Un agave convenant aux climats extrêmes.
— L’éminent naturaliste qu’est M. André Piédallu
vient de trouver en Algérie, dans la région de Constantine, à six cents mètres
d’altitude, un agave dont les feuilles donnent 3 p. 100 de fibres très
belles, tout à fait comparables au sisal.
Cette plante était là depuis au moins vingt ans, plus
peut-être, résistant à la sécheresse, à la chaleur torride et au froid de
l’hiver. Il l’a fait multiplier. Malheureusement, il faudra du temps pour en
avoir beaucoup.
C’est une heureuse trouvaille qui pourra être utile par
suite de son adaptation aux grandes variations de température et à l’altitude
Produits tannants coloniaux : le gonakié du
Sénégal.
— Le gonakié (Acacia arabica), ou bablad du
Sénégal, existe à l’état naturel en diverses contrées de l’Afrique-Occidentale
française, au Sénégal, en Mauritanie et dans la boucle du Niger.
La partie intéressante du gonakié est sa gousse,
particulièrement riche en tannin. La gousse entière présente une richesse
tannique variant de 19 à 24 p. 100 de tannin, et d’autant plus élevée
qu’elle a été cueillie ou collectée avant maturité.
Les graines, en tout point comparables à celles d’une
légumineuse, sont absolument dépourvues de toute trace de tannin, elles
représentent environ 40 p. 100 du poids des gousses entières.
Les cosses de gousses égrenées atteignent une richesse
tannique pouvant aller de 34 à 40 p. 100.
La gousse du gonakié cède très facilement son tannin et
peut, très simplement, être utilisée directement. Elle donne un tannage souple
et clair, de tonalité mastic, se nuançant en rosé lorsqu’il est exposé à l’air
et à la lumière.
Tout est actuellement mis en œuvre pour assurer à
l’industrie métropolitaine française le maximum de gousses de gonakié.
Malheureusement, au cours d’essais tentés en des années de prospérité, la
culture de cette plante avait été délaissée, les sumacs étant d’un prix de
revient plus intéressant à l’époque.
V. T.
La ramie.
— Les chercheurs de textiles possèdent maintenant plusieurs
procédés pouvant permettre à l’industrie de décortiquer la ramie autrement que
par le procédé chinois à la main ou mieux avec les ongles.
Jusqu’à ce jour, on ne pouvait guère utiliser ce superbe
textile faute d’un bon procédé industriel de dégommage.
La question étant résolue, espérons qu’une prompte
réalisation agricole et industrielle nous permettra de posséder sous peu des
fils et tissus de ramie.
Le légendaire apôtre de la ramie, Félicien Michotte, décédé
en septembre 1939, n’aura pu voir la solution du problème qu’il a cherché toute
sa vie.
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