Les fraiseraies détruites.
— À la suite des intenses gelées qui ont sévi, sans
couverture de neige, pendant l’hiver 1946-1947 et de l’implacable sécheresse de
l’année écoulée, la plupart des fraiseraies ont été détruites, et celles qui
ont pu résister n’ont pu produire qu’un nombre infime de coulants, de sorte
qu’il sera difficile de se procurer les plants de repiquage nécessaires au
regarnissage et à la création des nouvelles planches de fraisiers.
Plusieurs abonnés du Chasseur Français nous demandent
quelles seraient les meilleures variétés à adopter, à défaut de celles que nous
indiquions dans le numéro d’août-septembre, pour remplacer les manquants,
toujours dans le but d’obtenir une production abondante de fraises de qualité,
pendant six ou sept mois, en pratiquant les cultures forcées, hâtées,
saisonnières et tardives.
Ci-après un choix varié d’excellentes variétés, auxquelles
on pourra recourir pour reconstituer les nouvelles plantations :
D’abord, les variétés remontantes à fructification
échelonnée :
Fraisiers à gros fruits : Abondance, Général de
Castelnau, la Productive, Léon XIII, Mme Raymond Poincaré,
Perle rose et rouge, Record, Saint-Antoine de Padoue, Saint-Jean, Saint-Joseph,
Sans Rival, Surprise d’Automne, Triomphe, Withe perpétuel.
Quatre-Saisons : Belle de Meaux, Belle de
Versailles, la Brillante, Mme Ménigaud, Merveille de Caen,
Monstrueuse des Bois, Reine des Perpétuelles.
Puis les variétés à gros fruits non remontants :
Variétés très hâtives : Empereur Nicolas, Hâtive
de Caen, l’Aurore, Marguerite Lebreton, Professeur Déaux, Royal Sovereign,
Reine des Précoces, Surprise des Halles, Vicomtesse de Thury.
Variétés hâtives : Alphonse XIII, American
Beauty, Fertilité, Grosse hâtive de Lyon, Hercule, Muscade, Noble de Laxton,
Sir Joseph Paxton, Belle Bordelaise.
Variétés demi-hâtives : Dr Morère,
Libération, Louis Vilmorin, Louis Gauthier, Mme Moutot,
Sensation, Sulpice Barbe, Ville de Caen, Withe Pine Apple.
Variétés tardives : Etter, Jucunda, Reine des
Noires, Tardive de Léopold, Wonderful (Myatt’ Prolific).
La bruche des pois.
— Comment détruire les charançons qui vident les
pois de leur substance et qui les empêchent de germer ?
Le meilleur moyen d’empêcher la multiplication des bruches
qui s’attaquent aux graines de légumineuses, c’est d’abord de n’employer comme
semences que des graines de deux ans, emprisonnées hermétiquement dans des
caisses ou des sacs en papier. Les insectes qui sortent des grains au printemps
meurent dans leur prison, sans pouvoir se reproduire en allant pondre sur les
jeunes cosses.
On arriverait sûrement à anéantir les bruches malfaisantes
si, à la récolte, on soumettait les grains charançonnés, pendant une douzaine
d’heures, à l’action asphyxiante des vapeurs de sulfure de carbone, que l’on
ferait évaporer en local clos ou dans des caisses munies de couvercles. Le
liquide se met dans un récipient plat, à la dose de 50 grammes par
hectolitre de graine. On obtiendrait les mêmes résultats en employant le
tétrachlorure de carbone, qui a l’avantage de ne pas être explosible.
Un mélange de tétrachlorure (une partie) avec trois parties
de trichlorométhylène sera encore plus efficace, la dose pouvant être abaissée
à 250 ou 300 grammes par mètre cube.
La meilleure glu.
— La plupart des produits du commerce préconisés
pour la sauvegarde des arbres fruitiers envahis par les fourmis et les autres
insectes aptères ne me donnent pas satisfaction, en raison de leur dessiccation
rapide, qui leur enlève toute efficacité.
Un moyen simple d’obvier à cet inconvénient, c’est de
fabriquer vous-même votre glu avec l’écorce des jeunes houx, qui est très
adhésive. Pour cela, levez l’écorce du houx, en pleine sève, c’est-à-dire au
début de mai. Jetez-la aussitôt dans l’eau bouillante, de manière à pouvoir
éliminer les impuretés noirâtres qui montent à la surface. Cela fait, écrasez
finement les écorces à l’aide d’un pilon et laissez fermenter pendant une
quinzaine de jours en local tempéré.
La glu ainsi obtenue est poisseuse, visqueuse et très
adhérente ; vous pouvez l’utiliser pour enduire le papier tue-mouches et
les bandes fixe-insectes avec lesquelles vous empêcherez la montée des insectes
aptères après vos arbres.
Masticage des châssis de couche et autres vitrages.
— Vous ne trouvez pas d’huile siccative pour
confectionner du mastic ordinaire avec du blanc d’Espagne.
Voici une formule de mastic économique, aussi solide, sinon
plus, que le mastic à base d’huile de lin.
Mélangez intimement, en proportions égales, du goudron de
houille, de la cendre de charbon finement tamisée et de la chaux hydraulique.
Ce mastic a l’avantage de ne pas attaquer le fer.
Adonis LÉGUME.
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