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Habitation minimum

Le logis est le lieu immédiat où se développe l’individu, à tous les âges de la vie. C’est la cellule qui abrite le groupe social élémentaire composé par la famille.

Sans la salubrité du logis, pas de croissance normale pour l’enfant, de repos pour le travailleur, pas de saine besogne pour la mère, dont la fatigue s’accroît des difficultés journalières.

Le développement physique et moral de l’ouvrier dépend en grande partie du genre d’habitation qu’il occupe. Aussi présentons-nous une petite demeure répondant aux possibilités actuelles de réalisation.

La construction d’habitations décentes, confortables, soignées, dans les aménagements intérieurs et agréables d’aspect, s’est favorablement développée depuis le jour ou Villermé, faisant une étude démographique alarmante, avait relevé que là où les logis insalubres existaient dans une proportion de 7 p. 100, la mortalité était de 1 p. 72 ; là où la proportion des logis insuffisants montait à 22 p. 100, la mortalité s’élevait à 1 p. 65 ; enfin, là où les taudis prévalaient dans la proportion de 38 p. 100, la mortalité atteignait le chiffre effrayant de 1 p. 15.

Les travailleurs désirent un logis sain et la construction de cités devient un article du programme des œuvres sociales. L’idée suit son chemin et plusieurs réalisations sont en cours parallèlement à la reconstruction.

Reconnaissons que la question financière est la pierre d’achoppement séparant les amateurs de cottages de ceux qui préconisent les habitations collectives.

Pour illustrer cette causerie, nous adoptons la maison individuelle comprenant trois pièces et cuisine, sans luxe, mais convenablement bâtie.

Elle n’est pas privée de cave, son établissement peut se réaliser avec une descente extérieure.

Les fouilles seraient établies en rigoles sous les murs et la partie formant refend. Remplissage en béton de cailloux, massif sous le perron. Soubassement en pierre du pays, mortier de chaux hydraulique, jointoyé au ciment. Élévation en briques creuses ou en parpaings de mâchefer. Distribution en carreaux de plâtre ou en briques creuses. Façades enduites en mortier de chaux lourde, mouchetis. Linteaux des baies en ciment armé, de même que le plancher sur soubassement. Conduits de fumée en poteries 20 x 20, souches en briques ou en ciment moulé, même composition pour les appuis des baies.

Tous les plafonds en plâtre fin sur lattis mécanique, enduits intérieurs en plâtre fin. Dallage en granito.

Charpente en sapin du commerce. Couverture en tuiles plates, faîtières, embarrures en ciment. Voligeage des saillies. Gouttières en zinc no 12 sur crochets galvanisés.

Menuiserie extérieure en chêne, intérieure en sapin, plinthes ou stylobates à la demande. Dans les trois pièces, parquet en chêne. Dans la cuisine, rayons, barres à casseroles, dosserets. Siège w.-c. en céramique avec abattant en chêne, fosse septique.

Serrurerie et quincaillerie de première qualité, sûreté à la porte extérieure.

Cheminées en granito avec mosaïque moderne, foyer rétréci, châssis à rideau, carrelage d’âtre, intérieur en briques réfractaires.

Les plafonds égrenés, rebouchés, colle deux couches. Cuisine et toutes les parties de mur sans tenture, égrenées, ratissées et à l’huile deux couches.

Vitrerie en simple ou demi-double suivant dimensions ; cathédrale aux w.-c. Papier de tenture.

Dans la cuisine, évier en grès vernissé avec bonde et siphon, évacuation au puisard. Carreaux de faïence, ton crème.

Composition : salle à manger 3m. x 3m,60 ; chambre 3m. x 3m,50 ; chambre 3m. x 3m. ; cuisine 2m,25 x 1m, 80.

M. DELAFOSSE,

Architecte.

Le Chasseur Français N°618 Février 1948 Page 37