Dans un précédent article, nous avons étudié l’élevage
artificiel des poussins. Aujourd’hui, nous allons examiner le chapitre de la
nourriture, point extrêmement important, Surtout en élevage artificiel.
Le poussin, quel que soit son mode d’élevage, ne recevra
aucune nourriture avant un délai minimum de vingt-quatre à trente-six heures
après l’éclosion. Pendant ce délai, le jeune animal sera suffisamment nourri
par le vitellus de l’œuf qu’il a absorbé avant de naître, et dont la
composition est identique à celle de la caséine.
Il ne faut pas cacher à l’aviculteur débutant que la
préparation d’une ration équilibrée pour le premier âge est assez délicate à
exécuter ; or, de la perfection de cette première nourriture dépend une
partie importante de la réussite. Il est d’une importance capitale pour le
futur adulte que le jeune sujet soit bien « démarré », et l’économie
pendant les premières semaines de la vie du poussin est un mauvais calcul. Nous
ne saurions trop engager les débutants, principalement, à faire confiance à un
fabricant sérieux de nourritures complètes, qui, disposant d’un vaste champ
d’expériences et, le plus souvent, d’un important élevage d’essai et d’un
laboratoire, lui fournira un produit renfermant tous les éléments nécessaires à
la vie et à la croissance de l’oiseau.
La majorité des aviculteurs professionnels a uniquement
recours aux usines spécialisées pour l’alimentation des sujets pendant toute la
période d’élevage, d’entretien et de production.
Cependant, comme il est des éleveurs qui, par leur
situation, disposent de matières premières à bon compte, ou qui, plus
simplement, ne veulent se fier qu’à eux-mêmes pour la préparation des rations,
voici deux types de pâtées sèches composées ayant donné satisfaction entière
dans plusieurs élevages importants, que l’élevage ait lieu à la terre ou en
batterie (expérimentées par le signataire sur plusieurs milliers de sujets).
Première pâtée. D’un jour à sept semaines :
Farine de mais |
23 |
kilogrammes. |
Remoulage |
15 |
— |
Farine d’avoine |
20 |
— |
Lait en poudre |
13 |
— |
Petit son |
12 |
— |
Huile de foie de morue |
3 |
— |
Farine de viande stérilisée (de 65 à 70 p. 100 de protéine) |
10 |
— |
Carbonate de calcium, chlorure de sodium et coquilles d’huîtres |
2 |
— |
Charbon de bois en poudre |
2 |
— |
Total pour |
—— 100 |
kilogrammes. |
Deuxième formule. Sujets de sept semaines à trois mois :
Farine de mais |
28 |
kilogrammes. |
Farine de luzerne |
5 |
— |
Remoulage |
15 |
— |
Farine de manioc |
10 |
— |
Farine d’orge |
10 |
— |
Farine de viande stérilisée |
16 |
— |
Petit son |
10 |
— |
Huile de foie de morue |
2 |
— |
Carbonate de calcium, chlorure de sodium et coquilles d’huîtres |
2 |
— |
Charbon de bois granulé |
2 |
— |
Total pour |
—— 100 |
kilogrammes. |
En plus de la pâtée, on donnera de la verdure fraîche à
discrétion (choux, carottes râpées, salades, etc.) et, à partir de la troisième
semaine, on distribuera de l’avoine germée à raison de 15 à 35 grammes par
jour et par sujet, suivant la race et l’âge.
Eau de boisson très pure. Le meilleur désinfectant intestinal
simple connu à ce jour contre la coccidiose et autres parasites est
certainement le yaourt. En donner une fois tous les deux jours à partir de
l’âge de quinze jours jusqu’à deux mois si possible ; les poussins en sont
du reste friands ; il suffit de le leur distribuer en l’écartant sur la
pâtée.
Robert GARETTA.
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