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Le beagle

Le beagle était déjà très utilisé en France avant 1939. Mais, depuis ces trois dernières années, il jouit d’une faveur telle qu’il est en passe de devenir le chien de petite vénerie le plus demandé et le plus répandu.

Ce succès, il le doit avant tout à sa valeur intrinsèque, qui l’impose au choix des utilisateurs et qui ne peut être discutée.

En effet, ce chien vif, plaisant, très grouillant, musclé, osseux, près de terre, tricolore à feux vifs, souvent à grand manteau, se reproduit avec beaucoup de régularité dans son type, dans son modèle et dans ses qualités de chasse.

Du point de vue pratique, il offre encore un avantage très précieux, et c’est une considération qui, de nos jours, conserve toute sa valeur : il est d’un modèle réduit, dépensant peu, facile à entretenir et à transporter.

C’est le compagnon fidèle et le précieux collaborateur du chasseur qui ne veut ou ne peut chasser qu’avec un, deux ou trois chiens.

Employé en meute, il forme une tache très harmonieuse et très mobile qui enchante le regard, et un ensemble dont les récris, aux tonalités très musicales, charment les oreilles du veneur le plus difficile.

Très obéissant, le beagle peut en effet chasser seul, ou avec un ou deux compagnons ; en meute, il s’agglutine très facilement et rallie au premier coup de gorge sonnant le rappel.

Tandis que le beagle-harrier est plutôt chien de chasse à courre, le beagle est surtout chien de chasse à tir, bien que nous connaissions tous des beagles qui, par bonne terre, prennent leur lièvre.

Il existe trois variétés de beagles :

    1° Le grand beagle, de 0m,36 à 0m,42 avec lequel on chasse plus volontiers : lièvre, chevreuil, renard, sanglier.

    2° Le petit beagle, de 0m,32 à 0m,36, utilisé surtout comme chien de lapin.

    3° Le beagle Élisabeth, au dessous de 0m,32.

L’ensemble des qualités du beagle, que nous venons d’esquisser, est sauvegardé, transmis et, chaque année, amélioré grâce à la compétence, à la persévérance dans l’effort, à la sévérité dans la sélection des maîtres d’équipage qui s’occupent plus spécialement et depuis longtemps de l’avenir et de l’amélioration de la race (équipages de Beauvoir, d’Auxerre, du Gabardan, de la Ténarèze, de Chabanais, de Janepière, do Turiège, d’Arcachon, de Gurgamech, de l’Épine Rouge, d’Assi-Quem, de Herran, etc. …

La grande majorité des beaglemen se trouvent groupés en un club qui a la chance d’être présidé par M. Paul Daubigné, dont les lecteurs du Chasseur Français connaissent depuis longtemps l’autorité et la compétence, tant en matière de vénerie que de cynotechnique.

Sous sa direction, notre groupement grandit, s’élargit, tandis que le beagle se multiplie et s’améliore d’une façon progressive et constante, afin de mériter toujours davantage le qualificatif de « bon et beau » qu’on lui donne si justement et si volontiers.

Dr Félix MAUVOISIN,

Secrétaire général du Club du Beagle, Beagle-Harrier et Harrier Moderne.

Le Chasseur Français N°623 Décembre 1948 Page 255