Aux temps heureux.
— Chaque dimanche matin, aux trains partant dans la
direction de Montgeron, trois fourgons, quelquefois même quatre, sont attachés
au dernier wagon et spécialement réservés aux bicyclettes.
Ces fourgons sont aménagés de telle sorte qu’aucune avarie
ne peut survenir en cours de route aux bécanes des voyageurs : chacune
d’elles se trouve suspendue par la roue avant et fixée au plafond du fourgon au
moyen d’un crochet. Le système, pour être vieux, n’en est pas moins excellent.
De plus, pour éviter l’encombrement aussi bien à
l’embarquement qu’au débarquement, l’intelligente compagnie a fait coller, sur
chaque fourgon, une petite affiche blanche ainsi conçue : Fourgon
contenant les bicyclettes dont les numéros d’enregistrement se terminent par 0,
1, 2 ..., et ainsi de suite jusqu’à 9, chaque fourgon contenant
trois numéros, de sorte que chaque voyageur mène lui-même sa bicyclette au
fourgon correspondant et, à l’arrivée, n’a pas besoin d’attendre pour rentrer
en possession de sa monture. En cinq minutes, à l’arrivée en gare de Paris,
cinq cents bicyclettes sont distribuées, et aucune n’est avariée.
Ces lignes, extraites du Chasseur Français de mai 1900,
laisseront rêveurs bien des cyclistes de 1948 ...
À propos de l’indice physique.
— Le coefficient de robusticité Pignet ne peut donner
que des indications approximatives qui ont besoin d’être interprétées.
Si l’on admet que l’homme normal doit peser autant de
kilogrammes qu’il mesure de centimètres au-dessus du mètre et qu’il doit avoir,
comme tour de poitrine, la moitié de sa hauteur, les indications données
paraissent exactes. Pourtant, il faut considérer que ces mensurations sont bien
faibles pour un homme un peu éduqué physiquement. Un tel homme a, à structure
égale, un poids plus élevé qu’un homme inculte. (Le squelette et les muscles du
premier sont plus denses que ceux du second.) Il faut aussi considérer
qu’au-dessus de 1m,75 de taille le poids de l’homme devra être plus
élevé que celui indiqué plus haut. Un homme de 1m,75 peut et doit
peser au moins 75 kilogrammes ; au-dessus de 1m,80, le poids
doit atteindre 2 et même 3 kilogrammes de plus que le minimum indiqué plus
haut.
De plus, à taille égale, le périmètre thoracique de
l’entraîné est beaucoup plus grand que celui de l’inculte. L’homme qui n’a
comme périmètre thoracique que la moitié de sa taille n’a certainement pas une
soufflerie bien puissante lui permettant d’éliminer rapidement les déchets du
travail physique. Il n’est pas anormal qu’un homme de 1m,75 de
taille, sans avoir des pectoraux exagérément développés, ait 1 mètre et même
plus de tour de poitrine.
Ainsi donc, un homme de 1m,75 de taille, pesant
75 kilogrammes, ayant 1 mètre de tour de poitrine, aura un
coefficient de robusticité 0 et, pourtant, il sera nettement plus robuste
qu’un autre de même taille, pesant 75 kilogrammes, ayant 0m,88
de tour de poitrine, dont le coefficient sera 12.
Il serait ridicule de déclarer gras un homme de 1m,75
de taille pesant 77 kilogrammes, ayant lm,l4 de tour de
poitrine (coefficient de robusticité 15). Cet homme a certainement une
plus grande robustesse que celui dont le coefficient est de — 13.
Il est sage, si l’on veut avoir un excellent indice de
résistivité, de comparer le périmètre thoracique à l’inspiration forcée à celui
de l’expiration forcée, ou, mieux encore, de mesurer la capacité thoracique au
spiromètre.
Un professeur d’éducation physique.
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