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Lettres de mon perchoir

Les anomalies de la basse-cour.
Des œufs ou des poulets .

Les anomalies de la basse-cour.

— Les communications les plus diverses nous parviennent au sujet des lapins, des poules et des autres volailles, les unes ayant trait au comportement des bêtes, soit qu’elles maigrissent, soit qu’elles engraissent démesurément, ce qui occasionne des déficiences de fécondité ou de productivité.

En dehors des accidents nombreux décelés par des signes extérieurs affectant différentes parties du corps, depuis la tête jusqu’à l’extrémité des pattes, et qui interdisent la locomotion, il y a les troubles digestifs, qui occasionnent une mortalité pouvant prendre un caractère épidémique.

Dans le domaine de l’ovulation, c’est encore pire. On voit des poules pondre des œufs hardés ou sans coquille, des œufs à deux jaunes, des œufs inclus, des œufs vermiculés ; d’autres fois, des volailles, prises d’une sorte de cannibalisme inconscient, se repaissent de leurs propres œufs.

Toutes ces anomalies, extrêmement préjudiciables, sont imputables à deux causes : les rationnements anormaux et le défaut d’hygiène.

Parmi les manifestations morbides qui résultent d’une alimentation irrationnelle, on peut citer les troubles de l’oviducte, les ovarites, la diarrhée, la constipation, la crotte, la goutte, l’arthrite, les boiteries, la paralysie, la cachexie osseuse, les malformations, la leucose, le rachitisme, etc.

Pour les éviter, il suffit d’appliquer un régime mixte, varié, bien équilibré en tous les principes, c’est-à-dire en associant ensemble, d’une façon judicieuse, des denrées de bonne nature, ni moisies ni avariées, contenant en justes proportions les matières azotées, hydrocarbonées, grasses, minérales et énergétiques capables de maintenir l’intestin libre, tout en empêchant les troubles de nutrition et de circulation.

De même, par une hygiène stricte, en pratiquant une prophylaxie continuelle, on évitera sûrement les affections parasitaires qui résultent de la présence des poux, des argas, des coccidies, des acares, des hétérakis, des ténias, des strongles, des syngames, etc.

Les maladies contagieuses les plus redoutables, telles que la tuberculose, les infections bacillaires, purulentes ou non, les mammites, la peste aviaire, la typhose, le choléra, etc., seront enrayées si on applique rigoureusement les mesures préventives de désinfection des locaux et de leurs abords par les produits aseptiques d’origine chimique, et si l’on détruit les bacilles disséminés par les excréments dans les parquets en les mettant en culture, la végétation étant le plus efficace des microbicides.

C’est pour cela que, dans les poulaillers et les clapiers bien tenus, où l’on n’introduit pas à l’aveuglette de sujets contaminés, les anomalies qui affectent la crête, les pattes, les organes de l’ovulation et de la circulation sont rares.

Des œufs ou des poulets ?

— « La production des œufs est-elle d’un meilleur rapport que celle des poulets ? Vaut-il mieux que j’entreprenne d’autres élevages ? »

Dans toutes les branches de la production, il y a des hauts et des bas, qu’il s’agisse de volailles ou d’autres animaux. À certaines époques imprévisibles, lorsqu’il y a surabondance de certains produits ou de denrées, la loi de l’offre et de la demande vient jouer sur les marchés un rôle modérateur ou accélérateur ; ce qui fait que les prix baissent ou montent d’une façon parfois déconcertante, en faussant les bilans les mieux étudiés.

C’est ainsi qu’en ce qui concerne les volailles, tantôt c’est l’œuf qui assure le maximum de bénéfices à l’éleveur, tantôt c’est la viande. Mais, si l’on s’en tient uniquement à la poule, la production intensive de l’œuf de consommation, et surtout celle de l’œuf à couver, a toujours été d’un meilleur rapport que celle du poulet.

Cela tient à ce que la poule de race véritablement pondeuse, susceptible de fournir un rendement élevé, n’est douée que d’un accroissement relativement lent. Comme il faut de longs mois pour obtenir un poulet viandeux, fournissant un rôti acceptable, il en résulte que l’on a intérêt à entreprendre l’élevage des volailles de croissance plus rapide, comme, par exemple, celui des canards, des dindons ou des oies, d’un rendement plus élevé et coûtant proportionnellement moins cher à nourrir.

Toutefois, en recherchant plus particulièrement les œufs, on est bien obligé, avec les pondeuses, de produire conjointement des poulets, la moitié environ de l’effectif nécessaire au rajeunissement. Mais c’est là un mal nécessaire, l’acheminement final des coquelets en excédent vers l’épinette. Quoi qu’il en soit, il est plus économique de produire de la viande avec d’autres espèces de volailles.

Mondiage d’ARCHES.

Le Chasseur Français N°620 Juin 1948 Page 130