fleurs ; parmi les ramifications qui se développent sur la partie de la tige conservée, il n’est réservé que les deux plus vigoureuses et les mieux placées. On obtient ainsi deux bras que l’on palisse chacun sur un tuteur. Sur ces branches, on exécute par la suite une taille identique à celle pratiquée dans la méthode précédente ; suivant la précocité de la variété, la douceur du climat, on peut conserver de 9 à 13 inflorescences par pied.

En septembre, on enlève partiellement les feuilles qui recouvrent les fruits pour en faciliter la maturité.

À l’arrivée des froids, s’il existe encore sur les plantes des tomates vertes ou insuffisamment mûres, on les cueille et on les place sur un lit de paille, soit sous châssis, soit dans un local sain et aéré, où elles achèvent de mûrir.

GOUMY.

Le Chasseur Français N°615 Août 1947 Page 537