Le IIe Congrès cynologique mondial de la
Fédération cynologique internationale a adopté, en 1934, un véritable code
réglementant les rapports entre éleveurs, propriétaires de lices et d’étalons,
afin d’éviter les conflits qui s’élevaient trop fréquemment entre eux. Il nous
a paru intéressant de rappeler les principales dispositions de cette coutume
internationale.
Tout d’abord, la chienne voyage aux risques et périls de son
propriétaire, qui doit prendre en charge tous frais de transport ;
l’expédition, faite en port payé à l’aller, peut être effectuée, pour le
retour, contre remboursement tant des frais de voyage que des frais de séjour
chez le propriétaire de l’étalon, y compris les dépenses dont celui-ci aurait
eu à faire l’avance dans l’intérêt de la chienne : vétérinaire,
médicaments, etc. ...
Le propriétaire de l’étalon, durant le séjour de la chienne
chez lui, lui doit tous les soins qu’un éleveur consciencieux accorde à ses
propres chiens.
Saillie.
— Celle-ci ne peut être effectuée par un autre étalon
que celui choisi, sauf accord formel préalable ; en cas de saillie
fortuite par un autre sujet, une saillie appuyée peut être faite par l’étalon
convenu, avec l’autorisation formelle du propriétaire de la chienne. Mention en
est faite sur le certificat de saillie. Il n’y a lieu à répétition de saillie
que sur convention formelle.
Décès de la chienne.
— En cas de décès de la chienne chez le propriétaire de
l’étalon, celui-ci fera faire à ses frais la constatation du décès, si possible
par un vétérinaire, et préviendra télégraphiquement le propriétaire afin que ce
dernier puisse faire effectuer l’autopsie s’il le désire, mais à ses propres
frais.
Prix de la saillie.
— Il peut être exigé soit contre remboursement au
retour de la chienne, soit contre délivrance du certificat de saillie. En cas
de saillie fortuite, le propriétaire de l’étalon n’a pas le droit de percevoir
le prix de cette saillie. Il doit rembourser le prix de celle-ci si la chienne
reste vide, à moins que le propriétaire n’accepte une nouvelle saillie, à la
première ou deuxième folie subséquente. Le droit cesse par la mort de la
chienne, la mort ou l’incapacité de l’étalon. En cas de vente de celui-ci, le
propriétaire doit imposer au cessionnaire l’obligation de répétition de la saillie.
Sinon, il doit le remboursement du prix perçu à cet effet.
Chiot promis pour règlement du prix de la saillie.
— Quand cette clause spéciale a été convenue, le
propriétaire de l’étalon a le droit d’exercer le premier choix d’un seul jeune
dans la nichée entière au plus tard entre le 42e et le 49e
jour de la naissance, sauf accord avec le propriétaire de la lice, acceptant de
prolonger ce délai jusqu’au 60e jour au maximum. Si la chienne est
morte avant la mise bas, ou si tous les chiots sont morts avant le choix, les
propriétaires perdent tous droits réciproques.
Dans les cinq jours de la mise bas, le propriétaire de la
lice doit faire connaître au propriétaire de l’étalon : nombre, sexe et,
si possible, couleur des chiots, éventuellement décès survenus. Dès réception
de l’avis, le propriétaire de l’étalon doit envoyer le certificat de saillie.
S’il n’est né, ou s’il ne reste qu’un seul chiot vivant, il appartient au
propriétaire de l’étalon. Cependant, le propriétaire de la lice peut demander à
le conserver moyennant paiement en espèces du prix de la saillie, fixé au
besoin par un arbitre.
Élevage des chiots.
— Le propriétaire de la lice doit à la portée tous les
soins d’un éleveur consciencieux. En particulier, si le standard le prévoit,
faire pratiquer l’écourtage de la queue pour que la cicatrisation soit achevée
avant le 42e jour. De même pour l’ablation des ergots.
Le propriétaire de l’étalon n’a aucuns frais à supporter ni
pour ces opérations, ni pour l’élevage jusqu’au 49e jour. S’il
n’avait pas exercé son choix avant le 56e jour, le propriétaire de
la lice peut faire effectuer ce choix par un vétérinaire ou par une personne
compétente et expédier le chiot désigné contre remboursement des frais
(vétérinaire, port, emballage et élevage à partir du 49e jour).
Inscription au Livre des origines.
— Le propriétaire de la chienne doit procéder à ses
frais à l’inscription de la portée entière et délivrer gratuitement le pedigree
du chiot choisi au propriétaire de l’étalon. S’il n’existe pas de livre
d’origine, ou si la portée n’est pas apte à être inscrite, le propriétaire de
la lice établira un pedigree aussi complet que possible, remontant aux
arrière-grands-parents. Si, ultérieurement, la lice ou l’étalon se trouvent
dans les conditions voulues pour avoir accès aux Livres des origines, leur
propriétaire est obligé d’accomplir les formalités nécessaires, à la demande du
propriétaire du chiot.
Cession de la Chienne.
— Si la chienne est cédée avant la mise bas, ou la
portée cédée avant la date fixée pour le choix, le cédant doit imposer ses
obligations au cessionnaire. Sinon, le propriétaire de l’étalon a droit, en
compensation, au double du prix normal de la saillie. Il a droit à un prix
normal simple, si le fait de la vente de la chienne l’oblige à un déplacement
supérieur à 100 kilomètres de celui qui était primitivement prévu.
Saillie contre paiement et choix du chiot.
— Le propriétaire de l’étalon a droit d’exercer le
second choix seulement. Le certificat de saillie n’est délivré qu’après paiement
du prix et avertissement de la naissance. Si la chienne meurt avant mise bas,
ou si les chiots sont morts avant choix, si la chienne reste vide ou s’il naît
un unique chiot, le propriétaire de l’étalon conserve uniquement et
définitivement le droit à la somme.
Quelques recommandations aux éleveurs.
1° Ne pas envoyer les lices à la saillie avant le IIe
jour suivant l’apparition du sang ; le retour s’effectuera quarante-huit
heures au moins après la saillie.
2° En cas de saillie fortuite, il est préférable de faire
faire immédiatement la saillie par l’étalon choisi si les deux sont de races
différentes. L’aspect des chiots permettra de savoir à quel étalon doit être
attribuée la paternité.
À notre avis, la saillie unique est toujours à préférer.
3° Le prix de la saillie est généralement celui d’un
chiot de la race, au sevrage.
4° En cas de chiot unique, revenant au propriétaire de
l’étalon, il convient que celui-ci accorde une nouvelle saillie gratuite ou
tout au moins à prix réduit.
5° La délivrance du certificat de saillie suppose que le
propriétaire de la lice a rempli toutes ses obligations vis-à-vis du
propriétaire de l’étalon.
6° Si la chienne est cédée avant la mise bas, les chiots
devront néanmoins porter l’affixe du propriétaire au moment de la saillie.
A. ROHARD.
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