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Jeunesse et aviation

Un planeur simple

Après avoir analysé la structure de quelques appareils divers, mais très simples de réalisation tout en s’apparentant aux beaux modèles de compétition, nous donnons aujourd’hui la description d’un petit planeur très élémentaire pour débutant.

Sa simplicité n’exclut pas l’excellent rendement. Il s’agit là en effet d’un modèle établi par le Club Modéliste français, pour le service de ses cours de débutants.

Les appareils de début sont, comme nous l’avons déjà dit, peut-être les plus ingrats à étudier. Il est relativement aisé d’établir un modèle compliqué, mais la recherche des modèles de début permettant aux moniteurs de faire exécuter un appareil en vingt à quarante minutes dans une classe de scolaires est toujours un problème ardu.

On voit comment ce modèle est d’une simplicité extraordinaire. Une forte latte de 10 x 5, diminuée de hauteur à la partie arrière par modelage au canif et usure au papier de verre, constitue la poutre d’empennage.

Deux crochets B, dont l’un fait fonction de support d’aile, en corde à piano de 8/10, serviront à passer le fil du treuil de lancement et de patin d’atterrissage.

À l’avant, on ligature une petite masse de plomb formant lest.

L’aile est constituée par des nervures en 15 ou 20/10.

L’entaille du longeron supérieur permet à celui-ci de s’enfoncer dans la nervure pour que le revêtement ne gode pas dessus.

Empennage horizontal et doubles dérives en planchette de 10/10. Une petite embase A donne le dièdre à l’aile.

Le tout, en balsa ou en peuplier, est collé à la colle cellulosique et entoilé en papier du Japon.

Il est curieux de voir ce modèle évoluer, avec un très bon planement. Il sert, du reste, à essayer divers profils de voilure et est en même temps un appareil scientifique.

On a vu, dans les diverses constructions précédemment décrites, différents « profils » d’aile.

Les ailes, à part de rares exceptions pour des modèles très simples, sont composées, comme pour les grands avions, à l’aide de nervures, appelées en style d’aérodynamicien « profils ». Il s’agit de la forme de l’aile en coupe, cette forme devant répondre à des règles déterminées par la mécanique des fluides, pour avoir des qualités de sustentation adéquates.

Le profil que nous décrivons a diverses parties, portant toutes un nom utilisé couramment par les spécialistes, et que tous les modélistes se doivent de connaître.

Ainsi, l’avant du profil s’appelle bord d’attaque, et l’arrière bord de fuite. Le dessus de l’aile s’appelle extrados, et le dessous intrados.

Les profils peuvent avoir des formes très variables. Toutefois, entre eux règne une certaine similitude, comme celle de la « courbure moyenne », qui est l’axe entre l’extrados et l’intrados.

Cette « courbure moyenne » sert pour déterminer certains calculs sommaires, comme ceux de la réflexion des filets d’air sur l’empennage, par exemple, etc.

En A, on voit que les filets d’air sont déviés par le bord d’attaque et vont assurer la sustentation, par dépression dorsale pour une grande partie, tandis qu’en B on voit une dépression souvent très nuisible si elle est trop accentuée, car procurant un empêchement à l’avancement de l’aile plus grand encore par cette succion que par la simple résistance à l’avancement due au choc des filets d’air sur le bord d’attaque.

G. SABLIER,

Ingénieur I. P. F.

Le Chasseur Français N°623 Décembre 1948 Page 264