L’été est revenu et avec lui les possibilités d’exploiter
largement les trésors que la Nature met à la disposition de chacun :
soleil et air pur.
Nous irons donc dehors le plus souvent possible nous exposer
aux caresses du soleil levant, source de force, de santé et d’énergie. En même
temps, nous absorberons de grands « bols d’air », à pleins poumons,
soit par de larges inspirations, soit en chantant, soit simplement en marchant,
afin que nous rapportions de nos promenades en plein air un sang revivifié et une
sensation de bien-être qui nous donneront l’envie de recommencer au plus
vite !
Mais cette vie au grand air creuse terriblement
l’appétit ! Excellente chose en soi, l’un des plus grands charmes de ces
sorties consistant précisément à manger dehors !
Et de quoi vivrons-nous pendant ces heures vécues dans la
Nature ?
Autrefois, c’était bien facile : conserves, œufs durs,
fromage, jambon, gâteaux, bananes remplissaient les sacs et constituaient un
festin rapidement improvisé. Mais, comme il ne sert à rien de regretter cet
heureux temps, essayons plutôt de tirer parti de ce que nous pouvons consommer
froid en le cuisinant à l’avance. Ne regrettons d’ailleurs pas ces repas froids
constitués par des sardines, des œufs durs, du jambon, de la viande froide, du
fromage, des gâteaux. Un tel repas facilite certes la tâche de la maîtresse de
maison, car elle n’a, pour ainsi dire, rien à faire qu’à ouvrir son
porte-monnaie : mais quelle erreur ne commet-elle pas au point de vue de
l’hygiène alimentaire ! Des albumines ! ... et encore des
albumines ! et toujours des albumines dont l’excès cause tant de
méfaits ! Mieux vaudrait certainement, sans se donner plus de travail,
remplacer un tel repas uniquement par des fruits : melon au début du
repas, fruits frais (pêches, raisins, poires, figues) à la fin, les noix,
amandes ou noisettes fournissant l’élément énergétique et azoté.
Avouons cependant qu’on s’en fatiguerait assez vite. Une
fois de temps en temps, c’est parfait. Mais choisissons plutôt, parmi les
recettes suivantes, de quoi constituer de vrais repas, appétissants, sains,
copieux et fortifiants.
Tartines aux légumes hachés et au beurre.
— Râper une belle carotte fraîche. Hacher menu une
poignée de cresson et mélanger le tout à 50 grammes de beurre frais. Avec
ce beurre manié, beurrer de fines tartines de pain ; saupoudrer de persil
et de ciboulette hachés. Appliquez deux tartines l’une contre l’autre comme
pour un sandwich. Envelopper de cellophane et servir tel quel au début du
repas : excellent hors-d’œuvre.
Tartines à la tomate.
— Couper de fines tranches de pain, les beurrer, puis
recouvrir les disques minces de tomates, saupoudrés d’oignon haché fin et de
persil. Appliquer deux tartines l’une contre l’autre, comme précédemment.
Tartines aux épinard.
— Hacher des feuilles d’épinards bien tendres (ou des
feuilles de laitue) ; les mélanger à un peu de sauce à salade (huile et
vinaigre, ou mieux jus de citron) ; enduire de ce mélange le milieu des
tranches de pain et garnir d’une couronne de disques de tomates.
Salade américaine.
— Faire une sauce mayonnaise. Déposer dans cette sauce
des tranches très fines de concombres. Laisser reposer trois heures. Ajouter
des tranches de tomates et des feuilles de laitue. Mélanger soigneusement et
servir.
Salade du docteur.
— Couper des radis en tranches fines, les mettre dans
un saladier avec une poignée de sel. Y ajouter un concombre coupé en tranches
minces. Mélanger ; couvrir d’une assiette et poser dessus un poids lourd
pour laisser dégorger. Au bout d’une ou deux heures, égoutter et ajouter une
échalote hachée, une pincée de ciboulette, persil haché. Dresser dans un plat rond ;
entourer de tranches de tomates et arroser d’une sauce à salade (ou une
mayonnaise, si le menu ne comporte pas d’œufs).
Pâté végétarien.
— Faire tremper, dès la veille, environ 80 grammes
de haricots blancs secs et les faire cuire. Faire cuire également 75 grammes
de macaroni. Faire tremper dans du lait 100 grammes de mie de pain et la
bien presser. Quand tout est prêt, passer au presse-purée haricots et mie de
pain. Ajouter au mélange le macaroni coupé court et environ un verre de purée
concentrée de tomate. Faire revenir dans un corps gras un gros oignon émincé.
Verser dessus tout le mélange précédent. Y ajouter encore un œuf dur écrasé, un
œuf frais, et bien mélanger le tout, saler. Beurrer un moule, l’emplir avec le
mélange ; couvrir d’un papier huilé et mettre à four doux pendant deux
heures. Plat de résistance pour cinq personnes, aussi bon froid que chaud.
Gâteau de la maisonnée.
— Prendre 500 grammes de prunes, les laver,
enlever le noyau, verser dessus un peu d’eau bouillante. Au bout de quelques
minutes, passer ce jus et y faire tremper des morceaux de pain rassis. Ajouter
trois cuillerées de farine, autant de sucre, deux œufs battus et les prunes.
Bien mélanger et verser dans un moule graissé ou simplement saupoudré de
farine. Faire cuire au four pendant une heure et demie. Démouler et servir
froid.
A. PEYREFITTE
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